King of Bongo
7.1
King of Bongo

Album de Mano Negra (1991)

Troisième (et dernier) album majeur de la Mano Negra

Né le jour de l’été 1961 à Paris 15ème, Manuel Chao aime le foot et la musique. Chez lui, on parle espagnol. Son père (Ramon Chao) est un journaliste qui côtoie les réfugiés opposants aux dictatures d’Amérique du Sud .
A Boulogne Billancourt, puis à Sèvres, le jeune Chao, épingle le Che dans sa chambre, oscille entre ses deux passions, écoute Elvis Presley, Ray Charles, Chuck Berry…et puis les Clash. Les Clash en concert, la révélation qui le poussera en 1980 à mettre le premier doigt dans l’engrenage en fondant Joint de Culasse (groupe où on trouve déjà son cousin-batteur Santi) qui carbure au punk-rock et à l’énergie renouvelable qui va avec. Concerts, rencontres, influences… La scène rock indépendante française n’a pas encore fait son coming-out, mais s’y prépare sauvagement. Quelques influences latines dans les musiques, exit les Joints de Cul’, salut les Hot Pants (« chauds dessous » pas chics pour deux sous), qui tournent, tournent, tournent…Plus de 300 concerts (généralement aux côtés de la clique émergente… Chihuahua, Négresses Vertes, Béruriers Noirs, Garçons Bouchers, Rita Mitsouko…) et un skeud en 1987, « Loco Mosquito » (moustique fou !) le bien nommé, qui a pour seul intérêt de servir d’étalon, de point zéro aux futures évolutions (grâce à ce disque, on pourra constater à quelle vitesse un groupe peut s ‘améliorer en peu de temps !) . Split .
Puis une nouvelle expérience avec Los Carayos (sorte de folk-world-rockabilly où l’on retrouve Manu aux côtés notamment de François Hadji-Lazaro, leader des Garçons Bouchers et fondateur des mythiques Boucherie Productions, emblématiques de la scène indépendante de l’époque).
En parallèle à Los Carayos, Manu Chao veut mettre un rêve à exécution : « faire un groupe extraordinaire ; que l’on n’ait pas besoin de répéter ou de se regarder ». Une sorte de communion musicale instinctive, sentimentale et évolutive. Manu-Mano. Une main noire surgit d’une BD de Autheman et Rousseau. 1987. Manu, chanteur, auteur, compositeur réunit ses guerilleros dans un squat de Sèvres. Son frère Antonio (alias Tonyo del Borneo, trompette), le fidèle Santi (Santiago Caseriego, batterie), Daniel Jamet (guitare), Jo Dahan (basse), Philippe "Garrancito" Teboul (percussions) et Thomas Darnal (claviers) mettent ensemble la main droite dans le cambouis et la plaquent sur le mur .
E viva la Mano Negra !


La Mano Negra n’est pas faite pour la gloire et les honneurs.
Pourtant, même à vouloir les fuir, les voilà qui les rattrapent.
Refusant catégoriquement la moindre promo pour son nouvel album, King of Bongo – enregistré à Cologne en Allemagne – est d’entrée un très gros succès.
Il faut dire qu’il contient un tube évident, le fameux Out of time man, sa mélodie aux boucles entêtantes et son fameux clip pendulaire.
Il faut dire également qu’il s’agit une nouvelle fois d’un album très fort. Peut être un peu moins fou-fou que les deux précédents, un peu moins gai, un peu plus direct…mais vraiment très fort quand même.


La puissance du son et des compositions emportent la décision : en dépit d’une pochette à connotation ethnique, on est cette fois dans quelque chose de plus rock, de plus rebelle, de plus brut, de plus clashant…de plus néo-réaliste (Le bruit du frigo, Madame Oscar – tout en ar), qui s’achève sur la désillusion nostalgique d’un Paris la nuit qui sent le roussi ( « Paris la nuit c’est fini…Paris va crever d’ennui… »).


C’est le troisième (et dernier) album majeur de la Mano Negra, qui respectera ses engagements en assurant dans la foulée une tournée strictement limitée à la banlieue parisienne, à la province, au Mexique et au Japon .


La suite ?
Des pérégrinations. Sur un cargo en 1992 avec Royal de Luxe, dans un train en 1993 à travers la Colombie avec le jet d’éponge de la moitié du groupe et un dernier album en 1994 avec ceux qui restent, intitulé Casa Babylon, quasiment plus un album de la Mano et sur lequel je préfère jeter un voile pudique…histoire de garder les trois qui précèdent immaculés .

RolandCaduf
8
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Créée

le 20 avr. 2021

Critique lue 98 fois

RolandCaduf

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