It’s About Time
5.2
It’s About Time

Album de Nile Rodgers et Chic (2018)

Une actualisation de la musique de Chic peu à propos

Le disco est un genre commercial par excellence. Créé pour vendre, c'est assumé. En son époque, Chic était parvenu à trouver la recette d'une musique certes commerciale mais addictive et pétrie de talent. Qu'en reste-t-il ?
Et bien c'est là qu'on s'aperçoit que c'est pas le tout d'avoir un bon bassiste, s'il n'a pas cette alchimie avec le guitariste pour nous pondre des riffs de malade, ça ne marche pas. Bernard Edwards manque incroyablement à cet album qui tente de cacher son absence par des featurings inutiles et un côté commercial-électro des années 2000-2010 fort déplaisant. Nile Rodgers avait pourtant été fort cohérent dans sa collaboration avec les Daft Punk pour Random Access Memories.
On se laisse porter par le single (un gros flop d'ailleurs) "Till the World Falls", déjà dépaysant mais qui sent quand même bon l'été. Passé un temps d'adaptation on parvient à bouger un peu sur cette musique.
Mais pas sur "Boogie all Night", à la chanteuse presque insupportable, et encore moins sur "Sober", sorte de Rn'b qui semble tout droit sorti des pires compilations du genres distribuées sur les aires d'autoroute dans les années 2000. Chic semble mort quand on écoute ça.
La suite de l'album ne nous fait pas mieux entrevoir le groove typique du groupe, ou alors il est mis en retrait par une boîte à rythmes dégueulasse et alourdissant.
"I Dance my Dance", unique titre sans feat, semble justement un peu plus authentique que les autres, bien qu'étant une composition sans véritable génie. Et "State of Mine" rappelle de très loin le temps où Niles Rodgers faisait des envolées lyriques de guitare sur "Savoir Faire"... Mais de très loin hein, calmez-vous.
On voudrait arrêter l'album avant la fin. "Queen" a un côté original mais c'est un titre raté. Les deux derniers titres sont deux insultes. Déjà parce que ce sont deux redites dans un album qui ne compte que 10 titres. Mais surtout comment osez-vous transformer le mythique "I want your love" en un titre à moitié techno, avec la moitié de la ligne de basse originale, et une Lady Gaga à moitié autotunée ? (comme à peu près tout le monde sur cet album d'ailleurs à mon avis)
La dernière piste on va dire qu'elle n'existe pas.


Heureusement, Nile Rodgers n'a pas perdu son talent et ses capacités de guitaristes, sur cet album ou en concert. Et Dieu merci, les performances de Chic en concert sont épargnées par ce souffle moderne-marketting raté. Il est encore temps de les voir.

FlorianTison
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le 23 sept. 2020

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Florian Tison

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