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7.4
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Album de Pinback (2012)

Avec Pinback, on aurait tendance à s’habituer à l’excellence et ce cinquième album ne déroge pas à la règle. Mieux il revient à l’essence même du groupe. Une partie de plaisir.


Il y a quelques années pour un magazine français, Rob Crow et Zach Smith ont raconté précisément de quoi était fait leur quotidien. Et de s'apercevoir que, le quotidien, des deux Pinback avait des allures de vie ascétique dédiée entièrement à la musique : un emploi du temps totalement rythmé par un travail de composition et d'enregistrement commençant très tôt, , se terminant très tard et seulement entrecoupé par le temps minimum dédié au reste. Outre des épouses plus que compréhensives (je compatis), on comprend mieux pourquoi Pinback se transforme sur scène en college band envoyant les guitares à la face de son public. Un vrai moment de défoulement compensant une vie studieuse à faire passer Max Gallo pour un paresseux procrastinateur. En même temps, il y a de quoi être rassurer, il est impossible d'arriver à un tel résultat sans travail.


Cette affaire a donc commencé il y a presque 15 ans et dans cette vie et ses composantes périphériques (les projets solos, les groupes annexes), Pinback a suivi un long fleuve accédant quand même au statut d'artiste culte dont chaque livraison est attendue comme le messie par un nombre de plus en plus, conséquent de fans. Le dernier album Autumn of the Seraphs était apparu plus rock et le dernier effort solo de Rob Crow, He Thinks He's People, se contentait de dérouler un savoir-faire désormais depuis longtemps étrenné (le disque était quand même supérieur à 90% de la production musicale actuelle). Autant dire qu'on attendait beaucoup de ce cinquième opus et on n'est pas déçu !


Pinback retrouve là sa magie de composition impressionniste (par touches savamment disposées), et avec elle, , tout le cortège gracieux de ses instruments entrelacés créant une dynamique interne toujours en mouvement ou presque (le plus linéaire Dismissed se contente de laisser parler l'émotion pour un résultat néanmoins, bouleversant). Cette énergie néée de l'esprit lofi du duo (le même que Folk Implosion ou Death cab for Cutie) est toujours à mettre en parallèle avec la mélancolie profonde des compositions. Les voix qui s'entrecroisent elles aussi, témoignent aussi de cette ambivalence : des accents d'une douceur extrême, des choeurs de l'ombre illuminant les mélodies, et parfois un regain d'énergie et de niaque volontariste (le premier proceed to memory) qui fait que Pinback s'inscrit bien dans cette filiation rock indé. Il en est même la plus fine expression, même quand le duo durcit un peu le ton de ses guitares (Denslow you idiot). Que dire d'autre ? Succombez !

denizor
9
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le 5 déc. 2012

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denizor

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