Indestructible
7.1
Indestructible

Album de Rancid (2003)

When I got the music, I got a place to go

Il est des albums que te frappent comme la foudre… Qui s’insèrent en toi jusqu’à sembler faire partie de ton sang, ta peau et tes os…. Qui ont eu un impact incontestable et visible sur ton existence, sans que tu puisses vraiment dire pourquoi ni comment c’est arrivé. Question de timing sans doute…
J’allais sur mes 16 ans, pas très bien dans ma peau, en train de découvrir une certaine musique rock. Sum 41, Blink 182, Offspring et Green Day avaient grandement contribué à défricher le terrain de ma culture musicale à l’époque…


Et le boulet de canon « Indestructible » est arrivé…


C’était le premier album de Rancid que je testais, j’étais dans de bonnes dispositions car curieux et avec une certaine soif de connaissances, mais je ne m’attendais pas à ce que plus de 10 ans après il reste mon album préféré de tous les temps… Pas parce que c’est le meilleur que j’ai écouté, mais parce qu’il a allumé un feu, qui s’est un peu apaisé, mais pas éteint pour autant… Parce qu’il m’a fait prendre des directions que je n’aurais peut être pas prise si je ne l’avais pas écouté à ce moment précis… J’extrapole peut être un peu, mais j’aime bien l’idée qu’une œuvre puisse te marquer au point de te changer et de te faire évoluer… L’effet papillon quoi…


Paradoxalement, le premier morceau du CD est le moins bon à mes yeux, c’est plutôt basique, limite pas très bien trouvé, si on excepte la référence à Joe Strummer, un autre de mes héros, j’y reviendrai sûrement… Puis ça s’enchaîne, je ne vais pas faire l’historique complet des morceaux, au risque d’y passer des heures.


Ce qui m’a le plus marqué, c’est cette complémentarité évidente entre les trois protagonistes principaux, à priori très différents, mais qui une fois assemblés produisent un cocktail qui relève du génie à l’état pur.


Tim Armstrong d’un côté, chant / guitare, bouge et chante comme un reptile, en glissant doucement et en attaquant d’un coup au moment où on s’y attend le moins… Une voix trainante, une manière inimitable de mâcher les mots, de raconter des histoires à la fois ultra-personnelles mais sans pour autant être égocentrique à l’extrême…


Lars Frederiksen de l’autre, chant / guitare aussi, une espèce de Pitbull danois, la puissance à l’état pur, dans le chant comme dans le jeu, contrebalançant idéalement le chant de son compère alors que l’ensemble aurait pu très facilement devenir décousu et incohérent… A l’inverse, et on le remarque d’autant plus lorsqu’ils interviennent au sein d’un même morceau, leur complémentarité est à couper le souffle.


Matt Freeman enfin pour terminer, responsable des lignes de basse les plus incroyables que la musique punk ait jamais pondu… Il l’a montré à maintes reprises dans les albums précédents, notamment « … And out come the wolves » et « Life won’t wait », son talent est sans limite, et son jeu est au moins aussi important dans l’ADN du groupe que les voix de ses deux compères, ce qui n’est pas peu dire… Sur « Indestructible » il n’essaye pas d’en faire des tonnes, simplement d'apporter sa touche perso sur les 19 titres concoctés par Tim et Lars.


Le résultat ? Une incroyable brochette de tubes. Comme je l’ai dit je vais me retenir de faire l’historique complet des morceaux, mais je ne peux résister à la tentation d’en présenter au moins 3 :


-Fall back down : Sublime ode à l’amitié, débitée par ce bon vieux Tim et son flow inimitable. Superbes variations de guitare après les refrains, basse aux petits oignons et vous avez une chanson figurant probablement dans mon top 3 de celles écrites par le groupe.(même catégorie : Start now, Arrested in Shangaï, Memphis, Tropical London)


-Out of Control : Brûlot quasi-hardcore et 100% Lars qui déboule tel le crâne d’un Zizou contre le poitrail d’un Materazzi et nous laisse chancelant, mais pas gavé pour autant (même catégorie : David Courtney)


-Back up against the wall : Après avoir présenté une chanson pure Lars et une pure Tim, je vous conseille celle là pour avoir une idée de l’alchimie qui s’opère entre les deux, qui plus est au beau milieu d ‘une chanson assez expérimentale, avec quelques touches reggae-pop dans la plus grande tradition de The Clash (même catégorie : Spirit of 87, Born frustrated, Stand your ground)

VinnieJones
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le 24 juin 2015

Critique lue 323 fois

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