La Suède est peut-être le nouveau vrai pays de la pop, une appellation d'origine contrôlée qui fait fi des époques et des régions d'influence mais qui véhicule des mélodies solaires qui peuvent se chanter sous la douche. Le principe a le mérite d'être clair et l'objectif voulu simple et efficace. The Concretes a survécu au départ de sa chanteuse en titre, Victoria Bergsman. C'est désormais Lisa Milberg, originellement batteuse, qui officie derrière le micro. Le groupe diffuse sa pop avec plus de naïveté - avec une voix d'ingénue au petit décroché sexy - et ce n'est pas forcément désagréable. Il arrondie aussi les angles et adoucit sa musique. Les mélodies un peu sucrées - presque Tamla Motown version blanche - auraient pu être écrites dans les années 60 ;
les arrangements légers - et volontairement datés - dans les années 80 (comme un Human League rencontrant Slowdive). Le plaisir se révèle néanmoins universel. Le groupe essaye de lancer quelques trompettes et un piano de concert mais de manière un peu timoré (en comparaison par exemple d'Amorino, le premier album solo d'Isobel Campbell) Un sympathique album, qui finit néanmoins par devenir lassant à force d'être un peu trop gentillet. Un peu plus de sang et de larmes n'auraient pas été de trop.