L'expression "big business" désigne de façon péjorative la puissance économique de certaines multinationales, ou bien encore les ventes massives d'un produit. Tout le contraire du présent groupe, qui n'est composé que de deux musiciens et s'est fait connaître à la force du poignet sur scène. On peut au choix prendre cela pour de l'autodérision de leur part, ou alors pour un avertissement, annonçant le gros ouvrage avant qu'il ne s'abatte sur les oreilles façon rentre-dedans. Car il faut se méfier de ce duo à l'apparence trompeuse ; en effet, Jared Warren (le grand) et Coady Willis (le petit), malgré leur bonne bouille et leur air débonnaire (je vous conseille de trouver des interviews d'eux), se transforment une fois derrière leur instrument - respectivement à la basse et à la batterie -, même parfois déguisés comme si c'était nécessaire. Le nounours se transforme alors en grizzly qui donne des coups de griffe et vocifère, alors que la puce accélère son rythme pour devenir une sorte d'Animal digne du Muppet Show.

L'aventure a débuté pas très loin de Seattle, après des passages dans divers groupes, et une remise en selle pour Jared, après avoir perdu son ami et compère batteur dans un accident en 2003. Il a fini par retrouver le moral après que Coady lui ait proposé de jouer avec lui. Un album finira ainsi par voir le jour en 2005, "Head for the Shallow", après avoir signé avec Hydra Head Records, label fondé en 1993 par Aaron Turner (Isis). Big Business a ensuite déménagé à Los Angeles en 2006 et a commencé à jouer live avec David Scott Stone à la guitare, lequel est présent sur plusieurs albums des Melvins ("Honky", "Hostile ambient Takeover" ou encore "Pigs of the Roman Empire"). Cela aboutira à une intégration en bonne et dûe forme de Jared et Coady aux côtés de Buzz Osborne et de Dale Crover en tournée, ainsi que sur leurs albums à partir de "(A) Senile Animal" (2006).

Il est indéniable que de jouer avant et avec les Melvins constitue un sacré coup de pub ; la sortie de "Here come the Waterworks" a donc tout naturellement bénéficié de ce nouveau statut. Même Stone est encore présent sur tous les titres de cet album. Certes, il faut bien admettre - vraiment pour ne pas paraître de mauvaise foi - que les huit titres ne sont musicalement pas originaux. Et là, j'ai envie de dire : et alors ? Pourquoi refuser de se faire du bien avec les bienfaits qu'apportent un groupe pas prétentieux pour un rond, qui plaira peut-être avant tout aux fans des Melvins, mais aussi à d'autres, pour peu qu'ils aient envie de savoir ce qui se cache derrière des titres comme "Des Motifs de divorce" et "Je vais te donnner une bonne raison de pleurer".
Christophe_Mull
8
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le 18 juil. 2013

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