Blu as the sky

J'ai très, très longtemps été dégoutté par le rap et le Hip Hop, mettant à confusion un peu tous les rappeurs dans le même panier, celui du «commerciale», du Hip Hop «arènbi». Je voudrais d'ailleurs faire une petite parenthèse sur le «arènbi» qui est musicalement très loin du Rhyhtm and Blues des années 40 lui aussi appelé R&B, ce qui peut porter à confusion je vous l'accorde. Si le sujet vous intéresse, je ne peux que vivement vous conseiller de vous renseigner à ce sujet. C'est super intéressant d'observer comment cette musique à «évolué» et découvrir par quel «miracle» on a put passer de Ray Charles à Colonel Reyel en à peine 50 ans (ça vous ferra vivre de grand fou rires digne des meilleurs Louis de Funes, car comme le dit le proverbe, mieux vaut en rire qu'en pleurer). Fin de la parenthèse.

Pendant de nombreuses années, Booba, Diam's, ou encore Kanye West ont entretenus mon ignorance, réduisant à néant mon envie «d'aller plus loin» de peur de me taper de longues, très longues heures d'écoutes de bouillie commerciale déjà mainte fois écoutées grâce aux haut parleurs pourris du portable du mec s'asseyant au font du bus et faisant partager sa dernière «découverte» en provenance direct d'NRJ.
Ce fut une grave erreur de ma part. En effet en portant un petit peu d’intérêt au genre, je me suis rapidement engouffré dans le Hip Hop, et, tel Alice s’enchantant de naviguer de découvertes en découvertes dans son pays des merveilles, je succombe au charme de toute une culture. Pour moi le Hip Hop c'est un peu un univers parallèle, un univers écolo où l'on recycle la musique à coups de samples, c'est un peu la face B de la musique. Wu Tang Clan, Gang Starr, Common, et autre Grandmaster Flash mais également Oxmo Puccino, Iam ou Mc Solaar m'ont petit à petit conduit vers un Hip Hop plus moderne et un peu plus indépendant (j'ai nommé les trop méconnus Blu, Gabe Nandez (qui sample pour notre plus grand plaisir la célèbre Danse De La Fée Dragée de Tchaikovsky le temps d'un rap), et plus récemment Nasty, pour ne citer qu'eux). Je reviens rapidement sur ce dernier, récente petite pépite que j'ai découvert il y a peu sur Youtube ayant sortit un EP comportant 6 titres simplement géniaux, il est vraiment très bon !!

Fidèle à mon écoute quotidienne de FIP, je tombe un peu par hasard sur un magnifique morceau de rap relativement calme et assurément jazzy. Ni une ni deux, je me rue sur mon téléphone afin de «shazamer» cette petite perle (c'est des moments tel que celui ci qui me consolent d'avoir lâché mon fidèle Nokia à l'autonomie légendaire pour un smartphone à l'autonomie pourrie). Ce fut ainsi que je découvris Blu. Blu est un rapper, producteur au style un peu à part, se classifiant dans un style Hip Hop alternatif. Au delà de 3 opus portant sa signature, il est essentiellement connus pour ses très nombreuses collaborations et apparitions sur divers chansons. Personnellement je retiens surtout sa collaboration avec Nujabes (qui est très certainement mon producteur de Hip Hop préféré).

Her favorite colo(u)r est un excellent album, c'est jazzy, puis rock, puis (re)jazzy, puis (re)rock … le tout ponctué de dialogues extraits de films, ce qui procure un certain rythme à l'album et fait que l'on s’ennuie pas vraiment malgré un coté par moment très légèrement «répétitif». L'album s’ouvre sur Love et son piano à la qualité sonore faussement mauvaise, sonnant rétro et faisant office d'ouverture pour l'album, s'en suit la merveilleuse Amnésia aux notes mélancoliques. Arrive ensuite Morning et son dialogue issus du film «Closer, Entre Adultes Consentant», qui me rappel à chaque écoutes qu'il est grand temps de voir ce film. Excellent album, très homogène pour ce qui est de la qualité, mais également au niveau de l'atmosphère. Les morceaux qui m'ont personnellement le plus marqué sont Vanity (c'est avec elle que j'ai découvert l'artiste), Silent (petite entracte ouvrant la face B en citant une de mes bossa nova préférée : Corcovado version Getz/Gilberto chanté par la voie si belle et singulière d'Astrud Gilberto ) et Untitled(LovedU)2 qui sample une de mes chansons favorites de Radiohead (ceci explique cela). Je n'ai personnellement pas été subjugué par la version vinyle. Je pence qu'une écoute analogique est loin d'être indispensable et qu'une simple écoute numérique (avec de bons écouteurs ou une bonne chaîne hi-fi) est très largement suffisante. Je conclurai ma critique en notant que malgré ses qualités indéniables et qu'il m'arrive de l'écouter avec une oreille attentive, c'est un album que j'utilise principalement pour faire un fond sonore, une ambiance (lorsque je travaille ou que je fais un apéro), et que c'est un rôle qu'il remplit à merveille.

Voici quelques lien d'artistes évoqués tout au long de cette critique:

https://www.youtube.com/watch?v=XYeL-9aVlLM

https://www.youtube.com/watch?v=i24fed37aSU