Du rock ardent en délicatesse ténébreuse

Le précédent album, Billy The Kid, eut une petite renommée outre-Atlantique en ayant été classé dans le fameux Billboard et en ayant été reconnu comme le meilleur album étranger en 1992 aux États-Unis. Une certaine reconnaissance nord américaine à cette période pour le groupe strasbourgeois, Kat Onoma.


Une reconnaissance qui passa bien au-dessus de ma pomme, pourtant pas si petite comme celle dans "La Chambre", lente ballade délicate et romantique et autant dire la chanson la plus connue du groupe, issue de ce Far From The Pictures sorti plus de trois ans après. J'eus connaissance pourtant de Kat Onoma des années plus tôt, sur la chaîne jadis musicale qu'était M6 lorsque Françoise Hardy en parla dans une émission avant la diffusion d'un clip, peut-être celui de "Cupid", de vague souvenir.


Avec Far From The Pictures, Rodolphe Burger (quelle belle voix tantôt douce, tantôt plus ferme, mais restant grave) et ses acolytes nous emmènent vers des ambiances plus crépusculaires, ardentes et ténébreuses. Et ça démarre avec deux titres orageux où les guitares grondent, "Artificial Life" et surtout "Idiotic". Et ça nous emmène pour une heure de bonne écoute le long de quatorze titres. Et si "La Chambre" charme toujours avec sa touche sensible d'une trompette sous sourdine, il n'y en a pas la raison d'éclipser d'autres ballades comme le superbe "Love Loop" où les lignes bourdonnantes d'un saxophone introduisent une onctueuse touche de sensualité. Et que dire de "John And Mary", sur un tempo plus accéléré, où Guy Bickel tisse encore de fins fils cuivrés entre les paroles, en anglais puis traduites en français, de Rodolphe Burger et d'une invitée, Rebecca Pauly, une actrice française qui a joué entre autre dans La Neuvième Porte et connaissance de longue date du groupe quand ce dernier s'appelait encore Dernière Bande. Quant à "Le Déluge (D'Après Moi)", il ramène du climat pesant, orageux et menaçant entre deux accalmies.


Écouter Far From The Pictures, c'est prendre un plaisir de glisser les oreilles dans des velours sonores torrides et sensuels, où des intimités ambiantes côtoient des forces grondantes d'un rock brûlant à des heures tardivement idéales où le soleil s'épanche en une grande mare de feu sur l'horizon. Et c'est aussi se dire que l'on tient l'un des meilleurs album, ici plus sombre que son prédécesseur, de Kat Onoma assurément.

MonsieurScalp
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le 10 févr. 2024

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