Drôle d'histoire que celle des Proctors. Fondés en 1993 par Gavin Priest sur les cendres des excellents Cudgels, ils publièrent plusieurs singles en deux ans avant de s'éteindre. Définitivement ? La flamme indiepop les réveille d'un baiser près de vingt ans plus tard. Voilà les Proctors de retour sur scène et salués dans plusieurs petits festivals européens. De nouveaux 45-tours font leur apparition. Et pas question de s'endormir cette fois : Shelflife Records se fait le devoir de publier Everlasting light, premier véritable album que l'on n'espérait plus et qui frappe fort d'entrée. Difficile en effet de garder la tête froide à l'écoute de "The Trouble With Forever", ses mélodies aériennes et son refrain parfait où la voix de Margaret Calleja s'ajoute en soutien extérieur. Les arpèges carillonnants sont de sortie, tout comme le chant nappé d'écho. Pas de surprise, on a bien affaire à un disque d'indiepop telle que l'entendait Sarah Records, les Field Mice et quantité d'autres qui auraient vendu leur collection de cardigans pour les deux minutes trente-cinq d'une face-A réussie. Alors pourquoi écouter Everlasting Light aujourd'hui ? Pour la seule bonne raison d'écouter encore et toujours de la pop et de se repaitre de ses codes : les chansons auxquelles le groupe semble totalement dévoué. Pour "Fun Sunday" où Margaret tente une belle échappée. Pour "Perfect World", magistrale, qui avait donné le ton de ce come-back en se hissant à la hauteur du "Pristine Christine" des Sea Urchins. Pour ces touches de mélancolie et d'automne qui colorent chaque changement d'accords. Pour la production judicieuse de Ian Catt, pour la présence même partielle de Terry Bickers des éternels House Of Love. Et parce que même si l'on n'a jamais cru aux contes de fées, on se prend à sourire devant une Belle au bois dormant aussi joliment réveillée.

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le 24 oct. 2019

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