E s t a r a
7.2
E s t a r a

Album de Teebs (2014)

E s t a r a est enfin sorti... Celà faisait quelques temps déjà que j'attendais des nouvelles de ce cher Teebs, enfant prodige du label BRAINFEEDER, présidé par le grand Flying Lotus. Il n'y a pas grand chose à dire à son sujet tant le petit homme est aussi discret que talentueux. Sachez juste qu'il est un excellent peintre en plus d'être un beatmaker incroyable, les covers de ses albums aillant d'ailleurs été réalisées par lui-même.

E s t a r a, que j'écrirai pour la dernière fois avec ses espaces parce qu'ils me font chier, ces espaces, est le deuxième album de Teebs. "Ardour", son premier opus avait vu le jour en 2010 et m'avait marqué par son ambiance atmosphérique bien à lui. Des artistes faisant plâner, il y en a des tonnes, dans tous les univers musicaux, mais Teebs va plus loin, il désarticule la musique, l'allège de tout son poids et nous offre une sorte de bande-son d'un rêve empreint d'une nostalgie qui ne contient pas une goutte de mélancholie.

Estara était attendu au tournant car les années 10 dévoilent peu à peu la maturité des artistes qui se sont affirmés dans les années 2000. Prenons par exemple un mec comme Washed Out qui est passé de Life of Leisure qui était une grosse boite à samples (aussi bien arrangés soient-ils) à Paracosm qui est instrumentalement un véritable régal. J'attendais une évolution légèrement similaire de la part de Teebs, elle est présente mais moins probante que prévue. Teebs produit ici des morceaux beaucoup plus "grands" en terme de recherche sonore, mais il garde la fougue de ses débuts, en tant que réac' j'aurais tendance à aimer ça, mais parfois c'est un peu trop. Malgré tout l'album mérite grandement qu'on s'y penche.

Dès la première track, l'ambiance est posée: "The Endless" est une sorte de message de bienvenue cosmique, enrobée d'un son lancinant et d'une boucle aussi courte que simple. C'est hypnotique et beau, reposant et réparateur. Malgré son nom le morceau dure moins de deux minutes et nous voilà alors sur notre faim, grand bien nous fasse, le rêve ne fait que commencer.

Les morceaux s'enchainent et ils marquent chacun à leur manière, Shouss Lullaby est féérique, la batterie en deuxième partie de morceau alourdit comme il se doit. Des cliquetis nous donnant l'impression de pierres précieuses qui s'entrechoquant passent de l'oreille gauche à l'oreille droite tandis que la mélodie continue son travail, magique. SOTM (probablement "Sons Of The Morning", son projet avec Prefuse 73 sorti en 2013) vient malheureusement casser le moment à cause d'un manque de singularité qui commence à se sentir, c'est la 5ème track de l'album et on a déjà cette impression de tourner en rond, impression qui subsiste alors jusqu'au début la 7ème track, "NY pt.1". Alors que Hi Hat, le 6ème morceau, partait trop loin dans la désarticulation sonore au point d'en devenir un semblant de calvaire, NY pt.1 repart en simplicité. "Piano Days" & "Piano Months" suivent et continuent sur cette lancée à nouveau reposante. Malheureusement, et c'est là le comble, l'album s'est déjà trop vampirisé. On reste bloqué sur "The Endless" et "Shouss Lullaby" et on peine à progresser dans l'album.

Fort heureusement, "NY pt.2", aussi salvatrice que son préquel vient rattraper le tir et nous offre quelque chose de frais et d'agréable. Le beat est encore fortement alourdit par ce grain sonore omniprésent et cette ligne de basse qui ne cesse d'émettre depuis 20 minutes déjà mais la mélodie parvient ici à apporter le fameux contre-balancement dont Teebs est maître. "Mondaze", avant-dernière track relance d'autant plus l'intérêt grâce à une mélodie qui saisit vraiment et "Wavxxes" vient conclure le tout avec une flute et une guitare, d'une bien belle façon donc, on aurait aimé retrouver cette harmonie plus souvent dans l'album.

Au final, l'album de Teebs reste EXCELLENT, j'ai vraiment fait ma chiante dans cette critique, il FAUT l'écouter. Mais faites gaffe au rythme parfois un peu hasardeux de l'album qui pourra dérouter ceux qui ont du mal à se concentrer plus de 10 minutes.
FunKDreamer
7
Écrit par

Créée

le 15 avr. 2014

Critique lue 206 fois

3 j'aime

FunKDreamer

Écrit par

Critique lue 206 fois

3

D'autres avis sur E s t a r a

E s t a r a
BenoitRichard
8

Critique de E s t a r a par Ben Ric

Un très joli album, tout plein de sonorités electronica scintillantes… dans la lignée de Prefuse 73, Gold Panda et des premiers Four tet.

le 25 juin 2014

Du même critique

Ultra Street Fighter IV
FunKDreamer
7

Shoryu FAD(L)C to Ultra

Street Fighter et ses moultes déclinaisons, voilà là un sujet qui a toujours su faire couler beaucoup d'encre: un foutage de gueule pour certains, une aubaine pour d'autres, il est difficile de noter...

le 4 juin 2014

21 j'aime

26

Hyrule Warriors
FunKDreamer
8

Critique de Hyrule Warriors par FunKDreamer

On pourra accorder quelque chose à Hyrule Warriors, c’est d’avoir soudainement démocratisé ce genre qui n’intéressait auparavant qu’une poignée de mecs occupés à déglinguer Lu Bu et compagnie...

le 20 sept. 2014

19 j'aime

10

Bayonetta 2
FunKDreamer
7

Super Bayonetta Turbo

Au moment où j'ai commencé ce tant attendu Bayonetta 2, j'attendais de lui qu'il fasse mieux que son prédécesseur qui m'avait marqué au fer rouge. Pas autant, mieux. L'action débute et c'est avec...

le 8 nov. 2014

13 j'aime

6