Dur comme fer
7.1
Dur comme fer

Album de Lofofora (1999)

Lofofora, c’est la fusion d’énormément de genres, allant du simple rock aux riffs massifs et lourds du metal, du punk au funk, avec des paroles (en français) chantées, parfois rappées, et souvent débitées à mort. Le groupe adopte une position engagée face à la société et l’attaque allègrement. Lofofora est un groupe qui plaît car leurs chansons font headbanger, pogoter, circlepiter, ce qui leur donne une puissance incroyable en concert. Cette formation ne tombe pas dans le piège du groupe commercial qui sort un album par an en quête de thunes...Lofofora compose au gré de son inspiration, et sort des albums toujours plus fournis et plus matures au fur et à mesure de leurs avancées. Ainsi, Dur Comme Fer suit la lignée de Lofofora et de Peuh!, et profite d’une production de bien meilleure facture. Est-il aussi réussi que ses prédécesseurs ?


"Au Secours" ouvre fièrement la danse, dans un torrent de puissance et de riffs lourds et ravageurs avec des paroles agressives appuyées par les cordes graves de la basse. Une chanson dans le pur style de Lofo comme nous l’avons entendu dans les précédents albums. Le reste de l’album défile "qualité Lofofora" : des chansons rappées ("Charisman", "Série B", "Dur Comme Fer") à tendance atmosphériques, d’autres plus typées metal et bien énervées ("Incarné", "Rêve Et Crève En Démocratie", "5 Milliards"). Lofofora garde de plus toujours son franc-parler qui fait sa force si caractéristique: rejetant toute forme d’autorité et de racisme, faisant l’éloge de la weed, le groupe attaque sans retenue ceux qui tirent les ficelles de la société, mais aussi ceux qui y vivent ("Les Gens")...


Mais une question se pose: où se trouve la reprise ? En effet, chacun des deux premiers albums en propose une. On s'attendait donc à ce que cet opus en contienne une également. Eh bien dans Dur Comme Fer, Lofofora propose à la place un morceau au nom très racoleur de "P.M.G.B.O." (Partouze Musicale Gang Bang Oral, yeah baby) en compagnie de featurings de cinq groupes: Les Tétines Noires, Oneyed Jack, Mass Hysteria, La Calcine et Kabal, à l'occasion des dix ans de la formation. Et même si l’entreprise peut paraître méritante, celle-ci peut ne pas plaire à tout le monde...Vous passerez votre chemin si vous éprouvez une aversion pour le rap...


Lofofora nous montre donc, avec Dur Comme Fer, que cette formation a un potentiel d’évolution très important, avec des morceaux mieux construits, joués avec plus de justesse et de précision, et toujours faits avec autant de cœur. En sus des paroles très engagées et très percutantes de l’album, son chant a le mérite d’être superbement mis en valeur. A écouter.


(Critique écrite sur Spirit Of Metal le 01/09/2014)

Aldorus
7
Écrit par

Créée

le 15 mai 2016

Critique lue 313 fois

3 j'aime

Aldorus

Écrit par

Critique lue 313 fois

3

D'autres avis sur Dur comme fer

Du même critique

Madame Bovary
Aldorus
4

Emma la femme de mauvaise vie

Non non et non, rien à dire sur un style d’une perfection sans faille (j’aime les pléonasmes) dont on nous a rebattu les oreilles jusqu’à épuisement en classe de Terminale. Rien à dire sur le...

le 12 août 2016

19 j'aime

11

proanomie
Aldorus
5

L'indestructible

Et si, dans un genre lui-même terré au fin fond des abysses de la musique, existait encore un sous-genre si obscur que même les fonds marins n’auraient rien à lui envier en termes d’underground...

le 17 janv. 2018

11 j'aime

Cro Man
Aldorus
4

Décevant, y a pas foot-o

Pour peu qu’on soit un tantinet afficionado de Wallace & Gromit c’est toujours avec plaisir que l’on s’introduit dans une salle projetant le dernier des studios Aardman. En termes de créativité...

le 8 févr. 2018

11 j'aime

1