A lady calls and asks if I'm too tired or if I'm just to dead for room service.
Après deux albums de qualité mais qui ne se sont pas plus vendus que ça, le président de Casablanca Records demande donc à KISS de revenir dans leur studio seulement 4 mois après la sortie du précédent opus. Il fallait absolument gagner de l’argent avec celui-ci. C’est pour cette raison que Neil Bogart décida de produire l’album lui-même, plutôt que d’engager quelqu’un d’autre de plus expérimenté dans le métier. S’en suit donc un album simpliste, un peu trop commercial surtout quand on le compare à son prédécesseur mais surtout expéditif, durant tout juste 30 minutes. De plus une poignée des chansons sont en réalité issues de leurs efforts précédents avec Wicked Lester. Pas besoin non plus de passer des heures à expliquer ou à analyser les paroles. Les petits gars de KISS cherchent simplement à faire la fête tout en se tapant quelques groupies, non vraiment je ne déconne pas. On savait que le cul était un de leurs thèmes de prédilection mais là ça frise le ridicule.
Au moins cette fois-ci la pochette rattrape les meubles. On fait étonnamment dans la sobriété, même si pour je ne sais quelle raison on retrouve leur logo sur la majeure partie de la couverture. Mais nos quatre garçons ont la classe dans leurs costumes/cravates, avec leur habituel maquillage bien entendu. Que serait le groupe sans leur maquillage ? Il faudra encore attendre quelques années pour répondre à cette question.
Mais à part ça c’est surtout la qualité sonore qui est au rendez-vous, même si toutes les chansons ne sont pas du même niveau. Sur Dressed To Kill les titres s’enchainent à une vitesse mais restent relativement quelconques.
Les trois premières chansons Room Service, Two Timer et Ladies In Waiting ne parviennent malheureusement pas à surprendre. Elles sont plutôt communes et génériques, même si elles fonctionnent bien à l’écoute. Mais il faut avouer qu’elles ne sont pas vraiment du genre à rester dans la tête.
Ace Frehley vient rattraper le tout avec Gettaway avant que l’album ne vire au désastre. Une fois de plus il laisse l’homme-chat chanter à sa place. Mais le petit Ace ne se repose pas non plus ses lauriers étant donné qu’il y joue guitares et basses. Ce qui veut donc dire qu’il n’ya a que lui et Peter Criss.
Sur Rock Bottom, Frehley récidive, cette fois-ci avec l’aide de Paul Stanley. Ils cosignent la meilleure chanson de l’album. Ils ajoutent une certaine diversité avec une intro clame et instrumentale, durant une bonne minute. Puis comme pour Black Diamond sur le premier album, la voix de Paul vient nous exploser les tympans et sans avoir à s’en plaindre, bien au contraire.
Les deux suivantes, C’mon And Love Me et Anything For My Baby sont surtout là pour prouver la puissance vocale de Paul. Même s’il n’y a rien de nouveau, les deux sont vraiment efficaces et ce bien plus que celles qui ouvraient l’album.
On retrouve enfin Gene Simmons, cette fois sur She. Il s’agit de l’un des titres écrits à l’époque de Wicked Lester. A la base, il était assez funky et à cause de sa flûte traversière, cela ressemblait un peu beaucoup à du Jethro Tull (ce qui n’est pas une mauvaise chose en soit). Une fois retravaillée on croirait entendre un clone de Foxey Lady du Jimi Hendrix Experience. En fait c’est surtout à cause du riff principal mais bon qui pourrait se plaindre d’un morceau réussi.
Par contre, je comprendrais qu’on veuille se plaindre de Love Her All I Can, qui semble servir de bouche-trou juste parce que l’album était trop court. Mais au final, ça ne change rien, l’album est beaucoup trop court mais avec l’ajout de cette chanson.
Mais heureusement l’album peut encore être sauvé grâce à un méga-tube de la mort qui tue sa mère. C’est ainsi que l’hymne national du groupe KISS arrive enfin ! C’est sur cet album qu’on retrouve Rock’N’Roll All Nite (avec une faute à night mais à l’époque ça faisait cool). Sauf que non ! Je persiste à dire que cette chanson est juste chiante. Je ne sais pas pour vous mais deux bonnes minutes où le groupe chante en boucle la phrase : I wanna Rock’N’Roll all nite and party everyday, ça me saoule rapidement. La chanson marquera réellement les esprits uniquement grâce à sa version Live, plus longue, plus énergique et rajoutant deux solos alors qu’à la base il n’y en avait aucun. Mais comme ça, la version studio est tout simplement énervante.
Malheureusement Dressed To Kill est un album oubliable, malgré trois ou quatre bonnes chansons. Et surtout c’est le moins bon album de la trilogie pré-Alive. Heureusement le groupe gagnera en popularité à partir de cette époque. Les gens se devaient de voir le spectacle que le groupe donnait lors de leurs concerts. Il ne restait plus qu’à signer un album à la hauteur du show et des espérances de ce tout nouveau public.
