Le « Bury Me In The Wall Of Sound » entonné avec astuce par Cathal Cully dans le refrain du merveilleux Bury Me résume parfaitement l'ambiance dans laquelle Dead To Me vous plonge. Attendez-vous donc à être immergés dans des reverb brumeuses Spector-iennes, des chansons sombres et habitées nageant entre les Josef K, Beat Happening et autre Black Tambourine.
Il n'est pas étonnant de retrouver Girls Names sur le label culte américain Slumberland (en partenariat avec les toujours très pertinents Tough Love). Si Dead To Me est le premier véritable album du trio de Belfast, il fait suite à une remarquable série de singles et un splendide mini-LP dont nous vous avions parlé avec bonheur l'année dernière.
Sans surprise, Dead To Me est particulièrement réussi. Si bien sûr, les influences de Girls Names sont évidentes, parfois lourdes à porter, infusant profondément l'âme du disque, les compositions sont tellement belles que l'on finit vite par les oublier. Outre un bon goût certain, le trio se caractérise par une écriture spontanée, vivace et profonde. Lorsque l'on est capable d'écrire des chansons telles que Bury Me, I Lose ou Séance On A Wet Afternoon, le monde devrait être à vos pieds. D'autant plus que Girls Names ont eu la bonté de nous les présenter quasi-nues, sans effet de manches. En dehors de deux pédales, une de disto et l'autre de reverb, rien ne vient troubler la fièvre mélancolique de Dead To Me.
Pourquoi toujours inventer ? La course à l'innovation n'est-elle pas un combat vain ? Si Girls Names appliquent, certes, des préceptes déjà largement évoqués par d'autres, ils n'en sont pas moins justes et forts. Le rock et la pop music ne sont ils pas affaire d'émotions et d'énergie ? Durant un instant, vous êtes attrapés, happés par cette musique sombre, quasiment funeste. Les chansons de Dead To Me sont terriblement enivrantes et puissantes, nous n'en demandions pas plus.
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