Crack My Bones m'as laissé la larme à l’œil certes, j'ai du pleurer plus de fois sur Wastin Times que sur une musique de M83 ou de Maps (et dieu sait que pour ces derniers, c'est leur job de réveiller votre émotivité), en tout cas avec Chemicals c'est tout autre chose, je qualifierai même plus l'album d’expérimentation ou d'OVNI musical... Et ça a du bon. Pourquoi ?
Parce que si Crack My Bones s'inscrit nettement dans un registre indie pop/dance mêlant joie, rêve, puissance et mélancolie, Chemicals lui est un mutant car il ne se positionne pas.
L'album porte donc bien son nom ! Effectivement, si on ne connaissait pas les artistes derrière cet album on pourrait très bien croire à une compilation tant les morceaux sont différents les uns des autres. Je pense que c'est d'ailleurs ici, à la fois le gros point fort et le gros point faible de l'album (ce qui explique aussi pourquoi j'ai pas mis 10 mouhaha). Car si The Shoes prouvent qu'ils sont TRÈS polyvalent musicalement dans Chemicals (ça passe de la techno à de la pop quoi), ils prouvent aussi que l'album ne suit aucune chronologie et ne raconte pas histoire à cause de la trop grande variété de genres exposés, ce qui peut faire perdre l'auditeur !
Du coup en ce qui concerne les tracks, c'est que du bon. Submarine donne un premier ton à la fois glauque et planant avec la voix de Blaine Harrison, s'en suit ensuite Made For You où on retrouve ce bon vieux Esser déjà présent dans le précédent album; ici on distingue clairement une pop entrainante propre à The Shoes, tout comme dans Vortex of Love qui a des allures de Coldplay (en mieux ? :) ). Bien évidemment je devais parler aussi de Drifted qui est l'une de mes favorites, et qui a d'ailleurs mis tout le monde d'accord je pense ! Une véritable envie de taper du pied se produit pendant l'écoute de cette bombe mêlant une techno puissante et la voix sensuel de S.A.G.E qui est totalement paradoxale à première vue avec ce genre de production, et pourtant non : ça marche du tonnerre (mention spécial pour le clip qui est juste dantesque, tout comme celui de Submarine).
Tout comme Drifted, Us & I tape fort, on retrouve ici une track totalement loufoque, fusionnant la voix singulière de Esser à de puissants battements dansant proche de la trap. Pour le reste je retiens Feed The Ghost avec la voix rocailleuse et sombre de Blue Daisy et son trip-hop qui aurait fait bonne mine même dans un album de Massive Attack; Give it Away quand à elle, pourrait très bien être la nouvelle hymne Electro-pop du moment à mon humble avis: ça file la patate et une envie de faire la fête jusqu'à en plus pouvoir. L'album se clôture sur Whistle et sa progression folle qui passe d'une batterie acoustique à une ligne de basse électronique propre à de la house; Two Pills est en quelque sorte le boss final de l'album puisque la mélodie et la progression sont clairement épique.
En somme The Shoes remet au goût du jour la French Touch et un côté touche-à-tout plus qu'attirant et prometteur. Bravo.
Cordialement