La nouvelle série d’albums d’Omar Rodríguez-López n’en finit pas. Cell Phone Bikini est donc la septième pièce du puzzle. Un pièce assez particulière car les paroles et le chant sont entièrement assurés par Teri Gender Bender. La leader des Butcherettes est une collaboratrice de longue date de Rodríguez-López. Il n’est donc pas étonnant de retrouver son chant sauvage en guest-star de ce nouvel album. Cell Phone Bikini tient donc plus de l’album collaboratif que de l’album solo.


Un album entre complice.


Cell Phone Bikini tente de nous faire croire qu’il est un album très sobre. Les deux premiers morceaux (« Childless Mother » et « Holding Hell ») mettent en avant un duo guitare/voix très intime. Un assemblage qui fonctionne parfaitement, accompagné des très bons textes de Teri Gender Bender. Des textes abstraits qui parlent principalement de rapport à la mère et à la mort. Des thèmes qui tiennent à cœur à la chanteuse américano-méxicaine et qui sont présents dans toute sa discographie. On retrouve ce duo guitare/voix, sur le très beau titre de fermeture « Suerte y Aire ». Simple et émotionnel, le morceau se dénoue sur un finish merveilleux. Mais entre les deux premiers titres de Cell Phone Bikini et le dernier, il y a toute une aventure.


Le retour de la folie ! OUI !


Cell Phone Bikini déterre, pour notre plus grand plaisir, les aspects psychédéliques et bordéliques de la musique de Omar Rodríguez-López. Chaque morceau est une dose de cette drogue auditive que le guitariste sait si bien concocter. La fête commence avec les rythmes afro de « Sell Myself In », un titre dansant qui manque malheureusement d’un brin de folie, quoique le solo final a de quoi enivrer les plus endurcis.


Qu’à cela ne tienne, la première pilule arrive avec « Amarillo ». Les silhouettes se déforment, à l’image de cette guitare et de ce clavier totalement désorientés. Comme si les instruments cherchaient leur place dans le morceau. Arrive alors le refrain afin de remettre de l’ordre dans tout ce merdier. La défonce est totale avec le progressif « Truth Blind Us » qui se classe facilement comme le meilleur titre de Cell Phone Bikini. «To My Fallen Head, I’m a Piece of Paper » et « Wolf/Kisses Are Fishes » laissent la défonce retomber, laissant la gueule de bois s’installer.


Cell Phone Bikini est un album avec beaucoup de qualités. Étrange au possible, il ravive la flamme psychédélique qui brûle au fond du petit corps d’Omar Rodríguez-López. Malgré un crucial manque de cohérence, l’album fait partie des bonnes bouteilles de cette cuvée 2016. Pas une bouteille exceptionnelle, juste une bonne bouteille. Un moyen 3,5 Omar avec des grosses lunettes s’impose donc.


La cuvée 2016 d'Omar Rodriguez Lopez est également sur www.madafaka.fr

Valentin_Lalbia
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le 23 oct. 2016

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