Black Unity
7.9
Black Unity

Album de Pharoah Sanders (1972)

Pharoah Sanders – Black Unity (1972)


Comme indiqué plus haut, « Black Unity » a été enregistré le vingt-quatre novembre mille neuf cent soixante et onze, aux "A&R Recording Studios" de New York. L’album ne contient qu’une seule piste fractionnée en deux parties égales qui tiennent chacune sur une face. La pièce qui porte le nom titre possède donc une durée totale de trente-sept minutes et vingt et une secondes.


On retrouve une grande partie des musiciens avec lesquels Pharoah avait enregistré l’album précédent, Hannibal Marvin Peterson à la trompette et aux percus, Carlos Garnett au ténor et à la flûte, Joe Bonner au piano, Cecil McBee et Stanley Clarke aux deux basses, Norman Connors et Billy Hart aux deux batteries, Lawrence Killian à la conga, au talking drum et au balaphone.


"Black Unity" se veut le fils spirituel de "Karma", Pharoah désire à nouveau frapper un grand coup, les musiciens rassemblés sont tous de haut niveau, la paire de bassistes et celle de batteurs, les percus, tout semble fonctionner pour cette section rythmique extraordinaire, c’est du velours pour Joe Bonner qui se trouve idéalement situé, il n’hésite d’ailleurs pas à saisir les opportunités et à se lancer dans des solis nombreux. Cecil McBee et Stanley Clark sont d’enfer, ils portent l’album et ne cessent de l’alimenter de l’énergie nécessaire, pour nourrir ce funk entêté et persistant.


Le problème, puisqu’il faut bien qu’il y en ait un, c’est la relative absence des solistes qui ne se manifestent que sur une partie de l’album. Après avoir balancé le thème avec une belle fureur, ils s’élancent à partir de la sixième minute vers une sorte de bouillonnement grandiose, d’où s’extrait Pharoah qui balance un solo puissant et rageur, de ceux dont on se rappelle, ça part très, très fort, vers une explosion monstrueuse, Marvin prend le relais avec la même furie, avant que ne revienne le jeune lion et que les cris s’unissent en un rugissement commun.


Hélas ces « fabuleux » ne reviennent qu’à la trente-quatrième et ne se signalent que fort brièvement, quasi absents de cette seconde face, pourtant très groovy. L’impression générale balance entre fascination et frustration, entre réussite et loupé, pourtant, objectivement l’album est vraiment bon, seulement, se dit-on, il aurait pu être énorme…

xeres
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le 14 nov. 2022

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