Afternoons in Utopia par Strangeman57

"Afternoons in Utopia" est étrange. L'album semble, à l'écoute, plus dépassé que son prédécesseur alors que la production s'est clairement améliorée... mais les compos, elles, bien que réussies pour la plupart, poussent le kitsch dans ses mauvais retranchements; dans "Forever Young", il sonnait naturel sur pratiquemment toutes les pistes, mais prenez les synthés de trompettes au début de "Fantastic Dream" (morceau qui pourtant, finit bien), et bien non, je ne peux pas. Le groupe s'imite déjà avec du mal dès leur 2ème album... dur, dur.
Il faut dire que le groupe a suivi un peu la direction de "Tears for Fears" en signant un album très cher et engageant plus d'une vingtaine d'artistes musicaux pour l'album, d'où son côté grandiloquent. Malheureusement, même si globalement, la plupart des titres arrivent encore à rester dans la tête, on a perdu l'âme de leurs premières mélodies et les charts ne s'y tromperont pas; peu de singles de l'album ont réellement marché (excepté en Allemagne, leur pays d'origine); faut dire qu'en 1986, la synthpop commençait déjà à perdre de sa splendeur.
On a donc ici encore quelques titres dansants plutôt réussis comme "Sensations" ou "Universal Daddy" (devenus singles, évidemment), quelques pistes plus posées et expérimentales (c'est un grand mot par rapport aux expérimentations électros d'autres bandes du mouvement) comme "Afternoons in Utopia" sûrement inspiré par Queen ou "Lassie come home" (un peu longue) et le reste de l'album est composé de bons titres synthpop, tout à fait dans le style que l'on connaît d'Alphaville et comme on n'en fait plus, avec de beaux passages symphoniques pour justifier le "Utopia" du titre.
Un bon album donc, même si on est bien en dessous du chef d'oeuvre précédent, la faute à un groupe qui commençait déjà à se perdre en voulant trop en faire.