A Higher Place
6.9
A Higher Place

Album de Born of Osiris (2009)

Étant un fan de la première heure de nos chers jeunes prodiges de Chicago, j'avais attendu ce deuxième opus avec une impatience maladive. Leurs premiers méfaits étaient du metalcore maladroit puis du deathcore semi-symphonique à tendance Meshuggah d'une efficacité surprenante. Après avoir changé trois fois de nom, signé chez Sumerian Records, amélioré et réenregistré plusieurs fois des titres comme "Rosecrance", "Abstract Act", "Brace Legs" ou encore "Bow Down", les Born Of Osiris ont sorti tout naturellement leur premier album nommé The New Reign il y a de ça deux ans déjà.


La courte galette eût un incroyable succès, dû à une pochette et un travail soignés, des titres percutants mêlant technicité et mélodie ainsi que des tournées interminables, faisant leurs preuves devant des foules de plus en plus déchaînées et gagnant moult avis positifs. Après avoir partagé la scène avec des groupes tels que The Faceless, Suicide Silence, Vader**, Cryptopsy ou encore Necrophagist et Suffocation, les Born Of Osiris se sont imprégnés des diverses influences qui les entouraient et ont planché sur le digne successeur de The New Reign.


Après une intro reprenant la mélodie finale de "The Takeover" agrémentée d'une nouvelle ambiance propre au nouvel opus, nous voici dans la nouvelle aventure des Chicagoans. Une aventure encore plus technique, encore plus mélodique, encore plus passionnante. Cette intro signifiant clairement la fin de The New Reign, on peut voir ici que les gaillards font preuve d'originalité en transformant leur précédent opus en ce A Higher Place, comme une prolongation à la fois évidente, progressive et enfin radicale. L'entrée à peine terminée que s'enchaine le terrible "Elimination", du Born Of Osiris new generation, défiant une fois de plus leurs limites en matières de descentes infernales et de saccades dévastatrices, le clavier se faisant moins présent mais beaucoup plus percutant.


Le seul défaut (qui suit ce groupe comme une sorte de malédiction) est que les titres sont encore et toujours trop courts. En effet, l'unique tare de leur précédent disque était la durée des pistes dépassant rarement les 3mn. Qu'à cela ne tienne ! Les d'jeunz se contrefichent des avis et des conseils, continuant de faire ce qu'ils aiment : des chansons courtes mais puissantes, sans fioritures ni moment de répit.


Après deux chansons de courte durée mais efficaces, on arrive à l'un des titres les plus magnifiques de la galette "Now Arise" avec sa palette de riffs tous aussi extraordinaires que variés. On passe par exemple d'un riff mélodique à du pur black en un claquement de doigts, s'enchaînant par la suite sur des saccades meshuggiennes du feu de dieu et se terminant sur une fin carrément hip-hop. Surprenant ! La voix de Ronnie est beaucoup plus maîtrisée, plus personnelle, propre au chanteur. Les influences des guitaristes sont quant à elles agrémentées des délires techniques les plus fous (attention, je ne veux pas dire que nos chers Américains font des démonstrations à la Necrophagist).


S'en suit donc une flopée de titres aux sonorités égales, toutes ancrées dans une continuité uniforme, aux passages envolés et à la beauté renversante (la fin de "Live Like I'm Real" est céleste, éblouissante). Le mixage exemplaire donne une profondeur et une identité à un album étonnant, délaissant quelques peu les notes du clavier pour des mélodies surpuissantes que ne négligeraient ni Cynic ni Textures. Oui : les Born Of Osiris ont pris de l'expérience et ça s'entend !


En bref, les BOO font du BOO mais en différent, repoussant comme je l'ai dit leur limites pour nous proposer un savoir-faire aussi original que respectable. Ils aiment varier les rythmes, les harmonies, les mélodies et le font si bien qu'on en peut blâmer leur melting-pot d'influences (du groove metal époque Pantera sous acides sur "The Accountable" au solo bien heavy sur le fabuleux "Put To Rest"). L'ensemble est indéniablement plus mélodique que rentre-dedans tout en ne négligeant pas les moments forts et autres passages extrêmement lourds comme on peut le constater sur "Exist" ou encore "Thrive".


Au final, dire que cet album est meilleur que le précédent serait injuste car il est très difficile de leur décerner une position. Disons simplement que A Higher Place est la suite complémentaire de The New Reign, pas forcément plus mâture mais beaucoup plus soigné, rendant leur style aussi transcendant qu'unique. Avec leur nouvel artwork encore une fois signé Daniel McBride (batteur de Last House On The Left et auteur des pochettes de Rose Funeral, Vale of Pnath ou encore The Blood Countess), cet album est donc une pure tuerie à posséder dès aujourd'hui.

Créée

le 11 mai 2019

Critique lue 73 fois

Critique lue 73 fois

Du même critique

Wonder Woman 1984
MalevolentReviews
3

Tant qu'il y aura des hommes

Toujours perdu dans une tourmente de décisions visuelles et scénaristiques, de décalages et de tonalités adéquates, DC Comics se fourvoie une nouvelle fois dans un total manque de cohésion et par...

le 26 déc. 2020

67 j'aime

6

Dune
MalevolentReviews
5

L'Épice aux étoiles

Attendu comme le Messie, le Dune nouveau aura été languissant avec son public. Les détracteurs de Denis Villeneuve s'en donne à cœur joie pour défoncer le produit à la seule vue de sa bande-annonce,...

le 18 sept. 2021

43 j'aime

5

Kaamelott - Premier Volet
MalevolentReviews
5

Les prolongations

Il l'a dit, il l'a fait. Plus de dix ans d'absence, dix ans d'attente, dix ans de doute, une année de retard à cause de la pandémie. Kaamelott a marqué la télévision, de par son ampleur, son aura...

le 20 juil. 2021

39 j'aime

10