L'abomination

Quelle horreur, mais quelle horreur cet album. Rien que par la pochette je savais que ça allait être une torture de chaque instant. Mais à ce niveau là. On est donc sur une sorte de fusion plutôt bancale de rap, de punk et de rock qui se veut un peu subversive et inattendu

mais qui au final est plus insupportable qu’autre chose.

On est encore sur un album qui se dit que c’est une bonne idée de travailler 20 styles différents, avec des mélodies, des compositions et des attentes radicalement différentes à chaque morceaux. Et sur le papier c’est une bonne idée de varier les différentes esthétiques de notre support de base. Le très gros problème de cet album est que ses bases musicales et textuelles sont vraiment terribles et témoignent d’un manque total de détachement, de maturité et de remise en question de l’artiste vis à vis de son œuvre.

L’album est une concentration de bonne idées, tous rattachées à une base complètement pourrie musicalement. Donc il n’y a pas vraiment d’éléments qui rattrapent le reste, et donc on se retrouve en face d’un album qui est littéralement en train de pourrir au fur et à mesure car tous les éléments qui le compose sont totalement périmés, dépassés et presque ringards.

Cet album manque cruellement de modernité, il est sorti en 2019 mais très honnêtement son son, sa voix et les différentes textures et rendus finaux sonnent vraiment très très mal et on a vraiment l’impression que le truc est en préparation depuis dix ans, qu’ils l’ont fini depuis neuf ans et qu’ils décident finalement de le sortir maintenant, en sachant pertinemment qu’ils allaient se planter lamentablement, et tomber fatalement dans l’oubli.

Et c’est triste parce que ça tient toujours sur un fil de départ et si ce fil est coupé, tous s’écroule derrière.

Et ce manque de modernité est couplée avec un manque total d’inspiration où les morceaux s’enchaînent sans aucunes cohérences musicales, rythmiques et même dans la conception et la vision que veut nous transmettre Vic Mensa à travers ses morceaux. On passe d’une ambiance plutôt ambiant, très minimaliste aux niveaux des samples et des percussions dans It’s A Bad Dream, à un truc ultra cliché et exagéré et surdimensionné de partout, où ça change constamment musicalement dans 3 Years Sober. Et cet aspect complètement exagéré de partout rend les morceaux totalement artificielles et sans vies. Soit ils sont dépourvus de toutes personnalités comme dans It’s A Bad Dream, qui certe à cet aspect minimaliste et plus doux ce qui rend un peu moins l’écoute insupportable mais cependant il reste très banal et très mauvais par son absence d’identité. C’est juste un morceau qui est chié chaque été par un rappeur quelconque et la plupart du temps sans talent.

La deuxième catégorie est composée de morceaux abominables, juste abominables. 3 Years Sober par exemple qui est pour m’attacher à un truc que je connais dans la sphère du rap, une espèce de combinaison complètement niqué entre Formidable et Alors On Dance de Stromae (qui pour préciser son de bon morceaux) où on suit plus ou moins la même histoire d’un type en pleine déliquescence mais qui contrairement aux morceaux de Stromae ne sont livrées avec aucuns tragiques ni aucuns pathétismes. C’est juste ridicule, le mec y gueule, il chante plus, il rap plus, il gueule comme un con. Et tu rajoute à ça le fait que les paroles et la musique n’ont aucuns putains de sens. On passe sans aucunes transitions à un rythme de hip-hop couplée avec des percussions et des samples plutôt dégueulasse à des trucs de rocks complètement inaudibles et à chier qui couplés avec la voix refrain donnent quelque chose de fade, incompréhensible où plus rien n’a de véritable de puissance. Les mots ne sont pas portés la la musique.

Il y a d’autres morceaux comme ça, I Cry 2 ou Definition Of A Fuck-boi par exemple.

Cet album est peut-être l’album le plus insipide et le plus impersonnel que je connaisse. Et c’est vraiment catastrophique.