4:13 Dream
5.7
4:13 Dream

Album de The Cure (2008)

Quelque chose de neuf mais aussi de plus discret dans la discographie des Cure

Cet album est vraiment particulier, et ce pour plusieurs raisons. D'une part parce qu'il s'agit du dernier album en date de "The Cure" : un des plus grands groupes des années 80, et un des meilleurs groupes tout court (n'ayons pas peur des mots). Et d'autre part, parce que cet album, loin de faire l’unanimité auprès de fans, possède un petit truc en plus que les autres albums de The Cure ne possèdent pas et qui fait son charme, tout en le rendant beaucoup moins facile d'accès que la majorité de la discographie du groupe.


Le morceau d'ouverture : "Underneath the Stars" est un morceau assez long au rythme lent, et à l'ambiance planante dans un style similaire à "Plainsong" en moins immédiatement marquant tout de même. A vrai dire, très peu de morceaux sortent réellement du lot sur ce disque, citons au hasard : "The Hungry Ghost", "The Perfect Boy", ou encore "Sleep When I'm Dead" où l'atmosphère planante et la voix de Robert Smith poussée de manière juste et intense sur les refrains donnent une certaine ampleur aux morceaux tout en rendant leur écoute agréable sans être incroyablement marquante. D'ailleurs, il semblerait que le reste de l'album soit dans cette veine là...en fait il semblerait que Robert Smith, le génie qui avait autrefois créé un chef d'oeuvre tel que le très ambiant et mélodique "Pornography" qui est incontestablement un des meilleurs disques au monde, ou encore "Desintegration" remplit de singles à succès ne soit plus de ce monde...du moins plus tout à fait. Et vu que Robert Smith est lui-même conscient qu'il n'a plus en lui cette inspiration passée, il a choisi de s'en accommoder...de "dompter" en quelque sorte ce nouvel état d'esprit créatif.


Mais il serait alors tentant de dire que si Robert Smith possède moins d'inspiration qu'autrefois cela donnera lieu à un mauvais disque, ou tout du moins à un disque moyen sans aucune saveur? Que nenni! Et c'est bien là que l'on mesure tout l'humilité et l'intelligence du personnage, qui loin de prétendre vouloir faire des "tubes" à tout prix qui tourneront non-stop à la radio et assureront une promotion d'enfer à l'album comme à l'époque d'un "Close To Me" ou d'un "Lullaby", se contente simplement de faire un album cohérent et consistant du début à la fin...c'est tout. Et c'est justement là que réside la magie de cet album, dans des albums antérieurs où autrefois il y avait les gros singles et les autres morceaux de l'album, ici il y a un ensemble compact et cohérent de morceaux se valant tous plus ou moins les-uns les-autres. De plus le son est particulièrement travaillé et prenant, les guitares sont plus lourdes qu'à l'accoutumée et créent des saturations et des bruits envoûtants et ambiants qui remplacent à merveille certaines notes de synthés qui auraient plus souvent été présentes autrefois. Ce son si particulier, et cet assemblage de morceaux qui, pris individuellement ne semblent pas extraordinaires, mais le sont une fois assemblés les-uns les-autres, donnent à cet album une saveur particulière...quelque chose de neuf mais aussi de plus discret dans la discographie des Cure.


Au final, Robert Smith en laissant tomber toute ambition promotionnelle tout en prenant conscience du poids des années, mais aussi du fait qu'il n'a plus rien à prouver dans le domaine des singles accrocheurs et marquants de toute manière, a bien réussit son coup! Robert Smith s'est focalisé sur la réussite artistique plutôt que sur la réussite commerciale et cela paie : cet album est un des plus cohérents de la carrière du groupe et figure certainement parmi leurs six ou sept meilleurs disques rien que ça! Bien évidemment, l'absence en apparence handicapante de tubes ou de morceaux réellement marquants pénalisent ce bel effort, et certains fans ou amateurs ne partagent pas mon enthousiasme, mais une fois que l'on a réussi à surmonter cette étape on est en mesure d'apprécier ce disque à sa juste valeur. Car une fois que l'on a réussit à rentrer dans cet album c'est un plaisir sans nom...ha si il s'appelle "The Cure" et on peut le remercier de ne pas nous avoir encore vraiment quitté après toutes ces années.

Venomesque
8
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le 23 mai 2015

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