2・0・1・2
2・0・1・2

Album de Loudness (2012)

Vingt-cinquième album studio de Loudness, 2-0-1-2 montre un groupe en pleine possession de ses moyens et désireux de faire évoluer sa musique, comme c’est le cas depuis ses débuts. L’auditeur se retrouve donc face à un mur de guitares heavy qui nous délivrent un metal racé, puissant, moins sombre qu’à l’époque de Spiritual Canoe, qui doit autant à la vague américaine qu’aux spécificités japonaises : le superbe « Behind the Scene » sur lequel Akira et Masayoshi abattent un travail phénoménal. Ainsi, « The Stronger » écrase tout sur son passage avec son riff meurtrier, sa section rythmique implacable et ce chant halluciné de Minoru Niihara qui n’a rien perdu de sa puissance. Le ton est donc mis. Arch Enemy n’est pas loin sur certains passages de « 2012 – End of the Age », tandis que l’ombre du néo métal plane sur « Driving Force », notamment grâce à la présence d’une basse vrombissante et d’un riff tourbillonnant. Si cela peut surprendre le fan du groupe, il est indéniable que ce morceau possède une vraie originalité et d’indéniables qualités.
C’est d’ailleurs ce qui prédomine sur cet album étonnant, car le groupe explore différents courants du metal, n’hésitant pas à nous proposer des morceaux de heavy thrash comme le puissant « Bang 'Em Dead » dont on a envie de crier le refrain, ou de pur heavy metal comme sur le pesant « Who the Hell Cares », voire de metal progressif avec « Memento Mori » au riff complexe et aux arrangements qui flirtent avec le jazz rock. Chaque piste est un vrai voyage. Ainsi « Break New Ground » est un hymne déclamé, au refrain destiné à être chanté en concert, et sur lequel la guitare tisse des riffs assez classiques avant de nous offrir un nouveau solo d’une rare technicité.

2-0-1-2 est un excellent album qui montre un groupe capable d’évoluer et de se renouveler, et qui possède de superbes morceaux, même s’ils diffèrent de ce que Loudness proposait vingt ans auparavant. Si cela peut dérouter les fans de la première heure, force est de constater que les Japonais savent se réinventer, ce qui n’est pas le cas de la majorité des groupes. A noter l’hommage à Ronnie James Dio sur « The Voice of Metal », à la fois mélodique et poignant.

DenisLabbe
8
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le 19 déc. 2020

Critique lue 15 fois

Denis Labbe

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