Seul sur Mars

Comme beaucoup de snobs ici, je trouvais la musique de Bruno Mars, certes,tout à fait écoutable mais ça se limitait pour moi au haut du panier d'NRJ, c'est tout!

Alors qu'en été 2013, en matière d'R&B, je me déhanchais sur le nouveau single de mon gars sûr Justin Timberlake, je tombe en soirée sur Treasure et ce fut l'extase! Ces sonorités disco à la gloire d'un Michael Jackson époque Off the Wall (qui me rappellent beaucoup Baby I'm Yours de l'excellent Breakbot...Oh wait!) m'a tellement enjaillé que j'ai même pas reconnu l'auteur de sucreries pop telles que Grenade ou Just The Way You Are.

Me disant que ce n'est qu'une exception dans une discographie qui ne m'intéresse toujours pas, ce n'est qu'à partir de la bombe funky, Uptown Funk (issu du très bon Uptown Special de Mark Ronson que je vous conseille), lâchée l'année suivante et ayant eu le succès planétaire qu'on connait, que j'ai commencé à garder l'oeil sur ce jeune mixeur d'influences plutôt talentueux.

Le gars prend son temps et faudra donc attendre fin 2016 pour qu'il sorte enfin son 3ème album, 24K Magic, accompagné d'un premier single/clip (le seul pour l'instant, étonnamment) éponyme très festif qui met déjà les pieds dans le plat: le retour du King, le bling-bling et les gonzesses qui vont avec! Une évocation totalement réussie de toute cette culture de la flambe, de la sape et du pimp propres à la funk 80's et post-disco type Rick James.
On continue dans la même veine avec Chunky dont le live au défilé de Victoria's Secret est on ne peut plus évident! :D
Notre cher Bruno réussit ensuite à ressusciter James Brown dans Perm rempli de bruitages, onomatopées et d'interpellations entre sapeurs; titre beaucoup plus proche des racines de la funk, dans les années 50/60.
Puis, le gars utilise sa machine à remonter le temps pour faire un bon de 40 ans avec le très sensuel That's What I Like, typique du R&B des années 2000's qui s'accotait beaucoup avec le hip-hop.

Viens après une deuxième partie de l'album beaucoup plus douce (excepté le génialissime Finesse, immense hommage au New jack swing, convoquant des imminents représentants tels que Poison et Remember the Time) ayant comme point d'orgue l'envolée finale à la Boys II Men sur la sublime balade Too Good to Say Goodbye. Les autres titres sont loin d'être en reste: que ce soit Versace on the floor avec sa voix langoureuse et un bon vieux synthé d'un autre âge (attention à l'excès de guimauve pour les diabétiques comme oso ^^), Straight Up and Down (dans le même genre que le précédent morceau mais en un peu plus enjoué) ou encore Calling All My Lovelies qui joue avec toute l'imagerie du téléphone qui avait dans ces love songs des 90's.

Beaucoup de ses fans lui ont reproché d'être trop hanté par ses influences (ouais bon, souvent de gros auditeurs d'NRJ qui ne connaissent rien à la musique dans laquelle Bruno Mars puise depuis 3 ans) et de ne plus retrouver l'identité de l'artiste (ce mélange de pop, R&B, reggae et rock sympatoche mais pas non plus très mémorable hein): mais justement, c'est ça que je kiffe! Le gars s'efface complètement pour faire revivre tout un pan de la black music modernisé avec le talent indéniable de son groupe de compositeurs Shampoo Press & Curl/The Smeezingtons (la qualité de production de malade mental n'empêche...).

Et qu'est ce que ça fait du bien d'avoir des albums de ce format d'antan (9 morceaux, 9 bombes) où on privilégiait la qualité et la cohérence à la quantité! A une époque où on se tape des disques à 20 titres pour la moitié (au minimum) de bouche-trous, c'est un vrai bol d'air frais!
Voilà, maintenant, voyons ce que le jeune homme vaut sur scène. Pour ma part, j'ai déjà ma place pour sa venue au Sportpaleis d'Anvers: ça risque d'être le feu!!!