Les meilleurs films français de 2019 selon QuentinBombarde

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Derrière la mise en scène brillamment écrasante de Roman Polanski, une vérité étouffée sous les symboles et les apparences respectables étouffantes.

La maestria de l'infinie simplicité du metteur en scène laisse briller des acteurs étouffés par leurs grades où leurs conditions qui étoufferont leur vraie nature pour qu'elle ne puisse se révéler que dans le sang et la violence. Un film implacable et prenant, virtuose de simplicité.

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Derrière sa mise en scène corsetée se prêtant volontiers à son sujet, Céline Sciamma orchestre de main de maître un dialogue ardent entre le modèle et son auteur. Portée par un trio d'actrices fabuleuses, Portrait d'une jeune fille en feu est un film ardent, dévoré par la passion d'une muse qui nous échappe.

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Les Misérables brille par l'intelligence et la force de son propos. Jamais la caméra de Ladj Ly ne se fait inquisitrice, ici véritable spectatrice d'humains enchaînés à leurs propres conditions. Un état des lieux brûlant empli d'une tension froide, maintenue de bout en bout jusqu'à un embrasement empli de sagesse et d'amertume.

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Dupieux signe son film le plus modeste et le plus personnel. Dépouillé de la plupart de ses habits d'étrangeté, le film mêle humour absurde dans un auto-portrait noir et grinçant d'un artiste qui se regarde jusqu'à la déraison.

Et évoquer cette chose douloureuse qu'est la création et ces spectateurs qui se l'approprient jusqu'à la déraison.

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Sarah Suco signe un premier film bouleversant. En suivant la vie de Camille, 12 ans et de ses deux frères et sa sœur tous embarqués par leurs parents dans une communauté religieuse, l'actrice (révélée dans les films de Louis-Julien Petit, Discount et Les Invisibles) signe un récit d'apprentissage sensible et juste, porté par des acteurs sublimes.

Sarah Suco parvient ainsi à filmer l'intime, et à coller au plus près de ses personnages dont le cocon familial se trouve chamboulé, comme la vie intérieure de la jeune révélation Céleste Brunnquel.

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Christophe Honoré embrasse le portrait virevoltant d'une femme libre, porté par la prestation d'une Chiara Mastroianni étincelante. Honoré éclate le portrait du couple en convoquant passé et futur et divers autres formes dans un exercice rafraîchissant et foisonnant d'idées.

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A travers les portraits de deux policiers interprétés par les superbes Roschdy Zem et Anthoine Reinhartz, le film d'Arnaud Desplechin entend montrer leurs rapports à cette ville sinistrée que le metteur en scène transforme en écrin cinématographique.

La lumière rassurante et omnisciente du magistral commissaire interprété par Roschdy Zem est ainsi mise en opposition avec la quête de cette dernière que poursuit le jeune inspecteur que joue Anthoine Reinhartz. Dans un Roubaix habité par la caméra virtuose de Desplechin, Roubaix, une lumière est un polar apaisé et maîtrisé où la véritable nature de chaque personne revient toujours à la lumière.

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Chanson Douce est un thriller domestique et social éprouvant, due à sa tension au cordeau mené par l’impressionnante prestation d'une Karin Viard qui aurait pu volontiers voler son César de la Meilleure Actrice à la pourtant très douée Anais Demoustier.

Porté par une mise en scène sèche et millimétrée, le film bascule peu à peu dans une horreur sociale savamment orchestrée, qui font de Chanson Douce l'un des autres grands films français de l'année passée.

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Portrait d'un homme et de sa famille qui épousent tous deux un rêve voué à la désillusion, Au nom de la terre frappe par sa sincérité. Celle d'une condition, le monde agricole, et d'un hommage du réalisateur à un père. Tout sonne ici juste, et nécessaire.

De ses moments de bonheurs familiaux suspendus, saisis avec simplicité et grâce, à une réalité qui revient frapper fort un récit qui emporte, tout ici épouse la situation d'un milieu peinte avec justesse.

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Incarné par la magistrale Emmanuelle Bercot, Fête de Famille dresse un portrait noir des rapports familiaux. Cette dernière incarnant le miroir peu reluisant d'une vérité que l'on préfère cacher sous les discours tièdes et les rites perpétuels, Fête de Famille scotche par la noirceur de son propos et le talent de ses acteurs.

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Fable noire et cruelle sur la vieillesse à l'esthétique léchée, Vous êtes jeunes,vous êtes beaux est en plus incarné par un trio d'acteurs bouleversants, dénudés et loin des apparats, face à leurs corps et la fatalité.

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Autour d'un récit d'émancipation libre et enlevé, Valérie Donzelli signe une comédie rafraîchissante, aussi poétique et décalée que profondément attachante. Notre Dame brille ainsi par sa liberté formelle, oscillant entres les genres et les influences pour une comédie qui ne ressemble à rien d'autre que sa formidable réalisatrice et actrice principale.

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Si Hors Normes demeure un petit film pour son formidable duo de réalisateurs, ces derniers arrivent cependant à saisir un vrai morceau d'humain, une tranche de vie aussi bouleversante que juste. En ne cherchant plus l'humour mais en filmant les mains et les regards, le duo vise une sensibilité à fleur de peau qui flanche cependant dans sa dernière partie. Il en reste un beau morceau de vie, sensible, juste, humain et nécessaire.

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Une belle idée portée par un couple d'acteurs (Daniel Auteuil et Fanny Ardant) émouvants malheureusement rattrapée par le portrait mégalo de son auteur et ses envolées lyriques répétitives et lassantes.

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Klapisch brosse avec sensibilité cette quête vers le bonheur dans un Paris peuplé d'une génération de grands paumés, se rendant malades avec le stress, la fatigue, dopés aux cachets et aux rencontres organisées virtuellement qui ne laissent rien d'autre que la solitude.

On y retrouve des visages de ses précédents films, (dont ceux de Chacun cherche son chat) qui, comme s'ils n'avaient pas bougés du quartier, tentent d'apporter cette chaleur humaine qui semble avoir disparue (les fidèles Zinedine Soualem, Simon Abkarian et inénarrable Renée le Calm.)

C'est ainsi, que l'on finit par voir Klapisch, éternel caméo de ses propres films, observateur aguerri et voisin discret, fin observateur et cinéaste qui mûrit de la plus belle des manières. C'est peut-être cela, ce qui nous lie à lui et à son cinéma. Et la boucle est bouclée.

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Difficile de ne pas s'oublier au cœur de cette bande d'amis dans laquelle on se fond avec simplicité. Si le scénario s'avère plat, apportant des nouvelles idées souvent peu convaincantes, il en demeure le plaisir intact d'un jeu entre des interprètes formidables, qui trouve ici plus de chair que dans le premier volet.

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Rebelles est bel et bien l'excellente surprise vendue dans sa bande annonce. Comédie noire et réjouissante sur des femmes qui reprennent le dessus, elle se fait le portrait d'une masculinité fauchée et ridicule et d'une place qui ne pourra être récupérée que sur leur propre terrain qu'est celui de la violence.

Portée par un formidable trio (et d'excellents seconds couteaux comme le toujours grand Simon Abkarian) Rebelles est maîtrisé, drôle et jouissif.

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Quand la chronique tendre et profondément humaine rencontre une réalité sociale cruellement actuelle, cela donne une comédie généreuse et intelligente où les rires dévoilent un fond sombre.

De par leurs talents de direction d'acteurs et de réels dénicheurs de talents, Grand Corps Malade et Mehdi Idir croquent avec finesse cette parenthèse scolaire avec une sincérité toujours bluffante.

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Dialogue entre deux solitudes rythmé et teinté d'une belle ironie, Alice et le Maire, malgré ses deux formidables acteurs, ne parvient hélas pas à échapper à un déroulé parfois trop artificiel et mécanique.

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Une comédie aussi lumineuse que la solidarité dont elle parle. Habitée par des personnages attachants, Damien est une comédie douce sur un sujet grave traité avec justesse et simplicité. Une vraie réussite.

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François Ozon est un cinéaste passionnant. Deux ans près le très élégant Frantz, mélo d'après guerre en noir et blanc et tourné en allemand, il s'attaque à un sujet brûlant, tourné dans la plus grande discrétion et d'abord envisagé comme un documentaire sur la pédophilie au sein de l'église.

Ainsi, en s'intéressant au Père Preynat et à une affaire en cours, (et quelques jours avant la sortie de Sodoma,un livre sur le poids des homosexuels dans le gouvernement de l’Église) Grâce à Dieu se retrouve sous le feu des projecteurs d'une affaire en cours, qui a même failli lui empêcher une sortie au cinéma, ayant même provoqué (en partie) un sommet au Vatican.

Le film, loin des artifices, s'emploie ainsi à une justesse totale. Ainsi, ce qui peut d'ailleurs rebuter, et c'est pourtant ce qui fait l'une de ses (nombreuses) qualités, c'est le temps qu'il prend. Le temps des mensonges, le temps de voir l'irruption dans les vies de ses personnages de ces souvenirs douloureux que chacun avait enfoui.

Prenant le temps de décrire chaque destin lié à ces crimes, chaque portrait ne dispose pas de la même qualité. Ils sont tous cependant portés par des acteurs exceptionnels. Chaque parole et chaque mot touche ainsi profondément de par sa dureté ou sa lumière. Ozon regarde ces hommes se relever, dans un film qui s'avère être un cheminement dans tout ce qu'il a de plus douloureux. Un cheminement semé d'embûches que sont celles du silence, de l'envie de justice, où la lumière paraît bien dure à trouver dans une maison remplie d'ombres.

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Le grand talent de Michel Leclerc, c'est son don pour faire de sujets aussi normalement lourds des films aussi simples et lumineux. Rattrapé par sa grande générosité, le film ne s'embourbe jamais dans des raccourcis simplistes mais confronte un couple à ses idéaux dans une comédie attachante qui va droit au cœur et où le vivre-ensemble et l'amour sont érigés en véritable engagement. C'est beau, naïf, mais c'est important.

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Mon Inconnue est une ode au couple et à l'être aimé portée par deux interprètes lumineux. Une comédie tendre et sensible à la gloire de l'âme sœur, celui sans qui rien n'a de goût.

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Après la belle incursion de notre cinéma hexagonal dans le genre avec les réussis Grave, Dans la Brume et La Nuit A Dévoré le monde, il est beau de voir ce dernier continuer sa route ambitieuse vers d'autres contrées.

Ainsi, après l'eau du Grand Bain, ses producteurs Alain Attal et Hugo Sélignac (cette fois accompagnés par Jérôme Seydoux) plongent encore plus profond avec Le Chant du loup , un film de sous-marins français, si'l vous plaît.

Accompagnés d'un casting toujours aussi prestigieux. Omar Sy, Mathieu Kassovitz, Reda Kateb et le très bon François Civil (qui confirme ici ses choix toujours intéressants) la bande se retrouve réunie devant la caméra d'un nom moins familier, celui d'Antonin Baudry.

Ancien diplomate, scénariste de Quai d'Orsay (film et bande dessinée) , ce dernier s'empare ainsi de son projet le plus ambitieux. Méticuleux, appliqué, son investissement au sein du film est palpable, tant par ses choix scénaristiques que par la belle tension qu'il arrive à mettre en place. Si le film s'égare un peu dans l'écriture de son personnage principal, l'oreille d'or incarné par François Civil, aucune autre ombre ne viendra gâcher ce projet ambitieux qu'est Le Chant du loup.

Doté d'une ambiance froide, sèche et tendue, le film est ainsi fait de ces immenses enjeux qu'ont ces marins sur les épaules ; le destin d'un pays, les choix cruciaux à opérer à la seconde près. Délaissant leurs vies, ces hommes trouvent ici l'hommage respectueux et spectaculaire qu'ils méritent. Le Chant du loup se fait ainsi l'hymne d'un cinéma français talentueux et ambitieux qui ne se cherche plus qu'un public pour exploser.

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Sorti des échecs publics et critiques de Knock et du Flic de Belleville, Omar Sy nous revient avec YAO, un projet plus personnel dont il est aussi producteur. Film dédié à son père Demba Sy et celui du réalisateur, Philippe Godeau apporte sa mise en scène discrète comme pour redonner du souffle à un acteur qui semblait s'être oublié.

Et c'est d'ailleurs l'histoire même de ce YAO, que celle d'un acteur perdu qui semble s'être oublié, se trouvant soudain confronté à un vide intérieur. C'est dans une de ces prestations naturelles que l'acteur semble être le meilleur. Discret, comme effacé, Omar Sy ne trouvera la lumière dans les yeux de ce petit garçon qui donne son nom au film et à la découverte d'un pays qu'il avait oublié.

Habillé par les belles compositions d'un Mathieu Chédid qui sortait de Lamomali (on notera d'ailleurs plusieurs clins d’œils, dont l'apparition du clip du Bal de Bamako et la présence de la sublime Fatoumata Diawara) Godeau filme l'Afrique avec simplicité et justesse. Dénué de tout artifice visuel, le film est simple et chaleureux.

Ainsi, si YAO semble être un film important pour son acteur et son metteur en scène, c'est qu'il aborde la paternité, la transmission et se fait témoin de l'état actuel due l'Afrique En touchant tous ces thèmes, on comprend que la modestie était la meilleure des choses pour livrer une oeuvre aussi lumineuse que l'est YAO. Comme si Omar Sy avait retrouvé dans ses yeux une lumière qui s'était éteinte, il disparaît de l'écran, heureux d'avoir entamé un voyage qu'il ne finira jamais.

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Edmond est une comédie tendre et attachante sur l'artiste cette chose douloureuse qu'est la création. Emmenée avec rythme et portée par une reconstitution de l'époque très soignée, le film, s'il souffre de facilités sur sa fin, demeure une réussite.

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S'il ne marque pas son originalité, Le Mystère Heni Pick ne se contente pas simplement d'être un film dédié à la gloire de Fabrice Luchini qui devant la caméra d'un Rémi Bezançon discret. L'acteur se joue ici de son image dans une enquête intéressante à la mise en scène effacée qui laisse la part belle à ses dialogues et à ses acteurs.

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Rendu froid par son procédé et ses personnages, Sibyl ne s'emploie qu'à montrer la performance de son actrice principale. Comme une suite imaginaire et plus ambitieuse de Victoria, l'objet est finalement trop glacial pour que l'on y plonge, répétant en plus les mimiques de son prédécesseur en plus grossier. De l'ambition pour finalement peu d'idées.

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S'il est doté d'une jolie mise en image et d'une belle énergie, Les Crevettes Pailletées est vite rattrapé par ses maladresses et sa trop grande artificialité.