Les meilleurs films de 2024 selon Arkeniax

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Pourquoi je ne sais pas à quoi carbure George Miller mais j'en veux dans mes veines ?
Anya Taylor-Joy.
Même avec un bras en moins et du cambouis sur la gueule, elle est adorable, je ne veux rien savoir !

On l'attendait au tournant et oui, Furiosa est une réussite complète ! Alors, si on s'attend à Fury Road 2 on va déchanter, car le film se pense avant tout comme l'aventure de Furiosa, comment cette enfant ordinaire va progressivement devenir une héroïne, en suivant un parcours initiatique invoquant les grands mythes et l'épopée qui va petit à petit la forger. Miller est moins dans l'action et plus dans l'abstraction narratologique. Une histoire sur la naissance d'une plus grande histoire encore. L'univers qu'on connait se déploie encore plus, les figures archétypales se multiplient, avec évidemment le méchant campé par un Chris Hemsworth qui s'est rappelé qu'il savait jouer avant Marvel, et qui crée un rôle certes de badguy, mais rempli d'une infinité de petites nuances fascinantes, tour à tour cruel, pathétique, déglingué, macho, comique,... Un rôle complexe à l'avenant pour un parcours de guerrière dans la lignée du premier Mad Max.
Concernant les effets spéciaux tant décriés, ça va. Il y a un ou deux plans qui marchent moins bien, mais globalement le film a la même âpreté, la même rugosité que Fury Road en termes de gestion des effets spéciaux numériques, et comme en plus les scènes d'action ne sont pas trop fréquentes, visuellement le film est très beau. Miller fait toujours des merveilles en terme de découpage et de travail du mouvement, avec un nombre pas possible de plans à la composition et à la chorégraphie qui mettent à l'amende tout le cinéma d'action moderne.
Une très grande et belle réussite, une nouvelle pièce grandiose dans une saga qui l'est tout autant.

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J'avais adoré le précédent film des réalisateurs, La Passion Van Gogh, un chef-d’œuvre visuel qui trouve ici son digne héritier. Dire que l'animation est époustouflante serait un euphémisme, c'est un véritable tableau mouvant d'1h50, une danse endiablée entre le cinéma et la peinture comme on n'en a jamais vu, et qui tutoie presque le photoréalisme lors de quelques séquences tant le travail des couleurs est hallucinant. Une magie visuelle au service d'un récit de conte assez simple, où l'innocence va se faire petit à petit broyer par la méchanceté, la petitesse de l'humanité, une pauvre humanité qui accorde plus de valeur à l'argent et à des terres qu'à la vie elle-même, de tristes individus rongés par leurs propres démons qu'ils vont nier et rejeter sur plus faibles qu'eux. La fin, tragique car attendue, est d'une violence insoutenable, même si le métrage se conclue presque sur une infime petite note d'espoir.
Si vous n'aimez pas les gens, vous allez adorer, et si en plus vous aimez l'animation poussée dans ses retranchements, vous serez au paradis !

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La claque est réelle, La Zone d'Intérêt est une œuvre sacrément puissante, qui pousse à son degré le plus dérangeant la banalité du Mal, ici prise au sens littéral : Le Mal a lieu, mais il ne fait pas partie du même monde que les protagonistes. Passée le portillon de la maison, il n'y a rien. Certes, on aura des manifestations venues de l'intérieur du camps (à ce titre le sound-design est monstrueusement réussi), mais jamais le réalisateur ne confrontera ses personnages à ce monde-là. Il n'existe rien, si ce n'est les Nazis et les camps. Le réalisateur a réussi son coup : A certains moments, on arrive à se mettre en empathie avec cette petite famille puisqu'au fond, elle ne fait que des choses qu'on pourrait considérer comme banales de la vie quotidienne, mais le sound-design nous ramène sans cesse à la réalité. Ces gens étaient totalement banals, ils n'étaient pas différents de vous et moi, sauf qu'eux ont commis ou vécu au contact du Mal en toute impunité, et sans même vraiment conscientiser l'immoralité de leur présence en ce lieu en ce temps. Tout est horrible, tout ce qui parait anodin est perverti : Des dessous féminins récupérés sur les cadavres des gazées, un jardin magnifique qui sert à masquer les bâtiments de l'autre côté du mur, un rassemblement général des commandants des camps de concentration qui ressemble à une réunion de cadres,...
C'est terrifiant car banalisé. C'est entrer dans la logique nazie qui voulait normaliser la mise à mort des Juifs au point où l'on n'y fait même plus attention, et la dernière scène, qui crée une rupture radicale mais brillante dans le montage, est là pour nous rappeler qu'on n'est nous-mêmes pas à l'abri de cette vision relativiste de la Shoah.

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Je n'avais pas revu un film de Lanthimos depuis Canine, mais la double promesse d'une relecture femin(ine/iste) de mon livre de chevet Frankenstein et de ma femme sur Terre-2 Emma Stone, tout ça me faisait très envie !
Ainsi nous suivons les burlesques aventures de cette créature de Frankenstein partie découvrir le monde et ses étranges humains, dans un festival d'humour à froid, de personnages attachants/pathétiques/détestables et de satire corrosive de la bourgeoisie, de notre rapport au sexe, du patriarcat et même (de façon plus timide mais il y avait déjà beaucoup à montrer) du capitalisme. En plus de ça le film est magnifique. Bon déjà parce qu'Emma Stone est dans le cadre 90% du temps, ça aide, mais surtout parce que les décors fantasques et les couleurs sont incroyablement beaux ! Et ce travail du grand angle absolument brillant qui décrit tellement à lui tout seul l'état émotionnel de ses personnages. Pari réussi pour Emma Stone, elle mérite un millier de prix pour sa performance débridée et extravagante à l'image de sa Bella.
J'ai adoré !

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Quelle merveilleuse surprise ! Je m'attendais à Chihiro mélangé à 20000 lieues sous les mers, mais certainement pas à une histoire d'une telle maturité et surtout aussi sombre alors qu'elle vise en partie les enfants. Car au-delà de l'aspect technique (la gestion des fluides est extraordinaire), de la DA splendide, du rythme parfois trop soutenu et de personnages hauts en couleurs, nous sommes face à rien de moins qu'un film qui parle de dépression enfantine et même de suicide. Une problématique bien réelle que les adultes confondent trop facilement avec une tristesse passagère ou nient par peur de devoir assumer de s'occuper de leur progéniture, mais qui est ici traitée frontalement avec beaucoup de gravité. Le film ne cherche à aucun moment à échapper à son sujet, il y va à fond et n'en devient que plus touchant en livrant un message d'espoir en des lendemains meilleurs qui m'a fait verser quelques larmes à plusieurs occasions. Effectivement, le film est peut-être un peu trop complexe pour un trop jeune public donc je ne le conseillerais pas à des enfants de moins de 10 ans, mais pour les autres c'est une belle expérience qui enseigne de ne pas avoir honte d'être malheureux ou de ne pas être tels que les gens ont envie qu'ils soient. Un film qui nous dit que la vie est cruelle, qu'elle ne nous donne pas toujours ce qu'on veut, mais qu'elle vaut la peine d'être vécue si on est prêt à se battre contre les épreuves qu'elle nous envoie.
Une très très belle surprise, et j'espère un film qui fera date dans l'histoire de l'animation.

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L'année dernière c'était The First Slam Dunk, cette année c'est Blue Giant qui vient nous coller notre baffe animée ! Un excellent film d'animation sur la passion du Jazz, un récit d'apprentissage très shonen dans l'esprit mais parfaitement maitrisé, rempli de scènes émouvantes avec un trio principal très attachant. C'est un de ces films qui sait qu'on sait qu'on voit bien où l'histoire va aller, mais qui décide d'y aller quand même à fond lorsqu'il faut mettre en scène le sujet principal. Les scènes musicales sont ainsi toutes exceptionnelles. C'est un torrent de notes furieux, un chaos musical finement orchestré auquel viennent se greffer un découpage inventif et d'une nervosité assez dingo ainsi que des visions psychédéliques d'une beauté hallucinante. C'est pas juste une bande de potes qui joue de la musique, c'est une véritable communion des sens, un temple dédié à la musique dans tout ce qu'elle a de plus puissant et transcendant. La plus pure expression du pouvoir de la bande-dessinée japonaise, celle qui s'en fout de traiter des sujets insignifiants et qui va transformer la moindre banalité en une fresque épique où se mêlent l'effort permanent et formateur, le dépassement de soi par l'art et l'extase de la performance. L'animation quand elle est bien employée porte ce bagage émotionnel et esthétique à un point d'incandescence inimaginable. Avec Blue Giant, on est les deux pieds dedans !

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Je ne m'attendais à rien et suis très agréablement surpris ! Le film prend les oripeaux d'un récit de vengeance classique auquel il adjoint les ornements du road movie, du buddy movie, du redneck movie et même quelques petits morceaux de Mad Max parce que pourquoi pas.
Une plongée dans la saloperie humaine la plus crade et sordide, avec quelques scènes d'une violence terrible (l'attaque de la maison au début, la "danse" de Case,...), portée par deux fantastiques acteurs, Nikolaj Coster-Waldau, le classique agneau de Dieu qui va se transformer en St-Michel, et surtout Maika Monroe, qui joue une partition particulièrement complexe, celle d'une âme meurtrie par la vie qui recherche un peu de lumière dans le trou du cul de l'Amérique, et qui a une incroyable présence à l'écran. Ces deux-là deviennent vite très attachants et on est à fond derrière eux et on veut les voir aller jusqu'au bout de cette croisade sanglante où la frontière entre le bien et le mal est partie se faire un petit shoot de crack et laisse les innocents souffrir en silence pendant que les enfoirés continuent de régner en maitres.
Certes le film a des longueurs, mais son rythme très posé, porté sur la contemplation et les dialogues introspectifs à caractère métaphysique, est bien souvent brisé par des élans de violence crue à la fois jubilatoires et assez crades.
Une bien belle surprise !

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Ce film m'a réconcilié avec Alex Garland, dont le poussif Annihilation m'avait fait me dire que ce pauvre garçon se regarde pas mal filmer. Civil War reprend la maestria technique de son auteur et nous offre des plans absolument dingues, le film est une tatane esthétique en pleine poire, avec des plans à la composition parfaite, des séquences de tension insoutenables ou le dernier quart-d'heure hyper intense. Le travail du son est lui aussi incroyable, chaque balle tirée vous arrache les oreilles, l'immersion est parfaite.
Je sais que beaucoup ont dit qu'au final le film ne faisait pas grand chose de son contexte de guerre civile étasunienne, mais en fait le parti-pris de Garland est de faire passer son discours en priorité par les images. Ce qui l'intéresse, c'est filmer le déclin de l'empire américain en montrant ces paysages si familiers du cinéma ravagés ou en guerre. Il n'a pas besoin de parler, il nous dit tout visuellement. C'est un conflit fratricide où l'on ne sait même pas qui sont les gentils et qui sont les méchants, juste un immense champ de bataille embrouillé où nos héros, grâce à leurs photos, doivent trouver du sens par les images.
Une belle baffe que ce film qui m'a plus frappé à la gueule que ce à quoi je m'étais attendu. M. Garland, arrêtez la branlette, ne faites plus que de l'image !

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J'étais un peu sceptique avant visionnage, mais mes doutes de sont dissipés devant l'évidente qualité de cet actionner bourrin mais techniquement très abouti, peut-être un peu trop tributaire de John Wick mais suffisamment malin pour tracer sa propre voie. Bien sûr il y a tout l'aspect social et lutte des classes qui nous immergé dans la face sombre de la société indienne, où le fossé entre les plus pauvres et les plus riches est gargantuesque. Il y a un peu de The Raid dans cette façon de filmer la ville comme un cloaque bouillonnant où la barbarie ne demande qu'un prétexte pour éclater. Le réalisateur (et acteur principal) transcende heureusement le pessimisme ambiant via sa symbolique mythologique. Le héros n'est plus seulement un wannabe John Wick mais une authentique figure mythique amenée à châtier le Mal pour le bien de l'Humanité tout entière.
Et le tout marche d'autant mieux que Dev Patel déploie un véritable corps d'action, étant lui-même champion de taekwondo, ses mouvements sonnent naturel, il se permet de longues séquences sans coupes pour montrer ses enchaînements. On commence dans la frénésie, caméra à l'épaule à la limite de l'illisible (c'est volontaire), et plus on avance, plus la mise en scène accompagne naturellement les mouvements des comédiens, allant jusqu'au plan séquence de plusieurs minutes (avec peut-être quelques raccords numériques, c'est vrai).
C'est une belle réussite en termes de cinémas d'action. Pas spécialement originale, mais très bien réalisée.

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Une animation en rotoscopie très élégante qui se marie étonnamment bien avec des décors en synthèse, même si parfois, niveau interaction entre les personnages et l'environnement, on est quasiment sur un point'n click des années 90 !
Cela mis à part, voilà un film postapocalyptique très joli. Les réalisateurs ne s'intéressent pas tant à cet univers qu'à la romance. Ce concept d'humains transformés en arbres pose bien sûr des questions écologiques importante à l'aube des catastrophes climatiques qui pourraient nous mener au futur de Sky Dome, mais il sert avant tout un but émotionnel via ce couple extrêmement fort caractérisé simplement mais avec justesse. On croit à leur dramaturgie, on croit à leur parcours et leur point de chute en fin de film est extrêmement beau et poétique.
Sky Dome n'a bien sûr pas l'ampleur d'un grand film de SF et il n'en a pas la prétention, il est juste un beau film contemplatif sur la fin du monde et sur ce qui survivra de l'humanité.

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Pari réussi pour Villeneuve qui a appris des erreurs du précédent. L'adaptation scolaire du premier volet cède la place à un grand récit alliant mystique et politique et à un blockbuster bourré d'audace car extrêmement nuancé dans son propos, n'hésitant pas à surligner que son protagoniste va devenir un génocidaire !
Cela allié à la maestria technique de Villeneuve et à une musique hallucinante, on a là un des tous meilleurs blockbusters de facile ces 10 dernières années.

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Y'a pas à dire, rien de mieux que le cinéma d'horreur pour découvrir de nouveaux pays. Je n'ai jamais vu de films malaisiens, mais s'ils sont du même niveau je suis preneur !
D'un postulat simple mais efficace, la réalisatrice tire un récit de passage à l'âge adulte mêlé à un parcours d'émancipation féminine qui clairement convoque le Grave de Julia Ducournau mais propose sa propre patte, à savoir une caméra presque naturaliste, des cadrages fixes et particulièrement étirés dans lesquels surgit par instants un humour à froid amenant une légèreté bienvenue dans un film qui montre une société malaisienne qui fait culpabiliser les femmes pour leur puberté et les problèmes qu'elle apporte, engoncée dans une rigidité religieuse qui étouffe tout élément qui sort de l'ordinaire, et contre laquelle on n'a que nos dents, nos ongles et notre rage pour lutter, jusqu'à peut-être nous transformer en bêtes.

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Je n'ai littéralement vu que 2 films de Dupieux, mais ça m'a suffi pour appréhender ce nouveau film, dans lequel il expose toutes ses angoisses et ses insécurités quant au monde actuel. Un monde au bord de l'effondrement, dominé par l'IA, l'opportunisme, le cynisme, la création artistique n'est plus source de joie mais d'angoisse, et même les pirouettes surréalistes habituelles de Dupieux lui sont arrachées, on le dépouille de l'ultime rempart du sarcasme et de la facétie pour l'utiliser à des fins mauvaises.
Un film terriblement drôle avec ses scènes de malaises, mais incroyablement angoissant.

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Je trouve la comparaison avec Immaculée un peu trop facile et forcée. Les deux sont bons, mais c'est vrai que La Malédiction L'origine est mieux. Là où Immaculée s'assume comme une série B d'horreur, La Malédiction se veut plus subtil, et travaille une ambiance ésotérique très réussie, nous immergeant dans un univers catholique en pleine déliquescence où le divin et le Malin prennent des atours bien trompeurs. Certes, on voit venir le twist depuis l'espace, mais la réalisatrice sait que le spectateur sait très bien où toute cette histoire va nous mener, et va donc travailler sa mise en scène pour nous le faire oublier. Des scènes d'épouvante très efficaces qui savent jongler entre le jumpscare, le gore, le body-horror et même la possession (on sent très très clairement l'hommage à Isabelle Adjani dans le film de Zulawski, et Nell Tiger Free est juste un poil en-dessous de son modèle lors de ces scènes, c'est dire comme elle est brillante). A ce titre, soulignons que c'est un film sacrément osé en termes de violence graphique ! On sent qu'on est pas chez Blumhouse et sa formule aseptisée de merde : on a une réalisatrice qui a un vrai point de vue sur son histoire, qui veut montrer un parcours de femme opprimé par une Église prédatrice qui dévore ses éléments féminins pour son seul intérêt. Je loue le jusqu'auboutisme du métrage, et j'espère que s'ils font la suite qu'ils nous teasent, ils garderont la même radicalité.

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Un nouveau thriller coréen arrive chez nous. Un film sur une jeunesse coréenne complètement paumée et dans une impasse sociale, forçant notre héros à se tourner vers le monde du crime pour tenter de s'en extirper, pour échapper à la misère et à une figure paternelle violente. La relation qui se crée entre le héros et le boss, mêlant mentorat, fraternité et gémellité, est brillamment écrite et mise en scène avec subtilité. Le film a ses moments violents, mais ils sont tous filmés de façon assez maline, très souvent le montage choisit de cut au moment qui pourrait être le plus graphique, ou bien la caméra refuse de suivre les mouvements des corps qui s'entrechoquent. Il n'y a aucune glamourisation de la violence car elle n'apporte rien de bon, elle est une spirale qui nous attrape et nous aspire encore plus bas qu'on n'était déjà.
Brillant film, violent mais intelligent dans sa manière de l'être, et même touchant.

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Pourquoi ce film n'est pas si bête que ça ?
Léa Seydoux. Je ne veux rien savoir.

Je découvre le cinéma de Bertrand Bonello avec un film de science-fiction et de romance construit comme un récit puzzle. Il imagine un univers futuriste où l'IA fait tellement partie de nos vies que nous finissons par devenir comme elle. Le film est très sobre au niveau de la direction artistique et se concentre avant tout sur une atmosphère de fin de l'humanité et d'émergence d'un nouveau monde cauchemardesque, où les émotions deviennent une faiblesse à éradiquer, à "purifier", jusque dans les vies antérieures des individus. En plus de ça, le réalisateur s'amuse des codes de la romance, proposant notamment une deuxième partie critiquant ouvertement la mouvance incel et ça fait plaisir, et va entrainer ses personnages dans une descente aux enfers, faite de boucles, de répétitions des mêmes échecs, encore et encore, jusqu'à une conclusion d'une cruauté à la fois terrible et un peu réjouissante. Je ne sais pas pourquoi, mais je savais que ça finirait mal, et je suis sorti du film avec le sourire.
Il faut dire que le duo principal est très très fort. George MacKay dans un rôle où il doit alterner les registres et même s'adapter aux transformations drastiques de l'écriture de son personnage, et surtout Léa Seydoux, dont le jeu posé et contenu qu'on lui reproche souvent est ici employé à bon escient, du stoïcisme parfaitement contrôlé du début jusqu'à la tornade de chagrin de la fin, elle est parfaite.
J'y suis allé à l'aveugle, uniquement motivé par une BA intrigante et Léa Seydoux, et je suis agréablement surpris.

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Et c'est un oui pour le retour de cette saga avec une nouvelle trilogie. Alors certes, Wes Ball n'est pas Matt Reeves, son film est plus sage et moins inspiré niveau mise en scène, mais il a l'humilité de marcher dans les pas de son ainé et exploite plutôt bien son héritage. Noah n'est pas César, il est bien moins charismatique et se contente d'être une figure de héros classique, et le fait que les personnages redécouvrent la mythologie et les événements des films précédents donne au film un côté redondant. Cela étant dit, en nous plaçant cette fois totalement du point de vue des singes, le film traite les humains comme des anomalies, et à terme comme des antagonistes, ce qui passe évidemment par Nova, dont la trajectoire annonce clairement une suite tout aussi complexe d'un point de vue moral que ses prédécesseurs. C'est peut-être le vrai problème du film : Tout comme Les Origines, il doit poser les bases pour une trilogie. Il a l'intelligence de conclure son arc principal tout en donnant des indices pour la suite, mais il subit le poids de devoir passer après les deux Matt Reeves. En ce qui me concerne j'ai vraiment apprécié, même si c'est en deçà des précédents. A voir si la suite ira dans la bonne direction.

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Un film de boucle temporelle très classique, ce qui est d'ailleurs revendiqué par le réalisateur qui cite Un jour sans fin comme référence. La double originalité est qu'ici la boucle ne concerne pas un individu unique coincé dans une courte période de temps mais tout un groupe pris dans une semaine sans fin. C'est une comédie assez simple mais bien menée, servie par un découpage qui va chercher du côté du manga. Des personnages simples, un message simple, pas mal d'ingéniosité dans le déroulé des événements. C'est sans coup de génie particulier, mais c'est parfaitement mené, ça dure moins d'1h30, c'est un bon petit moment qui fait plaisir.

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Revoir Nicky Larson en 2024, ça fait bizarre. En plus la licence revient pour plus ou moins mourir puisqu'Angel Dust serait a priori le premier volet d'un diptyque de conclusion de toute la mythologie City Hunter. Un sacré projet, qui passe notamment par un retour aux fondamentaux du manga d'origine auxquels ont ajoute une pointe de modernité via la technologie. Ainsi le comportement de délinquant sexuel de Nicky n'est étonnamment pas du tout gommé, toujours sanctionné par Laura comme c'est la tradition, et a même un pay-off un peu rigolo vers la fin. Comme toujours dans City Hunter, ce ne sont ni l'action ni les personnages principaux mais bien la cliente du jour le grand intérêt du film. Certes, Angie nous joue une partition classique, mais elle est très touchante. Les personnages féminins de Tsukasa Hojo ont toujours été intéressants, mais c'est la première fois où j'ai eu l'impression d'en voir un qui allait au bout de la démarche. Ca fait plaisir de voir une femme combative qui manque vraiment de tuer Nicky, je ne me rappelle pas avoir jamais vu ça dans le manga et ça montre encore une fois une modernisation des codes de City Hunter qui parvient à rester en phase avec le matériau d'origine.
Le film n'a pas la qualité technique de Slam Dunk ni la poésie du Garçon et le Héron, mais c'est une proposition honnête, un bon film City Hunter.
Très curieux de voir où tout ça va nous mener.

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Une belle surprise que ce film allemand en noir et blanc invoquant l'imaginaire SF des années 50 sans le pasticher. Ce qui est très intéressant avec ce film, c'est qu'il reprend le thème maintes fois ressassé des voyages interdimensionnels mais en rendant le personnage principal (et donc le spectateur) complètement extérieur à sa partie SF, qui reste presque tout le temps hors-champs. En fait le film nous raconte un épisode de Rick & Morty, mais du point de vue des gens dont les héros traversent les dimensions et qui vont donc subir cette rencontre interdimensionnelle qui les dépasse complètement. En fait le film nous rend tellement extérieurs que même l'histoire d'amour est détruite, car ces transformations identitaires, ces déplacements des corps entre l'espace et le temps, tout ça détruit toute possibilité de créer des liens. La fin est déchirante, tout en étant logique car inévitable.
Un simple changement de point de vue permet de renouveler totalement une thématique, balèze !

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Je m'attendais à un énième film d'horreur catho réac comme on en trouve des tas depuis quelques années et une certaine révision de la loi sur l'avortement aux Etats-Unis, et je m'attendais à un film de star, sensé mettre en valeur Sydney Sweeney qui le produit.
Et bon, soyons honnêtes, j'ai un peu eu du film de star, mais j'ai surtout eu un putain de film de nunsploitation énervé qui ressemble presque à du Pascal Laugier par moments. Un film qui rappelle que la religion est avant tout masculine, que son regard sur le féminin est donc masculin et orienté, même pour ses icônes. L'oppression patriarcale inhérente aux préceptes d'une Église toujours à côté de la plaque d'un point de vue sociétal va être renversée par un féminin non pas sacré, non pas iconique, mais vivant, assoiffé de vie et de liberté. Un féminin qui dit merde aux rôles qu'on lui impose et qui conquiert son identité dans le sang et les larmes. Le dernier plan est très clairement le meilleur passage car c'est là qu'on se rend compte de la radicalité du propos du film, qui jusqu'au bout va faire la nique à la bonne vieille morale chrétienne à la con qu'on voit tous le temps chez les Américains.
Rien que pour ça, je lui pardonne une première demi-heure en mode Blumhouse de fond de cuvette.

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J'y allais à l'aveugle et suis agréablement surpris par ce film. La thématique du somnambulisme est abordée avec originalité et permet de varier les genres : On passe du drame psychologique au thriller horrifique avant de tomber dans le fantastique à la fin. La tension est superbement gérée du début à la fin et on ne tombe jamais dans des travers idiots : Le mari ne devient jamais un cliché de psychopathe et la femme ne reste pas la pauvre épouse en sanglots, et le fantastique est maintenu jusqu'au bout, car même après cette scène d'"exorcisme" peu orthodoxe, on n'arrive pas vraiment à dire s'il y a bien eu du surnaturel impliqué dans ce bazar ou non. L'ambiguïté reste, et c'est pour le mieux.
Les deux comédiens principaux sont brillants, le rôle de feu Lee Sun-Kyun est d'ailleurs assez symbolique puisqu'il joue littéralement un acteur qui devient quelqu'un d'autre. La conclusion du personnage a d'ailleurs une résonance particulière quand on se souvient que l'acteur qui le joue est malheureusement décédé.

Annotation :

J'avoue qu'après qu'on me l'ait survendu, j'ai été un poil déçu par ce film. Il a d'indéniables qualités plastiques, son atmosphère de fin du monde imminente prend aux tripes, les effets gores marchent tous parfaitement. On a ce qu'on attend de ce genre de film, qui en plus propose son propre concept original de possession avec des règles établies et respectées du début à la fin. J'ai exactement ce que je voulais, mais peut-être pas avec l'intensité que j'espérais. Je m'attendais à un énorme film choc d'1h40, j'ai du choc (beaucoup beaucoup d'enfants morts !) mais il me manque quelque chose pour être pleinement convaincu.

Annotation :

Pourquoi vous n'aurez pas besoin du DarkNet pour voir ce film ?
Juliette Gariépy. Mais pour le coup, réfléchissez avant...

Merci à Victor Inthepanda pour nous avoir matraqué l'importance du film pendant des semaines. Les Chambres rouges m'a tout de suite fait penser à Censor de Prano Bailey-Bond, les deux partagent le sujet de la fascination pour les images choquantes qui conduisent leurs héroïnes respectives sur le déclin de leur santé mentale, la violence visionnée et/ou fantasmée finissant par se confondre avec leurs propres pulsions morbides. Sur ce point, je dirais que le film suit un schéma de déchéance déjà vu ailleurs et guère surprenant hormis dans sa conclusion, elle aussi proche de celle de Censor. Et le film arrive à nous mettre mal à l'aise sans jamais nous montrer aucune image graphique mais en les suggérant via un travail du son atrocement réussi, puis il nous tétanise lors d'un unique échange de regard qui à la fois était attendu et en même temps ultra-brutal. Et ça marche d'autant mieux que l'héroïne est une parfaite sociopathe dont nous ne comprendrons jamais les desseins. Une vraie groupie ou juste une folle à lier ? Le film a l'intelligence de nous montrer son évolution et sa transformation finale sans jamais nous en donner les clés, créant la même zone de flou que celle entourant le tueur, dont nous ne percerons jamais les secrets.
Une belle réussite, mais pas la claque que je m'imaginais.

Annotation :

Sean Penn et Tye "J'ai une tête de con" Sheridan dans un film d'ambulanciers à Brooklyn par un réalisateur français, c'est tout un programme. Alors certes, le film est parfois un peu gros sabots avec sa symbolique chrétienne et son personnage d'ambulancier métalleux et nihiliste est un peu trop caricatural pour paraitre crédible, mais cette descente au enfers est bien racontée, mise en scène avec talent et sans profusion d'effets de style. Lors des interventions, le réalisateur cherche à capter le réel, donc toutes ces scènes sont filmées avec sobriété et efficacité : Des gens ont un problème, des ambulanciers sont là pour les aider ou pas, point. Pas de drama superflu mais tout de même un énorme travail de la psychologie dans un récit qui alterne entre le drame, le film médical, le thriller et flirte même avec l'horreur lors d'une super scène. Un film sur le pire de l'humanité, comment il atteint même les personnes censées être les gardes-fous, mais où il est peut-être possible de trouver la lumière en faisant les bons choix.

Annotation :

Je ne m'attendais pas à grand chose mais j'ai beaucoup apprécié !
Une comédie noire sur notre rapport pervers à l'argent, sur la façon dont il corrompt, rend méchant, détruit tout, avec une série de sketchs sacrément cruels, avec en point d'orgue le segment central sur les terroristes islamistes qui a été un fou-rire constant pour moi ! A la fois drôle (le parallèle avec Star Wars, j'étais mort !), sombre mais aussi un peu touchant, c'est la meilleure partie. Tous les autres se défendent assez bien, même si le sketch qui démarre et conclut le film est plus dramatique qu'humoristique. Mais bon, c'est aussi bien de varier les tons pour éviter la monotonie.

Annotation :

Le vampire a été traité sous tous les angles possibles et imaginables, et pourtant il y en avait au moins un, en plus évident, qui avait été évité jusque-là : Le vampire qui ne veut pas mordre. D'un postulat simplissime, la réalisatrice tire un film oscillant entre le mélancolique nocturne et le feel good. Ce n'est clairement pas un film déprimant, car au-delà de ses thèmes pas simples il tient un beau discours de passage à l'âge adulte et raconte comment une jeunesse démunie et a priori irrécupérable peut créer ses propres règles pour vivre la vie qu'elle a décidé. Même si le scénario est quand même très prévisible dans son déroulé et que l'aspect musical pourtant mis en avant très tôt n'est finalement pas des masses exploité, c'est une bonne surprise.

Annotation :

Pourquoi ce film va à fond la caisse ?
Sarah Gadon. Je ne veux rien savoir et vrouuuum !

On a connu Michael Mann plus énergique, plus incisif, mais ce Ferrari reste une proposition intéressante. Bien sûr c'est le classique biopic "Derrière chaque grand homme, il y a une femme" (ou 2, en l'occurrence), mais qui brosse le portrait étonnant d'un homme en constant conflit avec lui-même, pas mauvais mais terriblement seul et orgueilleux, qui ne pense plus son mariage que comme un bras de fer de conseil d'administration et ses voitures de course comme autant de ses enfants. Il faut souligner qu'Adam Driver et Penelope Cruz sont comme toujours brillantissimes, dans une partition à Oscars taillée sur mesures pour eux. Notons aussi un excellent travail du son ainsi que la mise en scène endiablée des courses.
Le film pèche un peu par excès de zèle, et il n'arrive pas à se décider s'il doit parler d'Enzo Ferrari, de son entreprise, des courses, de sa relation avec sa femme et son amante, de la rivalité avec les autres écuries, de la faillite,... En fait Mann veut trop en raconter en trop peu de temps, ce qui donne l'étrange impression qu'il ne va pas assez loin sur tous ses éléments scénaristiques, ce qui le rend à la fois chargé et trop léger. Étrange.
Le film reste super, mais il aurait gagné à être plus resserré.

Annotation :

Bon allez, c'est très tire-larmes mais c'est bien. Régulièrement on voit fleurir ce genre de films racontant des épisodes méconnus de la Seconde Guerre Mondiale, de belles histoires humaines pleines d'émotion et de tragédie mais racontées de façon très scolaire. Une Vie ne fait pas exception, mais a pour lui Anthony Hopkins qui a beau vieillir reste l'un des acteurs les plus impressionnants de notre temps, et encore une fois parfaitement juste dans la peau de ce Oscar Schindler anglais, il pourrait jouer une chaussette qu'on lui filerait quand même un Oscar ! Soulignons aussi que Johnny Flynn qui joue sa version jeune est également très bon.
Alors certes, ce que le film gagne en émotion et en performance d'acteur, il le perd en cinématographie. Tout est toujours filmé et monté de manière très conventionnelle, toujours efficace et jamais déplaisante, mais dénuée d'audace ou de sursauts de mise en scène. Rien de rédhibitoire, je l'admets, mais c'est triste que ces films sur des chapitres importants de la Guerre soignent plus le fond que la forme.

Annotation :

Une comédie romantique tout ce qu'il y a de plus classique malgré la tagline, mais qui fait très bien le job. J'avoue que je ne suis pas coutumier du genre, donc pour moi les clichés sont supportables. L'alchimie entre Sydney Sweeney et Glen Powell fonctionne super bien, ils ont une bonne synergie, s'envoient les fions avec un bon timing, et même si leur partition de vrai/faux couple conflictuel est classique, ils l'incarnent avec conviction. Au final c'est un film marrant et mignon, et c'était tout ce que je lui demandais.