Les meilleurs films de 2023 selon Véreux

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Salvador avait déjà livré quelques promesses avec son premier long, qui était drôle, intelligent, étonnamment paisible. Celles-ci sont toutes confirmées avec ce deuxième opus, qui poursuit magnifiquement le premier tout en explorant des contrées qu'il n'avait pas même révélées. Mystère et beauté de la montagne, exploration des désirs paradoxaux de solitude et de compagnie, silence et sensations, ce film éminemment minéral parvient à être l'apesanteur tant cherchée dans le septième art.

Étonnant et pourtant évident, taiseux et pourtant si parlant, Salvador tient les clés du futur du cinéma français avec ce très beau film. Il en est en tout cas la personnalité la plus singulière avec Peretjatko. On en reparlera, vous verrez.

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Un pur Miyazaki, concentré du Voyage de Chihiro (l'échappée vers un monde alternatif), Le Château Ambulant (l'imaginaire sans limite et rempli de bizarreries), et de Princesse Mononoké (l'anti-manichéisme absolu). Il y en a trop, le film met trop de temps à se développer, et cette rencontre avec la jeune image de la mère n'est pas très subtile, mais qu'elle réussite que cette partie finale... Le roi perruche, l'équilibre d'un monde bâti sur des morceaux de pierre, et les revirements du personnage du héron : autant d'éléments participant à la beauté d'un conte absolu, philosophique, poétique, et pourtant à portée des enfants.

Quel sens du rythme et de la mise en scène chez Miyazaki. Un de ses meilleurs.

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Et Thomas Caillez aussi !

Ce type, dont le deuxième long-métrage s'est fait attendre près de dix ans, a lui aussi quelque chose bien à lui. Observation de la jeunesse, immersion dans la nature (il a l'air d'aimer le sud-ouest), excellent sens du rythme, humour, Cailley reprend ici les germes plantées dans Les Combattants, et montre qu'elles ont bien poussé. Si on n'évite pas certains clichés (les chasseurs, surtout, et aussi la rencontre avec Fix), Cailley prouve qu'il a grandi en tant que réalisateur, et surtout, offre au septième art français une immense proposition, un vrai film de genres, mélangeant le fantastique, l'analyse sociale, le drame familial, et même parfois l'épouvante (certaines scènes sont particulièrement éprouvantes, et un type qui filme la première scène de rencontre avec la mère ainsi ne peut être un idiot).

Un film riche, intéressant, émouvant, et qui se fait un très bel appel à la tolérance, c'est banco. Si Cailley, pour le film suivant, passe encore des paliers en terme de mise en scène, alors il ne lui manquera plus grand chose.

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Excellent scénario, rythme géré au poil, et bonne mise en scène. L'ensemble se tient très bien, avec des références à Blade Runner, Ghost In The Shell, 2001 et Akira, tout en ayant sa propre identité.

Les scènes d'action sont bonnes, mais disons que ce qui est importe est surtout ce qui se joue, l'enquête et le questionnement sous-jacents, et il est dommage que l'accent n'ait pas été plus mis dessus. L'ensemble est très réussi, assez peu émouvant, mais très bien tenu : on en vient presque à regretter que ce ne soit pas un grand réalisateur qui se soit emparé du sujet. Les portes de l'international sont néanmoins à présent plus qu'ouvertes pour Jérémie Périn, et son Mars Express est déjà un petit classique du sous-genre de la SF.

Dans les dents du méga-tocard Mathieu Bablet, qui aurait été bien incapable de signer quoi que ce soit d'aussi intelligent.

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Que Jarmush, pourtant cité, prenne note : le talent ne se surjoue pas. L'Europe est toujours devant.

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Vrai film de styliste, très inspiré de Melville, mais sans jamais faire penser à un plagiat, où une somme de scènes déliées participe à un scénario limpide, sans dialogues, basé sur de petits portraits forts et pleins de vie. Un authentique geste de cinéma, il s'est passé quelque chose.

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Très grosse inspiration Miyazaki pour ce joli dessin-animé, qui ne démérite pas du tout devant ses modèles (Le Château Ambulant surtout), même si la deuxième partie est plus laborieuse.

Magnifiques couleurs et très beaux dessins dans un style de ligne claire de plus en plus rare.

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Excellent scénario, subtil, intelligent, assurément très bien écrit. Le film se résume un peu à cela : c'est une belle machine, bien montée, bien faite, tant pensée et résolue qu'elle en devient presque caricaturale (voire à chercher l'épate). Les dialogues servent tous une idée, la mise en scène est toujours fonctionnelle, l'ensemble a un goût de démonstration. C'est un bon film, c'est une réussite en soi en l'an de grâce 2023, mais ce n'est pas du cinéma qui fait rêver.

Anatomie d'une Chute pourrait se résumer à la scène de la dispute, pivot central du film : elle est très bien dialoguée, ce qui y est échangé est assurément subtil, il y a du corps, mais en même temps, elle est problématique, car elle met trop de mots sur les ambiguïtés des personnages, elle est trop littéraire, trop écrite, elle est un texte explicatif avant d'être une tranche de vrai (et il en va de même pour le monologue final du fils, qui porte néanmoins une idée forte de cinéma). Les acteurs, eux aussi, de toujours évoluer dans une fausse spontanéité, de jouer de bons mots, d'être très sérieux, d'être parfaitement "employés". Mais un être n'est-il pas plus qu'un emploi, justement ? Film bien fait, assurément, scénario brillant, mais une légère amertume l'emporte : Cannes, le repaire des poètes, n'est-il pas finalement devenu l'école des scénaristes très appliqués ?

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Ari Aster, on va en bouffer pendant quarante, cinquante ans. Et on est déjà plein.

M. Aster n'est pas n'importe qui, il l'annonce à chaque nouveau film, il lorgne carrément et crânement du côté de Kubrick. Et ici, il passe encore une étape : de Hérédité à Midsommar, il devenait adulte, de Midsommar à Beau Is Afraid, il devient virtuose. Il maîtrise sa mise en scène (d'une grande beauté et d'une précision folle), il dirige ses acteurs parfaitement, il fait preuve d'audace, d'inventivité, il a tout pensé, tout préparé, tout prévu.

Quel film brillant, quel film assommant. Aster est tellement conscient de sa supériorité et de son talent qu'il écrase une dernière fois le spectateur lors de dernières secondes proprement méprisables, où il réduit trois heures gargantuesques (et souvent tape-à-l'œil) en un dénouement inéluctable, vaniteux, qu'il fait bien durer pour tout anéantir, l'air presque donneur de leçons : "fallait pas t'attendre à autre chose, tocard". DÉTESTABLE.

C'est sûr que c'est mieux que Babylon, mais est-ce néanmoins une victoire de voir ce genre de films ? Le débat vous appartient, à vous les jeunes.

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Parce qu'il faudrait y couper une demi-heure, et que certains dialogues sont trop ostentatoirement humoristiques (donc un peu faux), Winter Break ne peut se targuer d'être l'égal de Green Book. C'est néanmoins un chouette film de Noël, qui a son ambiance, quelques très belles scènes, et un côté feel-good (mais pas trop). Il fait aussi beaucoup penser aux films de Bogdanovitch, dont il se réclame probablement.

La réalisation n'est pas formidable, mais quel plaisir néanmoins que cette image soignée... C'est si rare.

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Moui, c'est gentillet comme film, ça se regarde un peu dans le miroir quand même, je suis bobo j'aime voyager, je cite Rossellini et la seule chanson de Salvador que je connaisse. Alors forcément, y a de l'humour et de la dérision pour éviter que ce soit vraiment trop nombriliste, mais du coup, à force de caricature, les deux personnages en deviennent désespérément médiocres.

Ça se regarde, c'est vrai que certaines choses sont drôles, et que Letourneur a du courage de se filmer ici, mais bon ce n'est pas ça qui fera l'histoire non plus.

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C'est une bonne, voire presque une très bonne histoire, mais le film n'est pas franchement bien.

La première partie est fade, et la deuxième tient grâce à l'insertion du personnage du mari, qui met beaucoup de structure et de subtilité dans la façon qu'a le duo d'opérer. Cela devient d'ailleurs assez juste, pertinent, mais la mise en scène ne permet jamais à l'ensemble de sur-exister, car tout n'est qu'habillage : il y a une petite musique pour habiller, un manège en arrière-plan pour habiller, de belles lumières pour habiller, bref, tout est assez propret, sauf que la vie est terne, merde !, et tout ça devrait être sec, plus naturel... Purée, le cinéma, c'est pas pour décorer, hein ! (merci Gérald)

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C'est peut-être le film le moins bancal de Fūkada, mais ce n'est hélas pas celui qui donne le plus de promesses.

Il reprend les codes du drama de son horrible diptyque précédent, mais parvient à s'en détacher pour arriver à quelque chose de plus juste, de plus intelligent. Il manque quelque chose, ce n'est pas formidable, ce n'est pas nul non plus, ça se regarde sans ennui mais sans véritable émerveillement -> les films de Fūkada n'étaient-ils pas presque plus intéressants lorsqu'ils étaient complètement foutraques ?

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Peut-être que ça fait une bonne histoire d'un point de vue historique, mais au cinéma, c'est moins sûr : difficile de faire plus plan-plan que ce récit programmatique, livré comme un dossier, où chaque scène s'inscrit davantage dans une accumulation d'éléments à charge plus que dans une construction dramaturgique. Quitte à se faire mal, on a l'impression que Scorsese, lui, le brillant réalisateur, vire à l'exposition scénaristique. On pourrait même presque se dire que ça aurait été mieux de voir Tarantino réaliser ce film : le risque aurait été de voir un potentiel chef-d'œuvre se conclure sur un massacre débile et hystérique, mais au moins, ça aurait été un peu plus vibrant.

Certes, c'est correctement emballé, et la fin est bonne, mais trois heures et demi (et autant de fric) pour tout ça, était-ce bien nécessaire ?

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Tout pareil que les deux précédents : un homme ayant commis des exactions capitales trouve le chemin de la rédemption au travers d'une vie monacale et dévote, et rencontre une personne qui va balayer / réveiller ses démons du passé.

Schrader ne se fatigue pas trop avec cette série B, dont l'économie de moyens participe tant à une épure intéressante qu'à une impression de fainéantise ; les meilleurs films du bonhomme sont derrière lui.

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Bien dialogué, bien joué, correctement réalisé, mais il faut arrêter la complaisance critique et l'indulgence totale dont font preuve les pontes du goût vis-à-vis de ce film trop long d'au moins une heure, tout cela parce que Erice a fait deux films il y a cinquante ans. Rien d'inoubliable ici.

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Petit film correct, sans plus. Le truc est fait avec ferveur, est correctement monté, mais tout n'est pas très crédible, y compris les personnages cousus de fil blanc (les acteurs et les dialogues sont moyens), ou l'appel à la fibre émotionnelle, assez convenue.

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Relativement correct, téléfilm +. Doria Tillier tu es nuuuuuuulle.

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Etonnamment, le film a son efficacité dans ses trois premiers quarts, à défaut d'avoir de l'élégance : ça se tient. Dans sa dernière partie, il vire au grotesque, et s'enfonce dans un sombre réquisitoire anti-flics bas du front (des connards doués dans l'ultra-violence) couplé à une impasse scénaristique profonde, qui ne peut se résoudre que dans une fusillade gogole, digne des pires nanards. L'horreur à la française n'a pas trouvé sa tête de gondole.

A quoi ça sert que Jack Nitzsche chante Little Daughter, que les Cortinas pondent Phoebe's Flower Shop ou que Hefner enregistre Eloping alors qu'il ne pourrait y avoir que tout ce beau rap ? Merci la musique.

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Le film n'est pas horrible, il est plat, tendance sec : c'est son originalité, à l'heure où tout doit être aussi assourdissant et effréné que possible, celui-ci prend un peu son temps. Mais Szifron est trop peu maître pour en faire autre chose qu'un film télé de luxe. Dialogues horribles et interprétation extra-mauvaise de Mendelsohn.

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Si l'on ôte le sous-texte prosélyte (on croit rêver !), le film est étrangement regardable et au-delà des horreurs putassières de ces dernières années. Shyamalan est ici dans sa version la moins mauvaise, mais cela ne veut pas dire qu'il n'a pas de gros défauts, et que ce scénario plein de bondieuserie vomitive et complètement plat doit être oublié.

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On rempile, vingt ans après, sur une suite qui fera le plaisir des adultes qui voient le premier comme une madeleine (et perdent toute objectivité en y repensant, se laissant même aller à des rires surjoués lorsque vient le temps du revisionnage : il faut justifier l'impression nostalgique qu'on en a), et de leurs enfants, qu'ils ont décidé de biberonner à la même pop-culture que celle qui fait leur seule identité.

Sauf que : l'original était rigolo, mais pas franchement très bon (au contraire des Wallace et Gromit), et celui-ci est assez médiocre, assez laid (une musique d'intro horrible, des couleurs criardes comme jamais, des décors numériques à pleurer), et puis franchement : était-ce bien nécessaire ?

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J'ai toujours voulu qu'on me demande ce que je pense de Wes Anderson. Je prendrais alors un air très réfléchi et savant : "Wes Anderson, c'est l'imagination sans la poésie, et l'imagination sans la poésie, qu'est-ce que c'est, c'est la vie sans les couleurs. Non, c'est même encore pire que cela, ce sont les couleurs sans la vie."

Mais comme je n'ai pas d'amis ou de relation sociale car je suis trop désagréable, je ne peux que l'écrire ici.

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Les critiques les plus érudites parlent de Rashomon comme étant le modèle de ce film, oui mais attention : Rashomon était un procès. Rien ici ne justifie cette structure compliquée, qui sert surtout de subterfuge et permet à Kore-Eda de manipuler, déjouer ce qui a été joué, reconstruire ce qui était établi ; au bout d'un moment, devant tant de fausses pistes, on assiste à de la rétention d'informations, et c'est insupportable.

L'ensemble est de toute façon assez caricatural, lourdement écrit, personne n'est ni trop mauvais ni irréprochable, sauf les enfants, qui sont en permanence filmés avec une affection démesurée : plans dans les hautes herbes, jeux espiègles, contre-jours sur piano dégoulinant, et tant de mignonneries grossières de scénariste (un train abandonné leur sert de repaire, on nage en plein Spielberg). L'accumulation de coïncidences capitales (le prof entend la directrice jouer du cor au moment où il est sur le toit, le bar à hôtesses est incendié par le gamin, la directrice a tué sa petite-fille...) laisse songeur quant à la crédulité que le film exige.

Tout le monde pleure Sakamoto ; certes, la mort, c'est triste, mais personne ne connaît rien d'autre de Sakamoto que la mauvaise musique de Furyo, et ce ne sont pas ces indigentes ballades tout juste bonnes à faire pleurer Margot qui l'établiront dans le gotha, entre Hisaishi et Ikebe.

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Dans le premier Indiana Jones, alors que Marion est capturée dans un camion, Spielberg filme Harrison Ford qui court au premier plan et s'arrête alors qu'au fond le dit camion explose. La mise en scène : parfaite, merveilleusement pensée, efficace, spectaculaire, brillante.

Il n'y a bien évidemment rien de tout cela dans ce volet extrêmement insipide, bardé jusqu'à l'écœurement d'horribles images de synthèse, filmé en gros plan permanent, terriblement laid, où les acteurs cabotinent en permanence et les péripéties sont plus anodines les unes que les autres.

Rappelez-vous : les premiers Indiana Jones n'étaient pas les films les plus poétiques du monde, mais on y voyait Petra, Venise, la Monument Valley, l'Inde, la Mésopotamie, etc... Au moins, on voyageait un poil. Rien de tout cela ici : guère plus qu'une Tanger fantasmée et une Syracuse si numérique que l'on ne sait si le budget du film est plus passé dans la production ou dans la post-production... Sans parler d'un final incroyablement moche, qui tachera profondément les rétines des plus sensibles. Le film est lisse, pas méchant, mais ce qu'il fait à la légende d'Indiana Jones, voire du cinéma, est bien plus problématique.

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La culture a perdu : cet affreux bonbon arc-en-ciel sur-sucré et mou comme une guimauve a rameuté plus de monde en salle qu'il n'y a de gens de goût en France (pas dur, c'est vrai). Mais il paraît que voir tant de monde aller au cinéma est une bonne chose pour le monde du septième art... quel art, pardon ?

Totalement lisse, pas horrible, fait pour que les caisses fassent cling-cling : ne méprisez pas le businessman intelligent mais le spectateur idiot (je plaide coupable).

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Aussi dégueulasse que du chocolat plein de sucre.

La musique de Neil Hannon est hélas en plein dans son versant théâtral, et c'est le moins bon : les textes sont amusants, certes, mais on la préfère nettement quand elle est mélodieuse plus que compassée. Le film s'ouvre sur quelques notes qui évoquent les Carpenters, et même si c'est un peu de la soupe, on sent bien que Hannon rend ici hommage à Bacharach. C'est de très loin la chose la plus touchante de ce film moche à dégueuler.

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Les Américains ne sont pas les plus fins, et la parodie n'est pas le genre le mieux placé non plus à l'échelle de la délicatesse : inutile de dire que cette petite farce féministe très satisfaite (Greta Gerwig détourne 2001 et brise le quatrième mur, ouh quelle audace !) et ultra-moche ("mais c'est pour rire !") ne restera vraiment pas dans les mémoires.

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Zéro absolu pour cet opus qui recycle les recettes habituelles en oubliant toutes celles qui faisaient la réussite des premiers (le silence de certaines scènes du premier, l'action brute non stop du troisième, l'humour du quatrième) et exacerbe toutes les idioties inhérentes à la série : deus ex à tout va, crétinerie des scènes d'action, toujours plus de fonds verts, et personnages creux comme des tombes. Ne parlons pas de la mise en scène en caméra drone et en décors carton pâte.

Nullissime.

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Infernal : pendant deux heures, cela ne fait que glisser d'un sujet à l'autre, d'une scène à la suivante en cinq plans coupés extrêmement rapides et répliques sentencieuses cassant la rhétorique en deux deux.

Vient la scène du test de la bombe atomique, et le film devient moins mauvais : de une, Nolan fait enfin durer une scène (avec un certain penchant pour l'épate, certes), et surtout, les enjeux du film sont enfin posés. Au bout de deux heures ! Où sont les ciseaux ??

La dernière partie est d'ailleurs meilleure, plus évidente, même si elle emprunte encore aux mêmes défauts que la première : ce Nolan, avec ses personnages en sempiternel costar impeccable, ses répliques définitives (il faut faire impression) et ses tournures anti-chronologiques alambiquées, ce type-là, il ne doit pas beaucoup rêver en couleurs.