Les meilleurs albums de 2008 selon Evanizblurk

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On se situe ici selon moi à l'apogée de la carrière du projet d'Arjen Lucassen, avec les albums "The Human Equation" et "The Theory of Everything", résultat de nombreuses années de maturation du projet. Maturation concrétisée ici par le concept même de l'album, reliant entre-elles toutes les pièces du puzzle de cette grande fresque SF qu'est l'univers d'Ayreon. Musicalement, l'album est plus rentre-dedans que son prédécesseur avec ses moments qui envoient bien du lourd ; peut-être plus accessible dans un sens mais il possède malgré tout ses longues pièces épiques. Les influences sont toujours aussi variées et on note des moments atmosphériques prenants. Le titre d'ouverture "Age of shadows" illustre bien ces différents états et du haut de ses 10 minutes et quelques, arrive d'entrée de jeu comme une grosse claque. Et n'oublions pas également les influences folks chères à Arjen, toujours au rendez-vous. Bien sûr, comme d'habitude, on a des guests prestigieux au casting, et comme d'habitude, Arjen parvient à en tirer le meilleur. Les (17 !) chanteurs sont vraiment au sommet, et outre le plaisir à écouter certaines voix familières (Anneke van Giersbergen, Floor Jansen, Simone Simons), je découvre aussi d'autres voix à fort potentiel. Le tout est comme toujours soigné et mené d'une main de maître, pour un album d'une richesse incroyable, une œuvre monumentale, assurément une grosse sortie et un chef d'œuvre de cette année 2008.

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Steven Wilson, connu pour être chanteur, guitariste et tête pensante du groupe de rock/metal progressif britannique Porcupine Tree, nous propose son premier album solo sous son nom propre. L'ensemble se révèle être plutôt dans la continuité de ce que faisait le groupe, et on comprendra qu'il s'agit là en fait de la continuité de la carrière de Mr. Wilson, ayant pris les devants sur le hiatus à durée indéterminée de la formation. Cette continuité peut d'ailleurs s'illustrer par la présence sur cet album de son comparse batteur de l'arbre à porc-épic, Gavin Harrison. Musicalement, "Insurgentes" explore donc les mêmes sonorités rock, voire metal, des dernières sorties du groupe, mêlées à des sonorités post-rock qui pourraient renvoyer à des travaux plus anciens ("Stupid Dream" et "Lightbulb Sun"), et même très ancien ("Veneno para las hadas" étant un clin d'œil évident à une partie de la phase 1 de "The sky moves sideways" issu de l'album du même nom paru en 1995), la modernité en plus. L'ensemble est, il faut le dire, plutôt captivant, navigant entre gros riffs efficaces, moments sombres, atmosphériques, mélancoliques, parfois presque féériques ("Significant other") et autres constructions complexes passant d'une ambiance à l'autre (citons "No twilight within the courts of the sun" qui alterne gros riffs techniques en mode mur-du-son et passages calmes voire minimalistes pour un contraste déroutant et décoiffant). Bref, j'ai envie de dire qu'il s'agit d'un brillant premier essai solo, mais bon, ce n'est pas comme si le monsieur n'avait pas déjà de la bouteille !

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En constante évolution, Anathema, qui rappelons-le a commencé dans un style plutôt doom avant d'évoluer vers un rock progressif à la Pink Floyd puis un rock alternatif plus proche de Radiohead (pour schématiser), propose ici un entre-deux consistant en des reprises acoustiques de leur catalogue, et laissant présager d'une nouvelle évolution stylistique du groupe. Et une fois de plus, c'est très réussi et plus riche que ce que l'on pourrait imaginer : plus fouillé que du simple acoustique piano-voix ou guitare-voix, avec la présence notamment de cordes et des arrangements frissonnant, atmosphériques et mélancoliques, permettant de redécouvrir les différents titres sous un autre jour. A noter la présence d'une inédite en fin d'album, une pièce réussie qui ne dénote pas du reste et très vite adoptée.

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Après quelques EP aux airs de démos, et trois ans avant leur premier album, les français de Benighted Soul sortent leur premier EP avec une production digne de ce nom. Le style préfigure bien de ce qui sera proposé dans le futur album, c'est à dire un mélange d'influences heavy, symphoniques et progressives, dans un style qui leur est propre. Un travail intéressant !

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Cet EP est en quelque sorte une démo, ou un avant-goût de l'album qui sortira l'année suivante. Les 4 titres proposés dessinent bien le style de Whyzdom, qu'ils qualifient de "metal philarmonique", aussi bien dans ses aspects les plus rythmés ("The train") que les plus doux ("On the wings of time"), sans oublier le titre phare éponyme, avec ses chœurs épiques et son côté presque progressif. Un EP encourageant !

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Je n'ai jamais été un grand fan de power metal ; Avantasia est une exception mais à petite dose, je m'y suis mis à la base surtout pour certains guests intéressants. Et au final, dans la discographie du projet, "The Scarecrow" reste sans doute mon album préféré. Peut-être justement parce qu'il est moins power que d'autres, et cela dès le premier titre "Twisted mind", au rythme plutôt lent et lourd où l'on reconnait Roy Khan (ex-Kamelot) au chant. Les bonnes surprises s'enchaînent avec le titre éponyme et ses ambiances celtiques et son sympathique pont ambiant-atmosphérique, la jolie ballade "What kind of love" avec Amanda Somerville, la sombre et inquiétante "The toy master", avec nul autre que Alice Cooper, ou encore les efficaces singles que sont "Carry me over" et "Lost in space". Mais les travers du power (rythmes rapides, voix masculines haut perchées qui font grincer les dents) se font malgré tout entendre sur d'autres titres ("Shelter from the rain", "Another angel down", "Devil in the belfry"), ce qui est d'autant plus gênant que je n'apprécie pas spécialement la voix de Tobias Sammet, particulièrement dans ce registre. Et si la ballade avec Amanda est plutôt plaisante, l'autre ballade de l'album "Cry just a little" s'avère plus dégoulinante. Un album assez en demi-teinte pour moi, auquel je laisse une chance parce que j'aime bien certaines ambiances.

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Alanis Morissette commence à changer de style, mais difficile de dessiner les contours de son nouvel univers tant cet album se montre hétérogène. Parfois sombre et toujours rock avec une nouvelle pointe d'électro ("Versions of violence" et "Citizen of the planet", deux de mes titres préférés de l'album), parfois plus électro encore ("Straitjacket") voire… disco ? (je ne suis pas sûr de bien identifier un style que je ne connais pas bien, mais des titres comme "In praise of the vulnerable man" ou "Giggling again for no reason" sont plus légers et assez éloignés de l'univers d'Alanis que l'on connaît). On trouve également un nombre important de ballades ("Not as we", "Torch", "Tapes", que je trouve au passage plutôt réussies pour des ballades) ainsi que quelques titres plus classiques ("Underneath", single typique d'Alanis Morissette ou encore "Moratorium" qui peut renvoyer à "Supposed Former Infatuation Junkie", ce qui tient plutôt du compliment). Un album hétérogène donc, manquant peut-être un peu de cohérence et difficile à noter malgré la présence de nombreux titres réussis.

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Groupe formé par des membres de Kyo et Pleymo notamment, on retrouve Benoit Poher (voix de Kyo) au chant. Alors évidemment, à la simple évocation du nom de Kyo, je vois des poils se hérisser. Pourtant, c'est un groupe qui me plaisait à cette époque et, malgré ses thématiques assez naïves, que je trouve toujours intéressant aujourd'hui, l'écriture comme la musique n'étant pas si mauvaises (et le rock français étant, même déjà à cette époque, pas vraiment en vogue, ils auront au moins eu le courage d'affirmer leur style). Du coup la curiosité m'a poussé vers Empyr, et ce premier album a été une plutôt bonne surprise. Les textes sont en anglais, ce qui donne une certaine ouverture (parfois les textes en français peuvent donner une impression de décalage voire de ridicule dans ce type de musique) et la musique est plus incisive. Sans non plus parler de grande réussite, cela fonctionne plutôt bien.

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"Nightmare Before Christmas" est un grand classique du cinéma et il en va naturellement de même de sa musique, composée et chantée (!) par Danny Elfman. Ainsi, monter un album de reprises de ces titres cultes par des artistes de styles et d'horizons divers peut être à double tranchant. Et en effet, me concernant, certaines reprises me plaisent plus que d'autres, et chacun aura sûrement ses propres préférences. Évidemment ceux qui me connaissent un minimum se douteront que c'est le "Sally's song" d'Amy Lee (Evanescence) qui m'a de prime abord amené à cet album, dans lequel j'ai su apprécier toutefois d'autres titres tels que le "This is Halloween" de Marilyn Manson (déjà connu) et "Kidnap the Sandy Claws" de Korn, toutes deux dans une veine rock/metal, le "What's this?" de Flyleaf, plus atmosphérique, ou encore dans un autre registre "Doctor Finkelstein / In the forest" par le quatuor islandais Amiina, une instrumentale mystérieuse. Le reste me plaît plus ou moins selon le cas mais on saluera au moins l'effort.

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Coldplay était un groupe pop-rock avec un univers assez mélancolique qui me plaisait bien. A partir de cet album, leur style devient plus lumineux, ils inondent les ondes radios et deviennent ce qu'on pourrait appeler un groupe de stade, et ça me plaît moins. Bon, les titres ne sont pas pour autant mauvais, ils sont efficaces et pêchus et peuvent donner le sourire, mais à la longue, on s'en lasse un peu.

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"The Seer" est une sorte d'extension de l'album "My Winter Storm", qu'on retrouve d'ailleurs inclus dans une réédition de ce dernier. Il est fort regrettable toutefois que cette version indépendante de l'album se trouve amputée de quelques titres, inédits qui plus est. On y trouve donc bon nombre de versions alternatives, de remixes et de lives, qui ont, il faut le dire, un intérêt assez limité. Reste le titre éponyme, seul inédit rescapé de cette barbarie, un duo avec Doro Pesh qui s'avère plutôt sympathique.

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