Les meilleures BD de 2023 selon Felix Marret

Annotation :

La nouvelle BD d'Ulysse Gry est extrêmement jouissive à parcourir. On est sur une BD conceptuelle assez unique. Il s'agit d'un format à l'italienne (livre horizontal) dans lequel trois histoires se déroulent en simultané, comme trois univers parallèles possible: un futur à +2°, un autre à +3° et un autre à +4°. Le fil conducteur sera notre héros, Josh, qui évolue avec plus ou moins de difficulté dans ces mondes détruits à des intensités différentes.
Tout en s'appuyant sur des données scientifiques qui ne font pas rire du tout si on les prend au premier degrés (haha), l'auteur arrive malgré tout à proposer une œuvre extrêmement drôle, mais également très pop par ses références (Mad Max, les films de Sergio Leone...) tout en étant très original par son concept, qui ne fait qu'un avec le scénario. Il est compliqué de vouloir lire une histoire après l'autre, mieux vaut se noyer dans les pages pour pouvoir savourer toutes les idées de correspondance entre les différents univers.
Une merveille !

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On est sur une œuvre narrative extrêmement captivante, à l'instar de ces séries télé américaines populaires des années 2000 et 2010...
Captivante par l'originalité de son synopsis (un groupe d'amis se retrouve convié par une personne du groupe dans une superbe villa d'architecte qui s’avérera très vite être un bunker de survie...) qui est en fait une allégorie du confinement et du covid; mais également par la capacité de l'auteur à constamment surprendre le spectateur par des révélations et autres retournements de situation.
Quant au style graphique, il correspond aux standards actuels du comics, sur des tons réaliste, presque comme "décalqué" de photos, avec des couleurs assez psychédélique et flashy. L'originalité graphique tient plus à la mise en page, qui propose moult idées originales. Par exemple, l'auteur s'amuse de temps en temps à présenter les dialogues via les écrans d'ordinateurs et de téléphones de nos personnages, outil indispensable d'un confinement réussi...
A découvrir impérativement.

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Une véritable merveille ! Basé sur un vieux conte coréen, le récit semble pourtant d'actualité: une jeune fille né dans la Corée (ou Chine?) féodale décide un peu malgré elle d'être élevé comme un garçon.
Il en découlera toute une aventure... L'autrice ne nous épargne aucun délire. C'est extremement drôle, inventif et les dessins sont magnifiques... Hyper mignons et attachants tout en étant impressionnant par cette maitrise de l'aquerelle et le minimalisme qui n'est pas sans rappeler je ne sais quoi.
Chef-d’œuvre!

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Un récit de science-fiction en one-shot issu de l’écurie label 619.Dans un futur lointain, où l’homme a colonisé l’espace, on suit le destin de trois personnages qui seront amenés à se rencontrer.

Les dessins sont très impressionnants, remplis de détails et de couleurs. Il y a un contraste très séduisant entre le sérieux des décors et le character design SD à la japonaise des personnages qui n’est pas sans rappeler les sprites des personnages de Pokemon première génération. Cela rend l’ensemble très "choupi kawai" trop mignon et crée un contrast très particulier entre les situations que vivent nos personnages (ils se rebellent, se tirent dessus, se blessent…) et l’aspect enfantin de leur design.
On est fasciné tous le long par la qualité de l’objet et du travail effectué.
En terme de défaut, on pourrait peut-être regretter qu’il y ait un vrai climax. Mais cela donne au récit une fluidité très « tranche de vie » qui surprend car la science-fiction nous a plus souvent habitué a des récits plus mouvementés.

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Ultrasons est une bd américaine audacieuse, notamment par sa taille. En effet, elle a été écrite en plusieurs années par ce jeune auteur et nous parvient en France en un seul volume de 350 pages.
Mais au-delà de la taille, l'audace vient de la forme narrative, complexe et psychédélique. Régulièrement, tous les repères de temps et d'espace sont complètement remis en question et de nouveaux personnages apparaissent, d'une page à l'autre, d'une case à l'autre parfois... Petit a petit, le puzzle narratif de l'auteur prend forme et ce qui semblaient n'avoir aucun sens commence à devenir intelligible.
Quand à la forme, elle est parfois réduite au strict minimal (simple gaufrier), tandis qu'à d'autres moments, on est séduit par ces belles blanches monochromes, qui sont également des indices sur la temporalité du récit.
On pense évidemment à Lynch, Cronenberg ou encore au film le plus intéressant d'Adrian Lyne, l'échelle de Jacob.
Vertigineux!

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Un récit d'une grande humanité! On suit le quotidien d'une jeune fille, prise au piège dans sa vie conforme, avec un copain détestable qui prend beaucoup de places. Heureusement qu'elle a son groupe de copine! Mais l'émancipation viendra du rugby, sport qui lui permettra de reprendre sa vie en main.
L'autrice, en créant cette héroïne touchante par ses fêlures et ses névroses, arrive à créer un personnage auquel il est facile de s'identifier. Tous les personnages sont crédibles et ne semblent jamais être les vecteurs d'un message politique lourdingue, ils sont humains avant tout.
Les dessins ne sont pas en reste, très simples et à la fois séduisants par leur non-conformité, finalement à l'image de cete histoire qui combat l'idée qu'une vie bien rangée et individualiste serait un idéal !
Galvanisant !

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Dernière oeuvre de Christian Lax avant de partir à la retraite, l'auteur propose une BD belle BD aux valeurs humaniste. Ici il est question de l'enseignement, à travers les époques et les continents. L'oeuvre tient à la fois une dimension universelle un peu fataliste (l'histoire se répète...) tout en ayant une belle foi en l'humanité. Et les dessins sont somptueux, sur des tons réalistes (pas très éloignés de Gibrat) avec une coloration à l'aquarelle hyper douce, très agréable à l'oeil.

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Un père français se rend dans une prison d'Argentine dans laquelle son fils fut emprisonné puis assassiné. Le père cherche surtout à comprendre le parcours de son fils.
C'est une BD très bien écrite, intelligente dans sa manière de décrire les rapports humains, rarement sincères, souvent intéressés. Le père, en quête de rédemption vis à vis de son fils, n'hésitera pas à côtoyer les pires ordures afin de se faire une place dans cette prison atypique, où les prisonniers sont en autonomie. En effet, les familles des prisonniers y habitent et les touristes affluent...
L'intensité des relations, la puissance des symboliques (avec ce personnage qui incarne une figure filiale) et la beauté des dessins parachèvent de rendre la lecture de cette BD indispensable!

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Le titre laisse supposer un documentaire sur la Loire, il n'en est rien, on suivra tout du long des personnages qui se rencontrent à la suite d'un événement. La Loire n'est que le décor. Ou tout du moins, si on prend un peu de recul, elle est finalement là pour nous dire qu'elle continuera de couler malgré les histoires d'hommes, comme pour donner un repaire universel. Il y a donc un rapport d'échelle intéressant. Et les magnifiques dessins viennent sublimer l'ensemble...

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Cette BD de guerre, issu de la collection "signé" édité par Dupuis, est de très belle facture! Les dessins, dans un style réaliste assez classique, sont très agréables à l’œil, notamment grâce aux couleurs chaleureuses. Le miracle de la BD tient dans la capacité de l'auteur à insuffler un souffle fantastique à l'ensemble, alors que si on ouvre le livre au hasard, on voit surtout du vert, celui de cette nature qui s'étend sans fin. Les références lorgne du coté de cinéma et de films comme predator ou apocalypse now. Une belle réussite!

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L’autrice nous parle de son expérience en tant qu’employée d’une entreprise d’extraction de pétrole de sables mouvants.
Elle nous parle des conditions de travail difficiles, notamment le fait que tous les employés soient loin de leur famille, mais surtout elle nous parle de son point de vue personnelle en tant que femme évoluant dans un univers très masculin.
Ainsi, dans ce roman graphique de plus de 400 pages, l’oeuvre prend des allures de journal de bord, en nous décrivant des journées qui se suivent et se ressemblent, jusqu’à l’épuisement. On est d’abord un peu désarçonné par la démarche qui semble répétitive puis on comprend que le procédé mis en place permet au lecteur de véritablement ressentir lui-même cette fatigue du à l’harcèlement.
Ainsi le journal de bord prend vite une dimension documentaire et donne une vision édifiante de la vie dans ces milieux pétri-chimique.

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Une BD rock n' Roll! Une ancienne star du baseball se retrouve à faire des films pornos fauchés. En parallèle son ex-femme a coupé tout contact et lui empêche de voir son enfant. Mais un espèce de gnome lui incombe une mission qui lui permettrait de reprendre sa vie en main... S'ensuit un récit digne d'un road movie américain, avec ces personnages haut en couleur, cet humour décalé et ces scènes d'actions. C'est drôle, émouvant et très captivant! La simplicité des dessins, très épurés, donne à l'ensemble une belle atmosphère.
On est frustré quand ça se termine!

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On est dans un futur dystopique où les robots ont pris le contrôle de notre monde, les êtres humains ne sont pas tout a fait des esclaves mais n'ont plus leur mot à dire.

L'intention de l'auteur était de faire une parabole de notre monde où les robots incarnerait les hommes de notre société patriarcale. Même si le geste ne saute pas aux yeux et peut sembler un peu simpliste, le comics se lit au premier degrés avec beaucoup de plaisir, notamment grâce à l'humour qui parsème l'oeuvre ainsi que grâce aux dessins très sophistiqué. Il faut souligner le travail sur le design des robots, très réussi!

Annotation :

Pour la première fois dans l’histoire des schtroumpfs, on est face à tome qui n'est pas dessiné à la manière de Peyo! En effet, ce tome-là s'inscrit dans la mouvance des grands classiques de la BD franco-belge qui laisse carte blanche à un auteur pour s'approprier l'univers d'un classique!
En l’occurrence il s'agit de l'auteur Tebo et de l’œuvre phare de Peyo. L'ensemble est drôle notamment par la manière dont le langage schtroumpf est remis en cause par le schtroumpf mystérieux de l'histoire. Également, l'auteur rend hommage à l'ensemble de l’œuvre de Peyo ici en faisant moult clins d’œil, ce qui n'est pas déplaisant! Sympathique!

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La nouvelle saga de Keanu Reeves, après Speed, Matrix et John Wick. Les dessins et le découpage sont jouissifs, ils rappellent Franck Miller. C’est très agréable à lire. L'histoire est un peut-être un peu concon, on a du mal à avoir de l’empathie pour se personnage sanguinaire assoiffé de violence. La représentation de la violence est tellement excessive qu’on frôle presque le cartoon, tout en gardant un trait réaliste ce qui crée un contraste assez perturbant. Et son invincibilité lui enlève tout risque de mourir, donc tout enjeu scénarisitique. Mais pourquoi pas, la création semble sincère dans ses intentions, on attend de lire la suite.

Annotation :

Une BD qui attaque de plein front la bienpensance et le puritanisme ! On part plein d'enthousiasme dans la lecture de ce récit atypique, mais malheureusement ce qui semble au départ être un pamphlet humoristique s'avère petit à petit être du premier degrés assez poussif. Les dessins sont tout de même assez impressionnant, quoi qu'un peu kitsch par moment. Une belle tentative d'essai pas transformé!