
Deux agents du FBI vont s'entretenir avec ce qu'on appelle aujourd'hui des tueurs en série pour tenter de comprendre comment ils pensent et fonctionnent : c'est le début du profilage.
Il suffit de voir la note que je lui ai donnée pour savoir que la question n'est pas, selon moi, "Est-ce que ça fonctionne ?" mais plutôt "Pourquoi est-ce que cela fonctionne parfaitement ?".
Tout d'abord, l'idée de base est extrêmement intéressante et toute la série nous fait miroiter une deuxième saison sans jamais perdre de vue la première. Les acteurs sont plus que convaincants (avec une mention spéciale pour Cameron Britton qui incarne un Kemper sans âme et glaçant) et le scénario ne faiblit jamais. On se prend à soutenir Holden tout en constatant qu'avec le profilage naissent aussi de nouvelles techniques douteuses voire répréhensible pour obtenir des aveux.
Nous retrouvons aussi et surtout un Fincher au top de sa forme : il ne laisse aucune place au hasard quand il réalise et, quand ce n'est pas lui, il cède la place à Andrew Douglas et Asif Kapadia (deux épisodes chacun) qui sont également très convaincants.
Nous retrouvons alors une ambiance comparable à Zodiac : les couleurs sombres et l'ambiance plus que glauque nous font comprendre que nous nous aventurons dans ce domaine (ici, l'esprit des psychopathes et dans Zodiac, la traque de l'un d'entre eux) à nos risques et périls, pourtant nous continuons. Les scènes gênantes et perturbantes, souvent celles où les agents sont confrontés à des psychopathes, sont entrecoupées de scènes de vie ou de travail plus ou moins détendues. Rapidement, la tension est partout et le climax n'en est que plus délicieux et terrifiant.
Il y a également cette similitude avec Zodiac : à la fin de la série comme à la fin du film, le personnage principal, au bord du malaise, se rend compte qu'il est peut-être allé trop loin. Sans aller jusqu'à dire que cela pourrait sous-entendre que cela signifie que le héros de Zodiac s'est finalement retrouvé face au tueur, nous retrouvons tout de même cette tension qui semblent nous dire que les psychopathes sont partout, des monstres à l'apparence humaine et dont nous voyons sans doute toujours trop tard le vrai visage.
Bref, cette série est un petit bijou esthétique et scénaristique comme Fincher sait si bien les faire. Espérons maintenant que la saison 2 soit à la hauteur de la première !