Le chant au Moyen-Age et à la Renaissance
Liste de 40 morceaux
créee il y a 14 jours · modifiée il y a 9 jours
Chant vieux-romain : Introït "Resurrexi" (2009)
Chant vieux-romain: Introït: Resurrexi
07 min. Sortie : 21 septembre 2009 (France).
Morceau de Ensemble Organum
Annotation :
Dès le IVème : chant vieux-romain
Le chant vieux-romain est un ancien chant liturgique et ecclésiastique du Vatican, notamment le chant officiel de la Schola cantorum dès le IVe siècle jusqu'au début du XIIIe siècle.
À la fin du VIIIe siècle, très probablement en vue de favoriser la restauration d'un empire chrétien en occident, le chant romain fut importé dans les régions septentrionales de l'empire.
https://www.youtube.com/watch?v=Qbh8eg_1tDA
Natus ante saecula (sequence by Notker of St. Gall) (2005)
Natus ante saecula (sequence by Notker of St. Gall)
03 min. Sortie : 11 octobre 2005 (France).
Morceau de Sequentia et Ensemble Dialogos
Annotation :
IXème : séquence liturgique
Notker le Bègue
Dans l'Empire de Charlemagne, après que les chantres romains eurent quitté la région, les pratiques évoluèrent, notamment par imprégnation du chant d'origine par la mélodie régionale gallicane, mais en gardant le texte liturgique.
Moine au couvent de Saint-Gall, Notker est l'auteur d'une vie de Charlemagne. On le considère comme le créateur de la séquence liturgique en prose, poème chanté intégré à la liturgie catholique romaine, constitué de variations prolongeant l'alléluia de la messe.
https://www.youtube.com/watch?v=0KtD8Jduczc
Graduale de Santa Cecilia de Trastevere: Kyrie in Natale Domini
03 min.
Morceau de [anonymous]
Annotation :
1030 : chant grégorien
anonyme
La raison pour laquelle le chant grégorien supplanta finalement le chant vieux-romain, qui était pourtant pratiqué à Rome même, n'est pas totalement éclaircie, mais il est certain qu'en 1071 - à la suite de l'invention de Guido d'Arezzo : une notation avec quatre lignes créée vers 1030 -, le dit graduel vieux-romain de Sainte-Cécile du Transtévère fut copié en neumes, et cela tend à confirmer l'officialité de ce chant à cette époque. Ceci étant, dès le XIe siècle, tous les pays qui connaissaient la liturgie romaine célébraient leurs offices en grégorien : ce dernier était jugé meilleur que d'autres chants liturgiques, grâce à sa qualité concernant la latinité, tandis que le chant vieux-romain n'obtint jamais cette caractéristique universelle.
Auprès du Saint-Siège, l'utilisation du chant vieux-romain se termina néanmoins au début du XIIIe siècle, en faveur du chant grégorien, selon une décision du pape Innocent III. De plus, les livres de chant correspondants aussi disparurent, car le Saint-Père ordonna leur destruction.
https://www.youtube.com/watch?v=_19BvYCf2Ec
Pos de chantar m’es pres talens
05 min.
Morceau de Guillaume IX de Poitiers
Annotation :
fin XIème : chanson
Guillaume IX de Poitiers
Le mouvement troubadour a commencé vers la fin du XIe siècle en Occitanie, au sein de la haute noblesse occitane. Puis, il s'est répandu par la suite dans d'autres couches sociales et s'est étendu au nord de l'Italie et de l'Espagne. Les troubadours ont participé activement à la vie sociale, politique et religieuse de la société de l'époque. Sous l'influence des troubadours, des mouvements du même type se sont levés partout en Europe. Après la période « classique » vers le XIIIe siècle et d'une résurgence au milieu de ce siècle, l'art des troubadours a décliné au XIVe siècle puis a finalement disparu à l'époque de la Peste noire (1347-1352).
Les trouvères et trouveresses sont leurs équivalents de langue d'oïl dans le Nord de la France. Les Minnesängers sont leur équivalent germanique. Le trobadorismo est le mouvement lyrique galicien, et le trovadorismo son équivalent portugais.
Guillaume IX de Poitiers est le plus ancien poète médiéval dont des œuvres en langue vulgaire, ni sacrées ni à la gloire de héros guerriers, soient conservées. Ses vers traitent le plus souvent des femmes, d'amour et de ses prouesses sexuelles. On lui attribue onze chansons. Sa poésie est parfois très crue (notamment dans la chanson convenable, lorsqu'il demande à ses compagnons quel cheval il doit monter, d'Agnès ou d'Arsens). Considéré comme un des précurseurs de l'amour courtois (fin' amor en occitan), il est l'un des modèles influents de l'art des troubadours, dont la poésie va devenir plus galante.
https://www.youtube.com/watch?v=n2lEGjnXT4k
O viga ac diadema
06 min.
Morceau de Voices of Ascension
PiotrAakoun a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
XIIème : chant liturgique
Hildegarde de Bingen
Pour Hildegarde, l'âme est une symphonie, la musique reliée aux anges et au ciel, peut guérir l’âme. Bien évidemment, il ne s’agit pas de n’importe quelle musique, il va y avoir des notes qui vont rétablir l’équilibre de l’âme et si vous atteignez l’âme, vous pouvez rétablir le corps pour elle.
-Audrey Fella, historienne spécialisée dans le fait religieux
Ô rameau et diadème
1a. Ô rameau et diadème de pourpre du roi,
tu es enfermé comme dans une cuirasse :
1b. Tu as porté feuilles et fruits dans d’autres conditions
que celles où Adam a donné naissance au genre humain.
2a. Salut, salut, de ton ventre est née une autre vie
que celle où Adam a dénudé ses fils.
2b. Ô fleur, tu n’as pas germé de la rosée,
ni de gouttes de pluie,
l’air n’a pas plané sur toi, mais la clarté divine
t’a produite dans le plus noble des rameaux.
3a. Ô rameau, Dieu au premier jour
de la création avait prévu ta floraison.
3b. Et de son verbe il t’a faite, substance en or,
ô Vierge digne de louange.
4a. Comme est grand en sa force le côté de l’homme
d’où Dieu a fait sortir la forme de la femme,
dont il a fait le miroir
de toute sa beauté et l’entrelacement
de toute sa création.
4b. Dès lors les instruments célestes résonnent
et toute la terre s’émerveille, ô louable Marie,
car Dieu t’a tant aimée.
5a. Combien faut-il déplorer et regretter
que, pour une faute commise
sur les conseils du serpent, la tristesse se soit infiltrée dans la femme !
5b. Car cette femme, dont Dieu a fait la mère de tous
s’est lacéré les entrailles
avec les blessures de l’ignorance
et a porté sa pleine douleur pour sa descendance.
6a. Mais, ô aurore, de tes entrailles un soleil nouveau jaillit
qui effaça tous les méfaits d’Ève
et donna par toi une bénédiction plus grande
que le mal fait par Ève.
6b. Ô Salvatrice, qui as porté la lumière nouvelle au genre humain:
rassemble les membres de ton fils
en une harmonie céleste.
https://www.youtube.com/watch?v=qrrqWsav5FI
Propter Veritatem (2005)
Propter veritatem
06 min. Sortie : 29 septembre 2005 (France).
Morceau de Léonin
PiotrAakoun a mis 9/10.
Annotation :
XIIème : chant monastique
Léonin
"Propter Veritatem", qui signifie "À cause de votre rectitude", a été composé par Léonin et est inclus dans l'œuvre majeure qui lui est attribuée, le "Magnus Liber". Ce chant servait de pièce maîtresse à la messe de l'Assomption au Moyen Âge, qui célèbre l'ascension de Marie au ciel.
Considéré comme l’un des chants les plus intéressants et les plus énigmatiques de l’époque, la pièce démontre des traits étonnants de dextérité et d’expansion harmonique. L'arche mélodique de Propter Veritatem est carrément impressionnante. Parmi les nombreux mélismes, il contient un mélisme qui s'étend sur 27 notes d'une syllabe.
Le texte du chant est en deux parties. La séance d'ouverture parle à Marie de toutes les vertus qu'elle possède, puis commence un verset répons. Le verset est généralement tiré du Livre des Psaumes, mais pour la plus grande fête de Marie, le texte est tiré du Cantique des Cantiques.
Léonin est le premier compositeur connu d'organum polyphonique, qui est un chant à plusieurs parties. On suppose qu'il était français et qu'il était employé à la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Toutes les informations dont nous disposons sur Léonin proviennent d'un théoricien connu sous le nom d'Anonyme 4, qui était probablement un étudiant écrivant sur la situation musicale actuelle de l'époque, nous donnant un aperçu de ce que signifie être musicien aux XIe et XIIe siècles.
-James LaVelle
https://www.youtube.com/watch?v=eL-iv0YyQpI
Beata viscera Mariae Virginis
03 min.
Morceau de Pérotin
PiotrAakoun a mis 10/10.
Annotation :
vers 1220 : chant liturgique
Pérotin
Un type de poésie latine qui est devenu très populaire au Moyen Âge est ce que les érudits appellent un versus ou un conductus : versus est un terme général, tandis que conductus fait spécifiquement référence à quelque chose de chanté lors d'une procession. Tous deux étaient des éléments librement composés par un compositeur spécifique, c'est-à-dire qu'ils n'étaient pas des éléments associés à la grande histoire du chant, ni des éléments censés avoir une origine divine.
Cette œuvre Beata Viscera célèbre le mystère de la Vierge Marie et a été chantée lors d'une messe célébrée pour la Vierge Marie. La messe pour la naissance de la Bienheureuse Vierge Marie (8 septembre), dont le chant de communion se concentre également sur la « chair bénie », semble être une candidate probable.
L'adoration de la Vierge est devenue de plus en plus populaire à la fin du Moyen Âge et il n'est pas surprenant de trouver toutes sortes de musiques qui lui sont consacrées. Une telle vénération était mal vue dans l’Église ultérieure et la compréhension actuelle est que si Marie peut être considérée comme une intercesseur auprès du Christ, la vénération de Marie, à la place du Christ, est de l’idolâtrie.
La musique de cette œuvre a été composée par Perotin, membre d'un cercle de compositeurs ayant vécu à Paris au tournant du XIIe siècle et dont l'œuvre a révolutionné la musique telle que nous la connaissons. Le texte a été rédigé par Philippe le Chancelier. Philippe a dirigé l'école de la cathédrale et était responsable de la maintenance de la collection non musicale de la bibliothèque et de la supervision de toutes les parties méconnues de la liturgie de Notre-Dame.
Beata viscera
Heureuses les entrailles de la Vierge Marie
qui ont porté le Fils du Père éternel.
Heureux les seins qui ont nourri le Christ.
Car aujourd'hui il est né de la vierge
pour le salut du monde.
Je vous salue, Marie, pleine de grâce,
le Seigneur est avec vous.
https://www.youtube.com/watch?v=cJC1pqZEOLI
Le jeu de Robin et de Marion: Scene I. Rondeau No. 2 "Li dous regars" (2006)
Le jeu de Robin et de Marion, Scene 1: Rondeau No. 2: Li dous regars
01 min. Sortie : 2006 (France).
Morceau de Adam de la Halle
Annotation :
1274-1282 : pastourelle
Adam de la Halle
Poète et compositeur, Adam de la Halle intéresse aussi bien l'histoire de la littérature que l'histoire de la musique. On l'appelle quelquefois le dernier des trouvères, car son art présente une double appartenance : il se rattache à la musique monodique (pratiquée par les troubadours du Sud de la France et par les trouvères du Nord aux XIIe et XIIIe siècles), mais il est aussi héritier du premier grand développement de la musique polyphonique (celle qu'avaient pratiquée les musiciens de l'École de Notre-Dame de Paris, autour de l'an 1200).
Il est l'auteur des deux premières pièces de théâtre profanes françaises conservées : le Jeu de la feuillée (1276) et le Jeu de Robin et Marion.
Le Jeu de Robin et Marion, mise en scène d'une pastourelle (genre lyrique où un chevalier cherche à séduire une bergère), est souvent considéré comme le précurseur de l'opéra-comique. En réalité, il n'en est rien : cette forme théâtrale et musicale est née progressivement au début du XVIIIe siècle et n'a donc guère de liens avec cette production du XIIIe siècle.
https://www.youtube.com/watch?v=o4gP8KHg-_o
Ay, amours! tant me dure
Ay, amours! tant me dure
04 min. Sortie : 0001 (France).
Morceau de Philippe de Vitry
PiotrAakoun a mis 8/10.
Annotation :
1316 : ballade
Philippe de Vitry
Evêque de Meaux, compositeur et théoricien français de la période médiévale. Il est l'auteur présumé du traité fièrement intitulé Ars nova (« L'art nouveau ») publié vers 1320.
Considéré par ses contemporains comme un esprit brillant, loué pour ses connaissances en mathématiques, philosophie, poésie, rhétorique et musique, il est une figure emblématique du Moyen Âge. Seule une partie de ses compositions musicales — quelques motets et chansons — et de ses traités de musique nous sont parvenus. Sa musique se démarque de celle de Pérotin (v. 1160 - v. 1230), et son influence, qui perdure plus d'un siècle après son décès, se reconnaît, par exemple, dans les œuvres de Guillaume de Machaut ou de Guillaume Dufay.
Sa ballade "Ay, amours! tant me dure" est un poème satirique racontant l'histoire d'un cheval, Fauvel, incarnant le mal et l'hypocrisie qui asservit et dévasta la France, critique de la société et du pouvoir temporel et spirituel de l'époque.
https://www.youtube.com/watch?v=ASyq6d41NUA
Petre Clemens, tam re quam nimine/Lugentium siccentur occuli plaudant senes
Petre Clemens, tam re quam nimine/Lugentium siccentur occuli plaudant senes
06 min. Sortie : 0001 (France).
Morceau de Philippe de Vitry
PiotrAakoun a mis 8/10.
Annotation :
1342 : motet
Philippe de Vitry
Dès son apparition au XIIIe siècle, le motet médiéval va rapidement s’élever comme le véhicule par excellence pour l’expérimentation intellectuelle, la créativité artistique et la plus haute expression du génie musical. Les théoriciens de l’époque décrivent le processus de composition des motets tel que l’édification d’un lieu, à l’image des grands palais et cathédrales gothiques, à commencer par le choix et « la bonne ordonnance » qu’il faut donner à sa voix inferieure, le tenor, pour permettre par la suite de bien hisser les parties supérieures sur des fondations puissantes.
Ce sont donc des « musiciens-architectes » qui tout au long des deux siècles suivants vont cultiver l’art de composer des motets, notamment en France, grâce à l’impulsion d’une bourgeoisie montante et d’un clergé érudit, avides chercheurs de la contemplation ultime des subtilités cachées dans la mélodies et les intervalles, les micro et macrostructures, les nombres et leurs combinaisons, les textes et leurs métatextes… tous des éléments contenus et interconnectés dans ces véritables cosmos musicaux.
-Académie Bach
https://www.youtube.com/watch?v=cOGbBjCTGWc
Songs from Le Voir Dit: Lai 13: Le lay de bonne esperance
19 min.
Morceau de Guillaume de Machaut
PiotrAakoun a mis 8/10.
Annotation :
XIVème : lai
Guillaume de Machaut
Musique et poésie étaient intimement liées chez Guillaume de Machaut. Son œuvre lyrique comprend près de 400 poèmes dont l'écriture précédait toujours la composition. Il fut la figure la plus importante de l'Ars nova, mouvement musical moderniste qui poursuivit le développement de l'art polyphonique dans la musique (technique qui était apparue en France au IXe siècle et qui s'était grandement développée au XIIIe siècle).
Si ses talents de poète sont moins connus, il fut pourtant considéré comme un auteur essentiel de son temps. Il était à la fois poète de cour et poète solitaire, individu privé qui écrit des chefs-d'œuvre de la poésie courtoise comme "Le livre du veoir dit".
Dans les années 1330, il devint chanoine à la cathédrale de Reims, ce qui lui offrit une grande liberté pour composer, tout en lui créant également des obligations, fécondes elles aussi. Il peut être considéré comme un des derniers trouvères (cependant tous attachés à la musique monodique des XIIe et XIIIe siècles).
Succédant aux brillants polyphonistes de l'Ars antiqua, qui avait tout d'abord « fleuri » chez les interprètes/improvisateurs/compositeurs de l'École de Notre-Dame de Paris, plus d'un siècle auparavant, Machaut développa un langage polyphonique résolument moderne (on pourrait même dire d'avant-garde, comme chez les autres compositeurs de son siècle : il est le plus significatif d'entre eux). Reprenant malgré tout les canons liturgiques et artistiques des époques précédentes, il continua à se référer au plain-chant, dans certaines de ses partitions produites pour l'église. Machaut écrivit des motets complexes (religieux aussi bien que profanes, selon les habitudes de ce temps).
Ce lai de bonne esperance décrit les rapports entre le poète vieillissant et sa bien aimée Péronne d'Armentières. Il y avoue ce qu'il doit à l'Espoir.
Les 12 vers, bien que monophoniques, offrent un exemple extrêmement sophistiqué de cette forme.
https://www.youtube.com/watch?v=uCZkMBD24OA
Le Chansons de l'Ars Nova française & de l'Ars Nova italienne: Guillaume de Machaut: De toutes flours (1995)
Le Chansons de l'Ars Noba française & de l'Ars Nova italienne: Guillaume de Machaut: De toutes flours
05 min. Sortie : 1995 (France).
Album version de Guillaume de Machaut
PiotrAakoun a mis 9/10.
Annotation :
XIVème : ballade
Guillaume de Machaut
Les vers de cette ballade comparent la dame admirée à de belles fleurs.
De toutes les fleurs et de tous les fruits je n'en avais aucun
Dans mon verger sauf une seule rose ;
Le reste a été gâté et détruit
Par Fortune qui a lutté durement
Contre cette douce fleur
Pour écraser sa couleur et son parfum.
Mais si je la vois coupée ou jetée,
Je n'en aurai jamais ni n'en désirerai jamais une autre par la suite.
Mais vraiment, je ne peux pas imaginer
Que la vertu dans laquelle est enfermée ma rose
Vient de toi et de ta fausse conduite,
Mais c'est plutôt un véritable don de la nature ; et je crois
Que tu n'auras jamais le pouvoir
Pour réduire son prix ou sa valeur.
Laisse-moi donc, ailleurs que dans mon verger
Je n'en aurai jamais ni n'en désirerai jamais une autre par la suite.
Ah, Fortune, tu es un abîme et un puits
Pour engloutir tout homme qui ose te croire ;
Ta fausse loi, dans laquelle je ne trouve rien de bon
Ni certain, c’est une chose trop trompeuse ;
Ton sourire, ton plaisir, ton honneur
Ne sont que larmes, tristesse et déshonneur.
Si tes fausses actions font flétrir ma rose,
Je n’en aurai ni n’en désirerai jamais une autre par la suite.
https://www.youtube.com/watch?v=HjepgFl_UOk
Douce Dame Jolie
02 min.
Morceau de Guillaume de Machaut et Emmanuel Bonnardot
PiotrAakoun a mis 8/10.
Annotation :
XIVème : Chanson
Guillaume de Machaut
Les vers décrivent une femme anonyme, inaccessible, à qui le poète promet de consacrer sa vie. Les deux premières notes répètent le même ton, créant une sensation d'insistance, puis la mélodie descend et remonte ; les deux lignes suivantes brodent sur la première idée musicale. La seconde partie atteint des tonalités plus hautes que celles de l'ouverture, pour créer un contraste
-John Burrows
Douce dame jolie,
Pour (l’amour de) Dieu, ne pensez pas
Que nulle (autre) a pouvoir
Sur moi, que vous seulement
(et songez) Que toujours sans tricherie
Chérie
(je) vous ai humblement
Tous les jours de ma vie
Servie
Sans viles arrière-pensées.
Hélas ! Et je mendie
L’espoir d’un réconfort
Et ma joie va s’éteindre
Si vous ne me prenez en pitié
Douce dame jolie,
Pour (l’amour de) Dieu, ne pensez pas
Que nulle (autre) a pouvoir
Sur moi, que vous seulement
Mais votre douce domination
Domine
Mon cœur si durement
Qu'elle le contrarie
Et le lie
En amour grandement
Qu'il n'a d’autre envie
Que d’être à votre merci ;
Et ne (m') octroie,
Votre cœur, aucun soulagement.
Et ma maladie
Guérie
Jamais ne sera
Sans vous, douce ennemie,
Qui vous régalez
de mon tourment.
À mains jointes, je prie
Votre cœur, puisqu'il m'oublie,
Qu’il me tue, par pitié,
Car il a trop longuement langui.
Douce dame jolie,
Pour (l’amour de) Dieu, ne pensez pas
Que nulle (autre) a pouvoir
Sur moi, que vous seulement
https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=BD4xy4iLD1U
https://www.youtube.com/watch?v=tJS-HZWB3wE
Dame, mon cuer en vous remaint
03 min.
Morceau de Guillaume de Machaut
Annotation :
XIVème : Rondeau
Guillaume de Machaut
Le rondeau est un poème à forme fixe ancien comportant trois strophes isométriques construites sur deux rimes, avec des répétitions obligées et se fermant sur lui-même ce qui est à l'origine de son nom. Lié à l'origine à la chanson et à la musique, le rondeau est léger et souvent badin.
Dame, mon cuer en vous remaint
Comment que de vous me departe
De fine amour qui en moy maint
Dame, mon cuer en vous remaint
Or pri Dieu qui li vostre m'aint
Sans ce qu'en nulle autre amour parte
Dame, mon cuer en vous remaint
Comment que de vous me departe
https://www.youtube.com/watch?v=5FwwOXYTNy0
Ma plus mignonne de mon cueur (rondeau for 3 voices) (1997)
Ma plus mignonne de mon cueur (rondeau for 3 voices)
04 min. Sortie : 24 juin 1997 (France).
Morceau de Guillaume Dufay
Annotation :
XVème : Rondeau
Guillaume Dufay
Compositeur le plus célèbre d'Europe au XVe siècle, estimé des rois Charles VII et Louis XI mais surtout des ducs de Bourgogne, Dufay marque le début de l'école franco-flamande, dont le rayonnement perdure jusqu'à la fin du XVIe siècle. En combinant avec brio l'Ars nova de Philippe de Vitry, l'harmonie (la « contenance angloise ») de John Dunstable et la mélodie italienne, sa musique annonce le madrigalisme et la musique de la Renaissance. Il acquiert une grande renommée par la qualité de ses rondeaux, tels "Donnez l'assaut à la forteresse" ou "La plus mignonne de mon cœur".
La plus mignonne de mon cueur
Je m’esbahis, dont ce me vient
Que sans cesser il me souvient
De vostre beaulté et doulceur.
Des bonnes estez la meilleur,
Puisque dire le vous convient,
La plus mignonne de mon cueur
Je m’esbahis, dont ce me vient.
Quant j’ay desplaisir ou douleur
Aucune foiz, comme il advient,
Je ne scay que cela devient
Pensant en vostre grant valleur.
La plus mignonne de mon cueur
Je m’esbahis, dont ce me vient
Que sans cesser il me souvient
De vostre beaulté et doulceur.
https://www.youtube.com/watch?v=Nn9xBLjI57Q
Adieu ces bons vins de Lannoys (1996)
Adieu ces bons vins de Lannoys
05 min. Sortie : 1 septembre 1996 (France).
Morceau de Guillaume Dufay
Annotation :
1426 : Rondeau
Guillaume Dufay
Imaginez que vous êtes en 1426, à la Cour des Ducs de Bourgogne.
Le Picard Guillaume Dufay exprime sa nostalgie de quitter sa région et ses « bons vins de Lannoys », alors qu’il doit se rendre en Espagne.
Sans doute s’agit-il de la petite ville de Lannoy, près de Lille, dont le seigneur est à cette époque un conseiller de Philippe le Bon. Mais il peut aussi s’agir du vignoble de Laon, à 100 km de Valencienne, dont les vins blancs sont réputés depuis le Xe siècle.
Adieu ces bons vins de Lannoys
Adieu dame, adieu borgois
Adieu celle que tant amoye
Adieu toute plaisante joye
Adieu tous compaignons galois
Je m'en vois tout arquant des nois
Car je ne truis feves ne pois
Dont bien souvent sentier menoye
De moy seres par plusieurs fois
Regretés par dedans les bois
Ou il n'y a sentier ne voye ;
Puis ne scaray que faire doye,
Se je ne crie a haute vois
https://www.youtube.com/watch?v=4esGXmuz4Qg
Se la face ay pale (1996)
Se la face ay pale
02 min. Sortie : 1 septembre 1996 (France).
Morceau de Guillaume Dufay
PiotrAakoun a mis 9/10.
Annotation :
vers 1430 : Ballade
Guillaume Dufay
Si mon visage est pâle,
la cause est aimante.
C'est le principal,
Et pour moi, c'est si amer
j'adore ça dans la mer
Je veux m'envoyer.
Maintenant, elle voit bien,
la belle à laquelle j'appartiens,
que pour avoir du bien-être,
sans elle, je ne peux pas.
Si j'ai une lourde charge
de chagrin à porter,
c'est que cet amour est douloureux
pour moi de supporter.
Pour se faire plaisir
elle ne consentira pas ;
seulement ses souhaits
puisse-t-on obéir. Et depuis
elle a un tel pouvoir,
sans elle, je ne peux pas.
C'est la femme la plus royale
qu'on pourrait contempler.
D'un amour fidèle pour elle
Je ne peux pas me retenir.
Insensé, je suis en train de résoudre
pour en faire mon devoir
recevoir de l'amour
seulement d'elle. J'ai cherché
ne pas vouloir souffrir;
sans elle, je ne peux pas.
https://www.youtube.com/watch?v=_EMbGN2jeno
Nuper Rosarum Flores, Isorhythmic Motet for 4 Voices (1994)
Nuper Rosarum Flores, Isorhythmic Motet for 4 Voices
06 min. Sortie : 17 octobre 1994 (France).
Album version de Guillaume Dufay
PiotrAakoun a mis 9/10.
Annotation :
1436 : Motet
Guillaume Dufay
Nuper Rosarum Flores est un motet qu'il a composé pour la consécration de la cathédrale de Florence le 25 mars 1436, à l'occasion de l'achèvement du dôme construit sous la direction de Filippo Brunelleschi.
Le motet frappe par sa synthèse de l'ancien style isorythmique et du nouveau style contrapuntique que Dufay lui-même explorera plus avant dans les décennies à venir, à l'instar de successeurs tels que Ockeghem et Josquin des Prez.
Le titre de la pièce provient du nom même de la cathédrale : Santa Maria del Fiore (Sainte Marie de la Fleur). Les premières lignes du texte de Dufay font référence au don du pape Eugène IV à la cathédrale et à la ville de Florence d'une rose dorée pour décorer le maître-autel - un cadeau fait la semaine précédant la dédicace.
https://www.youtube.com/watch?v=OcVY7jCULSY
Puisque m’amor
04 min.
Morceau de John Dunstable
Annotation :
début XVème : Chanson
John Dunstable
La contenance angloise - la manière anglaise - a conquis le continent, et particulièrement la France, au XVe siècle. Il était apprécié pour sa mélodie suave, ses rythmes fluides et sa consonance systématique, et a influencé le style de composition de Dufay, par exemple. Le compositeur anglais John Dunstable est généralement considéré comme le fondateur de ce style. C'est au concile de Constance en Allemagne (1414-1418) que les compositeurs du continent se sont familiarisés avec ce style, car ici se réunissaient des musiciens de toutes les régions d'Europe. Le terme « contenance angloise » vient du poète français Martin Le Franc, qui a écrit que Guillaume Dufay et Gilles Binchois « ont une nouvelle méthode pour créer une nouvelle harmonie (...) et ont adopté la physionomie anglaise et ont suivi Dunstable (... )".
Les compositions historiquement les plus importantes de Dunstable, caractéristiques de la «contenance angloise» sont les pièces sacrées à trois voix – mise en musique d’antiphonaires, hymnes et autres textes liturgiques ou bibliques.
Ses œuvres les plus célèbres sont la ballade italienne O Rosa Bella (attribuée aujourd'hui à John Bedyngham), ainsi que les motets Quam pluchra es et Veni sancte spiritus. D’après Johannes Tinctoris, musicien et théoricien de l'école franco-flamande, c’est le plus ancien compositeur qui ait écrit de la musique «sans aucun défaut». Il est l'auteur d'au moins une œuvre profane : le rondeau en français Puisque m'amour ; deux autres chansons qui lui ont été attribuées sont plus probablement l’œuvre de John Bedingham.
https://www.youtube.com/watch?v=bXM36PacAF4
Se la belle n'a le voloir. Rondeau
03 min.
Morceau de Gilles de Bins dit Binchois
Annotation :
début XVème : Rondeau
Gilles Binchois
Bien qu'il ait été d'abord connu comme auteur de musique religieuse — tel son Te Deum, la plus ancienne mise en polyphonie de cette hymne liturgique à nous être parvenue — on le connaît surtout pour ses œuvres profanes, qui chantent l'amour courtois. La cinquantaine de chansons connues — des rondeaux et quelques ballades — souvent mélancoliques, se sont inspirées de poèmes d'auteurs parfois très célèbres, comme Charles d'Orléans, ou moins connus comme Alain Chartier.
https://www.youtube.com/watch?v=_XUpVNNhgn0
Ma maitresse, chanson for 3 voices (2000)
Ma maitresse, chanson for 3 voices
05 min. Sortie : 2000 (France).
Morceau de Johannes Ockeghem
Annotation :
XVème : Chanson
Johannes Ockeghem
Parmi les 50 œuvres qui nous sont parvenues, on trouve 14 messes à teneur (c'est-à-dire basée sur une mélodie, le cantus firmus, qui peut être d'origine sacrée ou profane), 10 motets et 20 chansons. D’autres œuvres ont été perdues ou sont d’attribution douteuse.
Le texte et la musique de la chanson "Ma maîtresse" sont sous la forme de refrain fixe connue sous le nom de Bergerette ; le refrain qui commence et termine le poème contient cinq vers, et une strophe de 3+3+5 vers se situe entre les deux. Le texte, comme c'est courant dans la tradition médiévale en déclin, parle d'une femme parfaite dans toutes ses qualités, mais qui fait que l'orateur - incapable de profiter de sa présence - pleure sans fin et désire la mort. La forme de la musique suit la forme du texte, avec une section de refrain à trois temps (dont la musique sert également la troisième partie de la strophe) et un passage à un double temps langoureux après le premier refrain. Son style, également sur un mode archaïque, est dominé par les aigus, avec une voix mélodique claire au-dessus de deux voix de soutien anguleuses ; les voix graves sont sans texte. Plusieurs versions différentes de la chanson survivent, dans des transpositions différentes, et même avec une apparente recomposition. Cette chanson a servi de base à Ockeghem lui-même pour composer la Missa Ma maistresse incomplète ; la musique de la messe fournit même une autre version légèrement modifiée de la chanson.
https://www.youtube.com/watch?v=T_X7t9Ncbjo
Als al de weerelt in vruechden leeft
01 min.
Morceau de Jacob Obrecht
Annotation :
fin XVème : Chanson
Jacob Obrecht
Jacob Obrecht écrivit principalement de la musique religieuse ; des messes et des motets. On connaît de lui également quelques chansons profanes.
Chanson transmise sans texte, jouée sur trois châles et trombone. La plupart des chansons d'Obrecht ne peuvent plus être chantées, faute de paroles. Bien que... les textes perdus puissent être reconstitués. Dans ce cas, au moins la forme des vers peut être reconstituée : les accents, le rythme des vers et, dans une certaine mesure, la rime. Ce sont des facteurs assez abstraits, mais ils peuvent être rendus tangibles à l'aide de vers factices, ou de « skimmies », comme les appelait le poète Willem Wilmink. Ce sont des vers dénués de sens, dont le seul mérite est d’être parfaitement adaptés à la musique. La poésie utilisant des skimmies est une technique fréquemment utilisée par les poètes chanteurs dans la musique légère. Dans ce cas particulier, les skimmies ont été réalisés par moi, à titre d'expérience musicologique. J'ai toujours commencé par la partie de ténor qui, dans la musique d'Obrecht, constitue l'épine dorsale de la composition et contient souvent le cantus firmus, la mélodie sur laquelle la composition est basée. Habituellement, le ténor se déplace dans un mouvement semblable à celui d'une chanson, tandis que les autres voix peuvent onduler de manière fleurie et mélismatique - avec plusieurs notes sur une syllabe - ce qui rend impossible de deviner combien d'accents et de syllabes le texte perdu devait avoir. Après avoir conçu le skimmy sur le ténor, je l'ai placé sur les autres voix et je l'ai ajusté si nécessaire.
-Louis Peter Grijp, Camerata Trajectina
https://youtu.be/cHgAg8uS6FA
Je n'ay dueil
Morceau de Alexander Agricola
Annotation :
1480 : chanson
Alexandre Agricola
Avec plus de 80 chansons et pièces instrumentales conservées, Agricola se classe parmi les compositeurs les plus importants de musique profane du XVIe siècle.
La majorité des chansons consiste en des mises en musique de poèmes à forme fixe, dont certaines sont des compositions écrites d’un trait. La plupart sont imitatives, à trois voix, avec des gammes différentes et mettent relativement peu l'accent sur l'expression du texte. Quelques-unes (comme la très populaire chanson En attendant) sont pour la plus grande partie syllabiques, mais en général elles sont typiques du style arborescent d'Agricola.
"Je n'ay deuil", à quatre voix, est typique de l'étroite juxtaposition de mélismes sinueux et de passages de plus longue haleine. Elle est également caractéristique du nombre surprenant de chansons utilisant du matériel emprunté, soit en incorporant une seule ligne d'une mise en musique plus ancienne d'un même texte, soit en utilisant le début d'une voix supplémentaire comme un point d'imitation pour une composition par ailleurs libre.
Je n'ay dueil que je ne suis morte
Ne doye je pas vouloir morir
Dueil a mon cuer voulu saisir
Qui de tous biens me desconforte
Ma douleur est plus que trop forte
Car sans avoir aucun plaisir
Je n'ay dueil que je ne suis morte
Ne doye je pas vouloir morir
Je n'ay rien qui plus me conforte
D'œil ne voy plus que desplaisir
Mort est le plus que mon desir
Car quelque chousе qu'on m'aporte
Je n'ay dueil quе je ne suis morte
Ne doye je pas vouloir morir
Dueil a mon cuer voulu saisir
Qui de tous biens me desconforte
https://www.youtube.com/watch?v=Fbh-F06bXds
Faulte d'argent (1988)
Faulte d'argent
02 min. Sortie : 1988 (France).
Morceau de Josquin
Annotation :
1500 : Chanson
Josquin des Prés
Josquin utilise dans ses chansons souvent un cantus firmus, parfois une chanson populaire dont les origines ne peuvent plus être retracées.
Une autre technique qu'il a parfois utilisée était de prendre une chanson populaire et de l'écrire comme un canon avec elle-même, en deux voix de milieu, puis d'écrire un nouveau matériel mélodique au-dessus et autour pour un nouveau texte : il a utilisé cette technique dans l'une de ses plus célèbres chansons, "Faulte d'argent", chantée par un homme qui se réveille au lit avec une prostituée, fauché et incapable de la payer.
Faute d'argent c'est douleur non pareille.
Si je le dis, hélas, je sais bien pourquoi.
Sans argent, il faut se tenir tranquille.
Femme qui dort, pour argent se réveille.
https://www.youtube.com/watch?v=eODh4xOa460
Canti B & C: Que vous madame / In pace (2002)
Canti B & C: Que vous madame/In pace
05 min. Sortie : 26 novembre 2002 (France).
Morceau de Josquin
Annotation :
1504 : Motet-chanson
Josquin des Prés
À Milan, Josquin a écrit plusieurs exemples d'un nouveau type de pièces développé par les compositeurs locaux, le motet-chanson. Ces compositions étaient d'une conception très similaire aux chansons du XVe siècle, construites sur le modèle de la forme fixe, sauf qu'à la différence de ces œuvres complètement profanes, elles présentaient un chant dérivé du cantus-firmus latin à la plus basse des trois voix. Les autres voix, en français, chantaient un texte profane ayant un rapport symbolique avec le texte sacré en latin ou constituant un commentaire de celui-ci.
Trois motets-chansons connus de Josquin, "Que vous madame/In pace", "A la mort/Monstra te esse matrem", et "Fortune destrange plummaige/Pauper sum ego", sont semblables stylistiquement à celles des autres compositeurs de la chapelle ducale milanaise, comme Loyset Compère et Alexandre Agricola.
https://www.youtube.com/watch?v=n52FR367Cek
Chanson: Petite camusette (a 6)
Chanson: Petite camusette (a 6)
01 min. Sortie : 0001 (France).
Morceau de Josquin
Annotation :
Début XVIème : Chanson
Josquin des Prés
Il convient de distinguer les chansons à trois voix – probablement les plus anciennes – typiques du xve siècle, des chansons à quatre, cinq et six voix dont la structure s'apparente à celle du motet.
L'accompagnement instrumental n'est point exclu, quoique aucune indication ne le précise, mais, dans les chansons de la maturité, le style a cappella prévaut. Dans les chansons à plus de quatre voix, beaucoup sont en forme de canon. Par exemple, la chanson Baisies moy, à six voix, présente trois canons différents : en fait, il s'agit de la superposition de deux groupes de trois voix, chacune des voix du premier groupe trouvant son imitation canonique dans le second groupe. Il faut remarquer que toutes ces chansons sont savantes, même celles dont la mélodie ou le texte ont une allure populaire (Petite camusette, Allégez moy).
La petite Camusette m'a conduit à la mort.
Robin et Marion se rendirent dans la jolie forêt,
Ils s'éloignèrent bras dessus bras dessous et s'endormirent.
La petite Camusette m'a conduit à la mort.
https://www.youtube.com/watch?v=UinGIyKGNus
Le chant des oyseaulx
05 min.
Morceau de Clément Janequin
PiotrAakoun a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
1528 : Chanson
Clément Janequin
Dans Le chant des oyseaulx, vague dérivé du virelai, le style de Clément Janequin est reconnaissable par le jeu phonique, rythmique et contrapuntique sur les onomatopées, qu’il exploitera et transposera même, on le sait, à d’autres objets : batailles, bruits urbains, cris, chasses, … Le jeu avec les sonorités du texte s’intègre à un projet expressif, en l’occurrence au service du récit humoristique, comme ailleurs il est au service de l’imitation de la nature, du pittoresque ou de l’émotion lyrique.
D’après le texte de Jean-Pierre OUVRARD
Reveillez vous, coeurs endormis
Le dieu d'amours vous sonne!
A ce premier jour de may
Oyseux feront merveillez
Pour vous mettre hors de'e smay
Destoupez vos oreilles
Farifariron, et farirariron
Ferely joly
Vous serez tous en joye mis
Car le saison est bonne
Vous orez à mon avis
Une douce musique
Que fera le roy mauvis
D'une voix autentique
Ti, thouy, chou
Que, di tu, ti, ti piti que ditu
Le petit sansonnet de Paris
Sancte teste Dieu!
Qu'est là bas passe villain
Saige, courtoys et bien apris
Il est temps
Rire et gaudir c'est mon devis
Chacun s'i abandonne
Rossignol du boys joly
A qui la voix resonne
Pour vous mettre hors d'en nuy
Votre gorge iargonne
Teo, friau friau, friau, friau
Tar, tar, tu, tu, tury, tury
Qui lara, qui lara, guio, guio
Fouquet, quibi, quibi, veleci, veleci
Huit, huit, trrr, turi, qrrr, quibi
Vrr, fiti, frr
Fouquet, fouquet, frrr, frian
Fuiez, regretz, pleurs et soucy
Car la saison l'ordonne
Arrière maistre coqu
Sortez de no chapitre
Chacun vous est mal tenu
Car vous n'estes q'un traiste
Coqu, coqu, coqu, coqu
Par traison en chacun nid
Pondez sans qu'on vous sonne
Reveillez vous, coeurs endormis
Le dieu d'amours vous sonne
https://www.youtube.com/watch?v=OtkvHYDbN2U
La Guerre: La Bataille de Marignan
07 min.
Morceau de Clément Janequin et Jordi Savall
Annotation :
Début 16ème : Chanson
Clément Janequin
Si c'est bien pour célébrer la victoire de François 1er sur les Milanais et leurs troupes suisses, à Marignan en septembre 1515, que Janequin écrivit la fameuse Chanson de la Guerre, l'œuvre ne fut publiée à Paris qu'en 1528.
La chanson de Janequin, à 4 voix dans sa version originale, se présente en deux parties.
La prima pars constitue un véritable exorde, au cours duquel le ton impératif se déplace de l'auditeur ("Escoutez tous gentilz galloys"), spectateur du combat, aux acteurs de la bataille qui se prépare ("Bendez soudain, gentils gascons, Nobles, sautez dans les arçons"). Le texte est développé dans un contrepoint qui conjugue la linéarité des imitations et les sonneries d'accords parfaits dans le style d'une fanfare ("Escoutez"). Mais, très vite, cette écriture contrapuntique est animée par une déclamation rapide dans le style des chansons narratives du compositeur ("Et orrez si bien escoutez Des coups rués de tous côtés"). La variété de la déclamation crée des changements de tempo auxquels s'ajoutent les oppositions fréquentes de densité polyphonique et de métrique (binaire/ternaire) pour faire de ces préparatifs au combat un spectacle extrêmement vivant, dans lequel on discerne aussi quelques cris ("Alarme [ ... ] Suyvez la couronne").
La secunda pars est d'une tout autre nature : de discursif, le texte devient tout d'un coup essentiellement onomatopéique. Le contrepoint s'y tisse de bruits divers habilement mélangés. Cette partie de la Guerre, qui a fait son succès, véritable archétype des musiques à programme, tient de la fricassée. Les cris de la bataille ("Tost à l'estandart [ ... ] a mort a mort [ ... ] courage") s'y mêlent au bruit des armes ("von von patipatoc [ ... ] trique trac [ ... ] zin [ ... ] zin") et aux signaux musicaux. Janequin y reprend diverses sonneries de trompettes, diverses batteries de tambours françaises (comme "l'entrée de la Marche : Frère le le lan fan") ou suisses ("Port pon port port") s'y ajoutent, contrepointées par les mélodies des trompettes ou des fifres.
L'œuvre de Janequin constitue l'un des premiers témoignages écrits des signaux militaires. Mais rythmes, bruits et onomatopées s'articulent de manière à tisser une trame narrative qui rend réellement présent le déroulement du combat, jusqu'à la retraite des Suisses.
-Jean-Pierre Ouvrard
https://www.youtube.com/watch?v=ckY3THUVPMY
Il primo libro de Madrigali, S. 2 No. 18: Il bianco e dolce cigno (1991)
Il primo libro de Madrigali, S. 2 No. 18: Il bianco e dolce cigno
04 min. Sortie : 1991 (France).
Album version de Jacques Arcadelt
Annotation :
1538 : madrigal
Jacob Arcadelt
La totalité de sa production madrigalesque avoisine les 250 pièces et c’est naturellement à elle qu’Arcadelt a dû sa première renommée. Elle est essentiellement à quatre voix, à l’exception d’un livre tardif de madrigaux à trois voix (1542) et de quelques pièces à 5 ou 6 voix.
Ces œuvres ont fait d’Arcadelt un des premiers maîtres du madrigal, usant d’un style élégant, souple et jamais trop complexe, et ouvrant la voie à la génération suivante des madrigalistes. Ses œuvres sont écrites sur des textes de Pétrarque, mais aussi de Jacopo Sannazaro, Pietro Bembo, Benedetto Varchi, et même pour deux d’entre eux de Michel-Ange, outre de nombreux poètes restés anonymes.
https://www.youtube.com/watch?v=wMImLeCewio
Magnificat (2001)
Magnificat
07 min. Sortie : 2001 (France).
Morceau de John Tavener
Annotation :
1540 : motet
John Taverner
On connaît mal la vie de Taverner, sans conteste le plus grand compositeur du règne de Henry VIII, et ses biographes se sont affrontés parfois à son sujet en des polémiques passionnées.
Auteur de huit messes, dont trois grandes à six voix, de onze antiphons votifs, de trois Magnificat à quatre, cinq et six voix, d'un nombre considérable de pièces liturgiques, répons, séquences, traits, proses, Te Deum, il a su, dans les limites d'une vie relativement courte et semée d'embûches, résumer dans son œuvre la musique de son temps et fonder les bases d'une influence durable. Et certes, bien des œuvres de Taverner demeurent exemplaires, innovant par rapport à la tradition dans leur texture et leur polyphonie.
https://www.youtube.com/watch?v=o0WpSEM23sw