“L'adolescence à l'âge adulte, ça s'appelle une dépression.”

Citation Anonyme

Aussi loin que je m'en souvienne j'ai toujours pleuré après avoir fêté
mon anniversaire...Je déteste les anniversaires

S'attaquer à une autobiographie, et plus généralement l'histoire d'une personne n'est pas toujours chose aisée. Surtout que le "je" tend plus ici à prétendre être un "il" donc en se disant que ce qu'il pense est la vérité absolue. On se retrouve donc à faire une interprétation d'une interprétation d'une interprétation ce qui n'est pas chose aisée si on veut faire des rapprochements vis à vis de la vie de l'auteur ou du monde réel. Mais au vu du hors sujet,des jugements sur la vie d'une personne ou la logique inutilité de l'information "autobiographique" pour le lecteur on va donc se fixer des règles. On va complètement oublier que cette BD raconte une vie et la prendre pour ce qu'elle est: une histoire qu'on nous raconte.

On se sert certes beaucoup (trop) de l'amour en art, mais c'est vrai qu'en faire un parallèle avec l'ide de devenir adulte n'est pas commune à toutes les œuvres, préférant souvent limiter les interactions entre les deux sujets pour éviter de trop se perdre.
Et est-ce que "Tout va bien" arrive à rester clair dans son sujet? Oui...et non, mais quand même vachement oui. Il faut bien comprendre que tout ce que je vais dire à partir de maintenant ne parlera pas de la relation entre nos 2 protagonistes mais toutes les autres car ça on en parlera plus tard. Parce que oui, généralement on réussit avec brio à nous parler des difficultés à se comprendre, à aimer, à vivre. Mais surtout on nous offre une réelle atmosphère de calme pesant, une certaine fausse sérénité qui éclate de temps à autre avant de retourner à son macabre silence. En fait dans "Tout va bien" on a une réelle impression de volonté de donner son histoire et ce d'une manière presque humble.

Je n'ai finalement que 3 vrais points noirs à propos de la BD:
Déjà je ne suis pas contre parler de tristesse voir même de dépression, mais il faut savoir bien le raconter, que l'histoire bouleverse autant les spécificateurs que les personnages. Mais là on en a trop, tout le temps, qui vient de nul part, pour vous donner un exemple simple la trisomie qui même si assez bien raconter avec une jolie métaphore, vient de nul part et sans raisons apparentes ce qui va par moment grandement ennuyer le spectateur mais surtout diluer les vrais scènes importantes. On aurait franchement gagner à mettre un petit peu plus de joie ou mieux gérer la tristesse car l'épreuve se transforme en torture et le personnage principale un martyr se victimisant à chaque épreuves de la vie, ce qui en plus de la rendre assez antipathique ne permet pas à l'idée d'un "combat intérieur" de bien s'installer dans les esprits.
Je l'ai déjà introduit et je sais que l'amour rend aveugle mais on est presque au niveau du fantasme à ce stade. On pourrait résumer la chose en "Charlie chiale trop et Archimède est beaucoup, BEAUCOUP trop gentil" mais je vais quand même vous donner un exemple. A un moment nos 2 personnages se séparent, car Charlie ne supporte pas qu'Archimède ne soit pas bien, une des pires scènes de la BD car elle ne retranscrit aucunes émotions et n'a aucunes conséquences car Archimède lui pardonne en 5 secondes alors que lui supporte tous ces caprices tous le temps. Je trouve que même si l'histoire est censée tourner autour de Charlie nous donner quelques infos sur les sentiment d'Archi l'aurait peut-être déjà un peu plus humanisé (on lui aurait enlevé cette image assez gênante du saint).
Et pour finir c'est peut être moi mais il y a un certain abandon du passé (Je ne l'ai pas dit mais le personnage de Charlie est assez égoïste et égocentrique mais ce n'est pas forcément un problème dans le sens ou ça l'humanise déjà un peu plus). Et c'est assez gênant dans le sens ou si elle se bat ce n'est pas pour oublier le passé mais pour le surmonter, ce qui est complètement différent. C'est assez bien montré avec la fuite vers Nantes et l'envie de fuir la capitale dès le début de l'intrigue.

Au niveau du dessin, on a quelque chose de propre qui fait le taff sans casser trois pattes à un canard mais on en demandait pas vraiment plus. Je tiens cependant à souligner un véritable travail autour du regard, toujours percutant, arrivant à retranscrire les émotions de nos personnages à la perfection. La couleur unique reste le bleu ce qui se comprend avec l'émotion générale retranscrite: la tristesse. On reprochera juste de ne pas avoir donner quelques éclaircis de couleurs vers la fin, montrant une certaine évolution du personnage principale.

Même si la Bande Dessinée nous offre une relation amoureuse assez fantasmée il faut bien avouée qu'elle dépeint avec intelligence et une certaine honnêteté ses problèmes sociaux mêlant joie et haine, abandon et désespoir mais jamais dans le jugement