Le second opus de Crystal Castles est le disque que je place tout en haut de mon top de 2010.

On est entre nous, on peut se l'avouer: le premier album de Crystal Castles est parfois exaspérant tant il oscille entre les genres, des tubes électro-pop au son lo-fi 8-bit, entre chansons chantées, hurlées, vocodées. Il lui manque surtout un peu de structure, ou de cohérence, pas que les chansons soient mauvaises, mais l'album vu comme un ensemble (cette notion tellement dépassée, certes) est difficilement écoutable dans son intégralité.

En comparaison, le Crystal Castles 2010 est étonnamment écoutable, si on fait l'impasse sur 'Fainting Spells" ou "Doe Deer", concessions punk sur un disque qui apparait bien plus mélodique.

Pour preuve, Alice Glass ne fait plus que hurler, maintenant elle chante. Désolé, je tiens à exorciser quelque chose là mais par moments (sur "Celestica"par exemple) Alice Glass chante un peu comme Mylène Farmer. Enfin, une Mylène Farmer sévèrement jetée quand même. Étant petit, j'ai beaucoup subi Mylène Famer, ça marque.
r
Pour revenir aux choses sérieuses, ce qui fait la force de Crystal Castles c'est l'énergie que met le groupe pour finri par imposer son message. Le disque voit s'enchainer des litanies quasi-guerrières sur des rythmes et des synthés à l'efficacité implacable. "Baptism", "Years of Silence" ou "Vietnam" s'imposent sans complexe comme des chansons guerrières, voir aussi martiales que le "We Want War" de These New Puritans.

Avec ce second album, Crystal Castles est également passé à un son qui sait se montrer très aérien sur "Celestica", "Violent Dreams" ou "Empathy". Mais attention, le retour de bâton est toujours violent comme sur "Pap Smears".

Enfin, l'album se clot sur trois chansons qui sonnent comme la synthèse du style "Crystal Castles". En commençant par la fin: "I am made of chalk" nous rappelle qu'on n'est pas là pour enfiler des perles et qu'on reste chez les fans de la fin du monde sonore. "Intimate", c'est le 8-bit façon 16-bit. Oui, ça parait con dit comme ça mais cet instrumental voit l'esthétique très "jeux vidéo" remise au gout du jour. Enfin, il y a le "Not In Love" repris avec Robert Smith, qui nous montre qu'au fond le groupe collectionne les influences Hard-Rock et New-Wave. Pas mal, non?

Le tout est un disque bien plus cohérent que le premier dans son message, et toujours aussi énervé dans sa violence ou le ton employé.



*** BONUS ***

L'une des caractéristiques principales de cet album est que le mélange de chansons éthérées, de radicalité punk et d'hymnes guerriers permet d'activer un mode de pensée caché. Un peu comme un A,B,B,A,Select,Start sur le subconscient, l'écoute de Crystal Castles permet de transformer n'importe qui en zombie. Avance, tue, mais ne pense à rien d'autre, tu es invincible.
Crocodile
9
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le 27 déc. 2011

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Crocodile

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