Pour avoir plus qu'adoré leur précédent opus, The Ichtyologist, j'attendais avec impatience la suite des aventures de Giant Squid. Et puis les bougres ont mis en ligne leur nouvel Ep Cenotes, en écoute intégrale
Et mazette... quelle galette !
Reprenant la narration de the Ichtyologist et son protagoniste, Cenotes débute par quelques notes orientales, accompagnées du violoncelle de la divine Jackie Gratz, avant de redébouler avec les riffs massifs auxquels Giant Squid nous avaient habitués.
Bref, le premier contact avec la bête est plutôt excellent, et la suite tiens largement la hauteur.
Si j'avais pesté au départ contre la relative brièveté de cet opus, force est d'admettre qu'en 35 minutes, Giant Squid vient de pondre un nouveau prétendant à l'album de l'année... Parce que si les bougres gardent ce son qui est leur patte, et si Aaron Gregory sait toujours jouer de sa voix polymorphe, leur musique abyssale a su s'enrichir de nouvelles influences fort bien choisies, polyrythmies orientales, passages sludge/doom (Cenotes et Figura Serpentinata), voire même hardcore/punk, ou carrément classiques (Mating scars).
Comme dit plus haut, le violoncelle prend également sur Cenotes une place prépondérante, qui donne presque à certains moment l'impression de diriger le morceau mélodiquement parlant, donnant à l'album une couleur à la fois profonde et chaude. Leur musique s'enrichit considérablement de l'apport de ce violoncelle, rappelant à certains moments les passages les plus délicatement heavy de Grayceon, petite dentelle de filets dragués ornée de morceaux de chair.
La musique du groupe est plus triste également, moins « lumineuse » que sur le précédent opus. Et c'est l'impression qui ressort de Cenotes : une absence certaine de lumière et d'espoir. Les abysses sont violentes et sans aucune compassion, Giant Squid vient Le violoncelle s'intermêle avec brio au couple basse/gratte, et vient de ses notes langoureuses rappeler que pour le protagoniste, la descente aux enfers n'est que le début...
Majestueuse et incroyablement riche, la musique de Giant Squid opère ici un bond en avant subtil mais indéniable, les musiciens se sont visiblement délectés à écrire Cenotes, et pour l'auditeur (votre serviteur), c'est toujours une joie d'enfiler sa combi de plongée et d'entrer dans les ravines profondes ouvertes au creux des océans par ce groupe aquatique, décidément hors norme.
Ep de l'année, album de l'année, Cenotes mérite une place de choix au menu de n'importe quel audiophile piscivore. A écouter direct à la suite de The Ichtyologist