Les meilleurs films des années 2010 selon takeshi29

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"Faust" est une œuvre monstrueuse, qui engloutit celui qui se trouve dans et face à l'écran, c'est un objet au premier abord peu sympathique, qui réclame l'abandon total, une mise au vestiaire du cerveau. A cette condition, et à cette condition seulement, on pourra se laisser aller au bonheur presque enfantin ressenti devant le cinéma de genre. De genre, Sokourov n'en choisit pas, il fait de l’œuvre de Goethe un récital de burlesque et d'horreur...

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Quand Rohmer met dans un shaker "Spring Breakers" et "L'Hôtel de la plage"...

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Plus la peine de vous fatiguer les autres, les votes sont clos concernant le sondage "Les meilleurs films de 2017". Garrel et sa fille ont tout écrasé sur leur passage et en particulier mon cœur, mon cerveau, mes pupilles, mes reins...

Mieux qu'une critique, un échange avec Sabri Collignon au sujet de ce film :

Sabri Collignon
Je n'ai vraiment pas aimé ce Garrel.....

takeshi29
@Sabri Collignon Je sais, d'ailleurs je pleure à chaque fois que je me souviens de ta note. De mon côté, depuis que je l'ai revu, je tente désespérément de faire grimper ma note mais visiblement il y a un bug.

Sabri Collignon
@takeshi29 Que lui trouves tu de si particulier pour l'aimer à ce point? je m'interroge vraiment car nous semblons souvent daccord et je m'attendais donc à quelque chose de vraiment extraordinaire, surtout eu égard aux échos cannois......

takeshi29
@Sabri Collignon C'est tellement difficile de décrire une telle sensation. Pour être concret, je dirais Garrel, son grain d'image que je trouve toujours renversant de beauté. Sa façon inimitable de parler du couple, et surtout des femmes qu'il décrypte d'une façon qui me bouleverse. Garrel est dans mon cœur le plus grand "philosophe de la femme". Il y a ce côté suranné qui me touche aussi, il suffit de voir le pyjama de Caravaca pour comprendre de quoi je parle. Ses dialogues, qui peuvent paraître décalés, mais qui sont en réalité plus proches de la littérature que de la lettre cinématographique. Des scènes que je pourrais revoir cent fois, à l'heure où chaque jeune cinéaste français veut placer, tel un passage obligé, une scène de danse dans son film, c'est le vieux Garrel qui accouche de la plus belle scène chorégraphiée de 2017. Son casting, et en particulier Louise Chevillotte et Esther Garrel. Pour cette dernière, on touche à l'irrationnel, elle parle, j'ai les larmes qui montent.

D'ailleurs, j'aurais pu éviter ces explications et te dire une seule phrase pour expliquer pourquoi j'aime ce film à ce point : "Dès la première image j'ai pleuré."

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Hong Sang-soo, c'est définitivement Rohmer qui aurait demandé à Dombasle de se mettre minable à la 8.6. Prodigieux...

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Je continue dans la série des films que j'aurai mis très longtemps à noter. Celui-ci, instinctivement c'était un 10, mais j'ai voulu voir si cette note d'exception résistait au temps. Et clairement oui, il ne se passe pas une semaine sans que j'y repense, sans que cette petite boule dans la gorge devant tant de beauté et d'intelligence ne revienne.

C'est tout à la fois un portrait de femme bouleversant (porté par la prodigieuse Sonia Braga), l'opération à cœur ouvert d'une société brésilienne (déjà) très malade.

Kleber Mendonça Filho fait partie de ces réalisateurs capables de me faire monter les larmes uniquement par la grâce de sa mise en scène...

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Un moine, le ciel étoilé, le silence... assourdissant. Ou comment faire passer le sentiment de douleur absolue pour ce protagoniste et dans le même temps une émotion incommensurable pour le spectateur en un plan d'une simplicité et d'une sobriété fulgurantes. Ou si Malick rencontrait Bresson.

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Il y a des films dont on sort avec l'impossibilité de parler et une seule peur : croiser une connaissance. La sidération, le choc, l'émotion trop forte nous enveloppent d'une bulle imperméable, on y est seul, étranger au monde, et ces moments sont si puissants et rares qu'on ne peut les expliquer.

Je ne vais donc pas vous dire pourquoi "Amanda" a provoqué cela en moi, juste vous conseiller d'y aller avec surtout le plus de virginité possible. Ne lisez rien, n'écoutez rien sur le film, installez-vous et laissez juste le miracle se produire.

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Dans "Mommy", les larmes remplacent les rires, les rires remplacent les larmes, on souffre fort mais on vit fort, on court, on fait du skate en musique, au ralenti pour hurler "Liberté"...

https://youtu.be/8A2IjvJWST4

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En conclusion, pour l'instant, on va dire que grimper à bord de ce film, ou plutôt de cette expérience, équivaut à prendre place dans la nacelle de montagnes russes, où terreur et plaisir se mélangent, vous savez ces moments où vous regrettez d'être là alors que vous êtes en train de prendre un pied absolu...

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Voici donc que ressurgit le syndrome "Mommy" (1). Trop de sidération, trop d'adrénaline, trop de douleur pour être capable d'écrire une critique pour l'instant. En un mot : chef-d’œuvre...

(1) https://www.senscritique.com/film/Mommy/critique/33713268

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"Grave" c'est "Trouble Every Day" qui rencontre "La Crème de la crème", Romero au pays d'un teen movie signé Breillat. "Grave" c'est une petite bête qui vous ronge le cerveau, un conte initiatique aux 12 000 hommages et aux 17 000 idées par plan. "Grave" c'est un miroir, une petite robe bleue et ça dans les oreilles : https://youtu.be/LtDvNfgJjYE . "Grave", ça pique fort, ça démange fort, très fort, de plus en plus fort.

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Toi Tarzan – Moi J'aime

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Leos qu'arrache - On dit que la beauté est dans l'œil, dans l'œil de celui qui regarde...

C'était un réalisateur très très intéressant, il prouve avec ce "Holy Motors" que c'est un tout grand.

Difficile ici de sortir une scène en particulier tant ce films regorge de moments inoubliables.

Il y a ce moment en motion capture d'un érotisme suffocant, un entracte en compagnie d'une bande d'accordéonistes fous reprenant "Let my baby ride" ( http://youtu.be/lDcnIVdzyS4 ).

Et peut-être que comme mois vous finirez en pleurs en entendant la voix de Manset entonner "Revivre" dans cette scène grandiose... http://youtu.be/Oq0OxtM93mk

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« Une vengeance de ceux qui aiment le cinéma envers ceux qui aiment la télévision » (Mariano Llinás)

Critique de la Partie 1 : https://www.senscritique.com/film/La_Flor_partie_1/critique/190485985

Critique de la Partie 2 : https://www.senscritique.com/film/La_Flor_partie_2/critique/190581461

Partie 3 : Allez tant pis je vais noter les parties 3 et 4 sans rédiger de critiques, du moins pour le moment car dans deux jours le coffret Blu-ray déboule, et je vais donc très rapidement pouvoir remettre tout ça en ordre dans mon petit cerveau.

Une chose est certaine, c'est ce troisième volet qui m'a le moins plu, même si tout est relatif et que ça reste du très grand cinéma. Disons que le seul léger moment de creux au sein de ces 14 heures se situe ici (sentiment partagé par la seule autre personne qui a partagé l'intégralité de ce marathon avec moi), précisément dans la première moitié, car ensuite ça repart vers le grandiose.

Partie 4 : Très clairement la partie que j'ai le plus aimée juste derrière la deuxième. C'est moins fou dans le récit, volontairement plus découpé puisque ce sont des exercices de style successifs.

Mais esthétiquement c'est tout simplement à tomber, comment ne pas être dérouté puis ému par ce remake muet de "Partie de campagne", par ce ballet aérien d'une poésie absolue, par les Amazones de Llinás, hommage en mode Mandico aux baigneuses immortalisées par tant de nos peintres. Cette séquence folle visuellement est également bouleversante car elle permet subitement, par un détail que je ne spoilerai pas ici, de mesurer à quel point cette entreprise artistique, cette fiction ont fait partie intégrante de la vie de toute une équipe, et en particulier d'un metteur en scène et quatre actrices. L’œil qu'il pose alors sur ses muses (une en particulier si j'en crois l'évolution de la vie privée de deux des protagonistes durant le tournage) est tout simplement une déclaration d'amour, déjà entrevue à plusieurs reprises durant les épisodes précédents. La boucle est bouclée, le documentaire sur le métier d'actrice que j'avais cru voir dans le premier volet tient désormais son épilogue.

Difficile d'accepter de ne pas revenir le vendredi suivant (Pour ceux qui n'auraient pas lu ma (mes) critique(s), mon petit ciné aventureux nous a proposé une partie chaque vendredi durant un mois), et il fallait bien ce générique de fin de plus de 30 minutes pour se quitter en douceur...

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Kantemir Balagov ne se contente pas d'être un disciple de Sokurov. On retrouve certes la même beauté violente, leur cinéma ont en commun de prendre aux tripes, de secouer très fort, de travailler 50 thèmes à la fois sans jamais perdre leur cohérence, mais le garçon a déjà su s'affranchir et offre un premier film qui ne ressemble à aucun autre.

C'est froid, parfois très rude à regarder, d'un esthétisme renversant, c'est intime et universel, ça parle d'une famille oui, et d'un pays, et donc finalement de l'état d'un monde en lambeaux.

J'ai hésité longtemps longtemps à faire péter le 10, tant ce "Tesnota" revient me chatouiller régulièrement, tant cette Kristen Stewart russe vient me rendre visite sans crier gare. Mais ce sera certainement pour le prochain visionnage que j'attends avec une impatience folle.

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Une vie de chasako... Ça y est, on tient déjà un très grand film en 2019, et comme je l'espérais il vient de Ryusuke Hamaguchi, qui avec "Senses" a profondément marqué mon année cinématographique 2018. Et là boum nouveau chef-d’œuvre sous couvert de kawaii...

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Quand le "non-sensique" est magnifique...

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... Bien sûr, de la même façon que la question s'est posée pour un film qui rentre de manière assez troublante en résonance avec celui-ci, je veux parler de "The Tree of life", on pourra toujours confronter le contenant et le contenu, mais considérant à titre personnel que le cinéma reste avant tout un art, je ne peux que louer la virtuosité à l'œuvre durant 135 minutes, et ce qui est vraiment nouveau chez LVT, une bonne dose d'émotion procurée par une séquence finale qui va me suivre très longtemps.

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Je l'ai vu il y a plus d'un an et je ne l'avais toujours pas noté, comme persuadé qu'il allait peu à peu s'évanouir, revenir à l'état de ce qu'il est sur le papier : une petite série B maligne.

Mais non rien à faire, la claque reste intacte, l'impression d'avoir vu un petit génie dépoussiérer un genre si balisé est toujours là, et "Under the Silver Lake" m'a conforté dans cette certitude que j'allais suivre (Vous l'avez, vous l'avez ?) ce surdoué de très très près.

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"Tesnota" avait été l’un de mes chocs 2018. Inutile donc de dire que j’attendais la "Grande fille" de Kantemir Balagov avec une énorme impatience. J’en ressors remué, fatigué, tremblant devant tant de beauté, de Russie et de souffrance, de vert et de danse du diable, de sourires qui veulent dire « J’ai mal ».

En seulement deux films le disciple d'Alexandre Sokourov s'impose comme un metteur en scène majeur qui assume totalement sa filiation avec le maître Tarkovski tout en travaillant une réelle singularité.

Attention c'est du cinéma exigeant, rude même, mais si vous aimez l'inconfort je vous promets une véritable expérience sensorielle et charnelle de 137 minutes.

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Wang Bing est le plus grand radiographe de la Chine actuelle, et avec cet "Argent amer" et ses 2h36 (un court-métrage pour lui), il poursuit sa plongée vertigineuse au cœur de ce pays en mutation qui consume tous ceux qui n'ont pas pris en marche le train du capitalisme et du monde marchand. Ces êtres survivent tant bien que mal, se battent et se débattent, éructent, boivent, pleurent, et ce documentaire sidérant nous fait témoin de cette mort programmée, que nous encourageons à chaque fois que nous validons notre panier Amazon.

En parallèle de son activité de réalisateur, Wang Bing s'est mis à produire le travail des autres, sans lui on peut imaginer que le très beau "So Long, My Son", sorti en juillet dernier, ne serait pas arrivé jusqu'à nous.

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Quand un vieux bouffeur de cinéma blasé sort bouleversé...

Colin Firth + Julianne Moore + Umebayashi + Tom Ford + Eduard Grau = Beau comme du Wong Kar-Wai ou du Douglas Sirk...

Sans oublier cette partition totalement déchirante de Abel Korzeniowski...

http://youtu.be/JK45fn7wGMc

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L'horreur est-elle moins pénible au soleil ? (A peu près Charles Aznavour)...

[...] Enfant malade de "2000 Maniacs" et "The Wicker Man", "Midsommar" est un monstre qui dévore peu à peu ceux qui peuplent le film et ceux qui le regardent. 2h30 de vertige, de transe dont on ne sort pas indemne. Et ce pour plusieurs raisons : nous avons peur du noir, alors ici l'horreur s'étalera au soleil, nous sommes habitués à voir une image crade souligner le geste crade, donc Aster fait du lustré en permanence, photographie, mise en scène, musique rivalisant de virtuosité et de beauté, la violence faite au spectateur va d'habitude crescendo, ici on prend place dans des montagnes russes, les plages de douceur et même d'humour rivalisant constamment avec des situations et des images qui provoquent l'effroi. [...]