Les meilleurs films de 2018 selon Yasujirô Rilke

Annotation :

Le plus grand film politique de son auteur. Avec une maestria exemplaire, à la manière d'un thriller d'action, Spielberg décortique la nécessité saine des contrepouvoirs. Porté par un casting magistral et une musique au sommet !

Annotation :

L'émotion qui nous étreint les 2/3 du film tient à : la fragilité superbe (entre sauvagerie et paradis perdu) de ce qui nous est raconté ; le sentiment d'un cinéaste arrivé au sommet de son art ; la beauté radieuse de tous les interprètes.

Annotation :

Il y a une vérité dans les larmes. En évitant la charge lacrymale à thème. En se glissant dans la tradition balzacienne du roman réaliste. Xavier Legrand trouve une distance juste pour faire un film de cinéma et un portrait social. Puissant !

Annotation :

Kechiche, fort d'une Palme d'Or, atteint un degré de son cinéma où il peut aller à l'épure la plus désinvestie d'un scénario pour atteindre le vitalisme au cœur de son art depuis "La faute à Voltaire". Et il l'exprime avec ferveur.

Annotation :

Skorecki s'en affligeait : la majorité des cinéphiles s'en contrefiche mais on a rarement l'occasion de voir une oeuvre d'art au cinéma. C'est le cas ici devant cette exploration fascinante, conjointe, de la sexualité et de l'espace.

Annotation :

Dans un écrin ouaté par la neige et des cadres qui terrent autant qu'ils éclairent, Manivel et Igarashi font perler une œuvre délicate, un joyau poli par la grâce bénine du quotidien d'un enfant de six ans, espiègle et merveilleux.

Annotation :

Par delà l'apparence "art déco", cet "Île aux chiens" compile ce qui forge tout bon film : une caractérisation marquée des personnages, un style très reconnaissable, des péripéties aux enjeux forts, une gestion croissante du rythme.

Annotation :

Succéder à Cukor et Wellman n'est pas une mince affaire. Encore moins quand le projet était initialement prévu pour Eastwood. C'est un coup de maître pour le premier film de Cooper, formellement fouillé et profondément touchant.

Annotation :

Meilleur polar asiatique de 2018 (devant "Burning", "Psychokinesis", "The 3rd Murder", "Une pluie sans fin"...). Digne des grands Johnnie To, on y trouve aussi un drame historique sur les relations de soeurs ennemies des deux Corée.

Annotation :

Alice Rohrwacher est l'un.e des plus grand.e.s réalisateurs.rices italien.ne.s en activité. Cette fable écologiste et marxiste en témoigne, chargée d'une plasticité forte et d'un acteur plus fascinant encore que le Fonte de "Dogman".

Annotation :

En une vignette-pastiche, presque un sketch étiré, Dupieux tourne son véritable 1e film français et renverse sur lui-même, en lui-même, le genre fétiche du polar. Écrit comme un ruban de Moebius, un savoureux jeu de chausse-trapes.

Annotation :

1e film signé Gerwig, entre W.Anderson et Baumbach, tout pourrait ressembler à un drame adolescent convenu. C'est sans compter l'énergie superbe de S.Ronan, la photo, le montage syncopé et la délicatesse profonde de l'ensemble.

Annotation :

Œuvre chorale dans le Casablanca d'aujourd'hui, ourdie par une histoire du cinéma savamment digérée, Ayouch orchestre une cantate polyphonique et païenne à la gloire de la liberté au Maroc, à la joie de vivre comme on l'entend.

Annotation :

Audiard s'attèle au western, fort d'un scénario et de comédiens qui donnent chair et âme aux personnages. Riche aussi d'une dramaturgie qui laisse entrevoir le glissement de la violence à la diplomatie. Le tout, entre les quatre éléments.

Annotation :

Le meilleur japanime 2018 (pas encore vu "Mirai" d'Hosoda). Tressé par une musique subtile, délicate, sans être pompière ou sur-existante, un drame sur le harcèlement scolaire avec une pléthore d'inventions visuelles. Emouvant !

Annotation :

3 parties, moins autour d'un attentat neonazi que d'une femme empêchée par l'injustice et la justice de faire son deuil. L'approche au plus près du personnage de Kruger rend l'émotion intime, à fleur de peau.