SensCritique
Cover Les meilleures BD de 2022

Liste de

30 BD

créee il y a environ 2 ans · modifiée il y a 3 mois

Le Petit Frère
8.1
1.

Le Petit Frère (2022)

Sortie : 11 mai 2022.

Roman graphique de Jean-Louis Tripp

fan_2_mart1 a mis 8/10.

Annotation :

A la manière des plus grands (Carrère, Kozelek), une description intime et détaillée d'un affect traumatique : la mort accidentelle d'un petit frère, fauché sur la route du retour des vacances. La maestria sensible, à ne pas confondre avec un quelconque tape-à-l’œil, avec laquelle Tripp dépeint l'infra-quotidien pour parvenir à l'universel m'a transporté (pas aux larmes, comme ma copine, mais quand même). Le sentiment de haine (de soi, des inconséquents et très ordinaires auteurs de l'accident) n'est pas ici pas tamisé par un quelconque surmoi bien-pensant, ce qui n'empêche cette belle œuvre en noir et blanc, assez lyrique dans les pages qui visualisent le drame et son impact émotionnel, de trouver une porte de sortie élégante, une acceptation meurtrie, jamais tout à fait résignée.

Un général, des généraux
7
2.

Un général, des généraux (2022)

Sortie : 4 février 2022.

BD franco-belge de Nicolas Juncker et François Boucq

fan_2_mart1 a mis 8/10.

Annotation :

J'adore Boucq, qui est sans doute un de mes dessinateurs préférés, son style reconnaissable faisant la jonction idéale entre du franco-belge stylisé (ici, avec un matériau réaliste, on ne peut qu'admirer sont art de croquer le réel) et une modernité plus si moderne, qui le rapproche aisément des Moebius et consorts. Privilégiant ici l'efficacité narrative aux grandes fresques qu'on trouve parfois (par exemple dans Bouncer), Boucq signe ici avec Nicolas Juncker une truculente farce historique qui raconte une période historique souvent connue simplement de nom mais ô combien déterminante : la fin de la guerre d'Algérie et l'avènement concomitante de la Vème république. Pas forcément évident de s'y retrouver, à une période où la multiplication des protagonistes (et pour beaucoup, des généraux et anciens généraux !) tout comme la confusion clanique (l'alliance insolite entre les communistes et la droite pour faire barrage aux militaires) a de quoi déboussoler. Sans compter sur les parfois pas toujours très lisibles positions de ceux qui s'opposent ou non à l'Algérie française ; les revirements étranges étant par ailleurs multiples (on s'amusera avec délice du général Salan se retrouvant embarqué avec le fascisant-Comité de Salut Public qui avait pourtant essayer de le faire sauter au bazooka à son domicile !). Malgré tout, trouvant un juste équilibre entre profusion et simplifications (les runnings gags amusant des carottes ou des cris de ralliements gaullistes ou algérois), avec un sens du gag souvent très réussi ( les doubles-pages de l'objet BD se concluant très souvent par une chute drôlatique : "Vous venez de donner les pleins pouvoirs à un général que vous qualifiez de "factieux" ?"). Et sous la galéjade grotesque, on sent néanmoins toute la problématique : la France, grand pays démocratique, n'ayant finalement pas tant que ça à envier à certaines dictatures du Tiers-Monde, quant on voit l'impuissance des politiques à juguler la montée militaire, fût-ce t-elle d'un apprenti dictateur de 67 ans... Illustration drôlatique et historiquement édifiante si il en est !

Le Tombeau du géant - VilleVermine, tome 3
7.7
3.

Le Tombeau du géant - VilleVermine, tome 3 (2022)

Sortie : 12 janvier 2022.

BD franco-belge de Julien Lambert

fan_2_mart1 a mis 8/10.

Annotation :

Le trait est toujours autant, sinon toujours plus magnifique. Un plaisir donc d'arpenter Ville Vermine, avec laquelle on se familiarise tranquillou. Le gimmick des objets parlants est toujours présents mais moins central (exception, le Fendoir Merlin, comme évocation d'Excalibur et idée incarnée de l'influence que les objets peuvent exercer sur nous, ne serait-ce que pour leur existence et les possibilités qu'ils nous laissent entrevoir). A l'instar d'un BlackSad, l'histoire s'avère moins exceptionnelle que le dessin, mais tout de même de très bonne facture, avec ici une réflexion plutôt intéressante et relativement subtile sur le genre, les discriminations, l'homosexualité et... l'usage même de la violence (parfois rendue nécessaire, mais à éviter).

Le Bestiaire du crépuscule
6.5
4.

Le Bestiaire du crépuscule (2022)

Sortie : 10 juin 2022.

BD de Daria Schmitt

fan_2_mart1 a mis 7/10.

Annotation :

Une bien belle pièce adaptée assez librement - même si, surprise, une brève nouvelle se glisse dans l'interstice- de Lovecraft et adoubé par Druillet lui-même. Le style graphique, soigné crayonné, m'évoque plutôt celui de Peeters, particulièrement lors de ses excursions en cités obscures. Bref, il s'agit ici assez classiquement d'exploiter un thème usuel dans le cinéma de genre et dans le monde de la bande-dessiné : l'existence d'un imaginaire dépassant la rationalité (je parle pour ma peur d'Imaginarium, songeant aux films de Gilliam et Burton, par exemple). Sujet désuet mais ici magnifié par une alternance de croquis noir resserré et d'irruptions colorées surréelles, jolie piste graphique. Du reste, l'excursion dans ce parc maudit est l'occasion de formuler quelques dialectiques, lesquelles laissent un craindre un schématisme simpliste mais heureusement revivifiée par quelques reconfigurations incongrues : ainsi la patronne du parc en novlangue managériale englobe développement personnel, écologie rationalisée qu'on croit d'abord raillée, mais pas tant. La classique irruption d'un fonctionnaire pointilleux, psycho-sanitaire, se révèle là aussi être une mascarade et le bestiaire du Crépuscule forcément d'être un plaidoyer pour l'existence d'un monde opaque et sous-marin, chez à HP, en dehors du spectre de la raison, tout en inscrivant sa poésie macabre dans un contemporain défloré avec un regard vif et singulier.

Le Poids des héros
7.6
5.

Le Poids des héros (2022)

Sortie : 19 janvier 2022.

Roman graphique de David Sala

fan_2_mart1 a mis 7/10.

Annotation :

D'abord saluons le style graphique de David Sala, tout simplement magnifique. Et évoquant, en fait, plutôt des grands noms d'histoire de la peinture que de la bande-dessinée : Klimt, Schiele, Hooper, le fauvisme... Sans que cela ne soit au détriment de la narration plutôt impeccable dans sa manière d'imbriquer la grande Histoire (résistance au franquisme puis aux nazis) dans la petite (l'histoire singulière de l'auteur lui-même). Ainsi le soin apporté à certains souvenirs d'enfance puise dans la précision pour y trouver une vérité générale (ainsi du souvenir des lunettes 3D pour regarder l'Etrange Créature du Lac à la télé comme reflet de l'amour paternel et rite social scolaire, les tourne-disques écoutés alors ou encore l'argot lyonnais de la bande de footeux). Magnifiques planches, un bon nombre pouvaient être admirées l'oeil bloqué, et histoire sensible, mais sans doute-il manque t-il aussi d'un brin de folie pour entrer émotionnellement pleinement dans ce récit tout conte fait assez pudique, retranchant l'horreur derrière les couleurs pastel de l'enfance et le drame dans le non-dit des adultes - là où un Peeters plongeait intégralement dans son intimité, récemment encore.

Sous le trottoir – Les Nouvelles Aventures de Lapinot, tome 5.1
6.2
6.

Sous le trottoir – Les Nouvelles Aventures de Lapinot, tome 5.1 (2022)

Sortie : 14 janvier 2022.

BD franco-belge de Lewis Trondheim

fan_2_mart1 a mis 7/10.

Annotation :

Trondheim, en plein Covid, décide de griffonner trois cases, de laisser deviner à ses lecteurs (qui doivent être une belle bande de nerds, m'est avis) la chute, de la dessiner, le plus proche gagnant le gros lot (genre un paquet de carambars). Et malgré le caractère plus que chiche de ses livrets, qu'on lit en une dizaine de minutes, Lewis rappelle à quel point il est le patron, capable, à l'instar de Malcolm, de surprendre constamment, par des gags drôlatiques, imprévus, et pourtant cohérents. Sous le trottoir épingle donc gentiment (et avec plus de subtilité que, au hasard, le pensum Department of Truth, le complotisme)...

Ultra secret - Les Nouvelles Aventures de Lapinot, tome 5.2
6.7
7.

Ultra secret - Les Nouvelles Aventures de Lapinot, tome 5.2 (2022)

Sortie : 14 janvier 2022.

BD franco-belge de Lewis Trondheim

fan_2_mart1 a mis 7/10.

Annotation :

... tandis qu'Ultra Secret, tourne en dérision les services secrets. Avec plus de panache que tous les Austin Powers du monde - il faut peut-être que je remonte à Burn After Reading pour avoir en tête une satire aussi drôle et pertinente du dérisoire de la société de contrôle.

Voleuse
7.5
8.

Voleuse (2022)

Sortie : 2 février 2022.

Roman graphique de Lucie Bryon

fan_2_mart1 a mis 7/10.

Annotation :

Avec ce trait léger, entre manga mignon (mais surtout pas kawaï) et croquis de strippers sur réseaux sociaux, Voleuse nous embarque en douceur dans son univers adolescent contemporain, tranquillement détonnant. Cette manière de toucher à des problématiques d'aujourd'hui, sans surplomb ni appui à gros traits (que l'héroïne soit lesbienne sinon bi, n'est pas problématisé, mais naturel ; l'organisation d'un mode de vie autour des réseaux sociaux est une constituante, pas un jugement boomer-esque) souffle un petit air frais. L'histoire cleptomane, entre prétexte et traitement par dessus la jambe d'un problème psy pourtant pas sans enjeu, est au fond un prétexte pour découper en petits épisodes drôlatiques cette jérémiade girly millenial.

R.U.R. - Le soulèvement des robots
7
9.

R.U.R. - Le soulèvement des robots (2022)

R.U.R.

Sortie : 4 mai 2022 (France).

BD de Kateřina Čupová, Karel Čapek et Kateřina Čupová

fan_2_mart1 a mis 7/10.

Annotation :

Je ne connais le roman (la pièce?) originelle que de nom, et que Capek qu'en étymologiste ayant façonné le terme de robot, repris et développé par Asimov. Je ne peux juger la fidélité de l'adaptation, mais je la suppose plutôt forte : et force est de constater que sur pas mal d'aspects, comme toute grande oeuvre SF, Le Soulèvement des Robots préfigure beaucoup de problématique. Le tout baigne dans une ambiance crypto-marxiste menant au soulevement des robots en tant que force de travail, les bourgeois s'étant rendu inopérants. Mais pas que : l'extinction du vivant, le suproductivisme sans entrave sont aussi largement évoqués. Bien sûr, le tout a aussi un côté fantastique old school, avec la question de l'âme des robots, créations de l'homme se substituant à celle de Dieu (l'arrière-fond religieux apocalyptique, incarné par le personnage de la servante Nana n'est pas ce qui a le mieux vieilli) reste assez sommaire, mais à le mérite de poser les bases d'une réflexion sur le sujet (dès lors que les robots agissent travaillent, ressentent - la douleur, pour éviter les accidents, savoureux détail réflexif- et même aiments comme des humains, qu'est-ce qui les différencies ?). Porté par un trait aéré et dont la luminosité pastel tranche avec la noirceur environnante (certes en deni, jusqu'au final survivaliste théâtral, pas forcément le plus intéressant non plus, même si une bonne manière de signifier l'impuissance de l'argent comme force matérielle, et de la force brute comme coercition), le tout se dévore agréablement, jusqu'à un final mystico-écolo qui rappellera pour les sachants, celui de l'épilogue de FF7, une des plus belles images gravées dans ma mémoire.

L'Avenir de la famille - Saint-Elme, tome 2
7.5
10.

L'Avenir de la famille - Saint-Elme, tome 2 (2022)

Sortie : 12 janvier 2022.

BD franco-belge de Serge Lehman et Frederik Peeters

fan_2_mart1 a mis 7/10.

Annotation :

Comme pour le premier tome, on continue ici tranquillement d'effeuiller l'intrigue quelque part entre du James Lee Burke et du Twin Peaks à la sauce savoyarde (disons). Le trait de Peeters est toujours aussi agréable, enchaînant planches diurnes pastel et nocturnes flashy neon/giallo. On entrevoit un peu plus les arcanes de la famille de ripoux qui gouverne le bled à la mafieuse. Plus que celui des grenouilles écrabouillées, j'ai bien aimé le running gag du fils à papa cocaïné afro qui s'offusque de l'usage du mot "nègre" par son chaperon gangster. Toujours ce mystère chamanique/magie noire en sourdine, et pas mal de zone d'ombres, sans qu'on soit perdu dans un environnement qu'on se plait à parcourir encore, attendant quand même que les choses décollent pour de bon sur le troisième tome imminent (et déjà affiné).

La République du Crâne
7.3
11.

La République du Crâne (2022)

Sortie : 25 février 2022.

BD franco-belge de Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat

fan_2_mart1 a mis 7/10.

Annotation :

Le préambule annonce un projet d'intérêt : présenter les pirates sous un jour différent, diffamatoire un peu, que celui qui nous est habituellement présenté. Aux bêtes sanguinaires, substituer des affranchis égalitaires, des anarchistes férus de démocratie directe. Rapidement, me vient tout de même un écueil, digne et c'est peu flatteur de l'écrire, de Raymond Aron : égalitarisme et démocratie, ok, mais dès lors pourquoi insister autant sur le charisme de certains protagonistes (Sylla le beau parleur, la Reine Maryam au mutisme captivant) ? Critique un peu trop vite dégainé, puisque dans leur copieuse postface, les deux auteurs assument cette auto-critique théorique laissant la part belle au charisme, laquelle ne relève donc pas que d'un choix narratif et stylistique inconscient. Du reste, la référence en terme de décorum la plus proche demeure le Pirates de Sid Meiers, qui insiste sur l'équilibre des forces entre espagnols, portugais, français, britanniques et néerlandais côté Caraïbes. Ici, nous est donc servi un relativement sommaire mais efficace récit d'aventure (quelques abordages, batailles épiques et plus ou moins filoutes, une traversée forcément tempétueuse), non sans esquisser, ce qui est moins graphique que les homériques joutes, certes, mais intellectuellement plus fécond l'organisation d'un mode de vie alternatif, avec ses petits remous démocratiques, ses rites anthropologiques (belles idées que ces faux-procès rituels ou que ce journal de bord adressé à un ennemi +/- fictif). Si la morale ne semble pas aussi angélique qu'annoncée (aporie classique mais peu soulevée : quid d'un mode de vie alternatif récupéra-rien infoutu de produire ses propres biens de subsistances, coucou Lordon vs les ZAD), avec en ligne de mire des groupes sociaux immanquablement retournés par les locuteurs charismatiques, se pensant surtout comme altérité, que la mansuétude finira par perdre (tombé par le militaire épargné assumant dès lors qu'il les traquera jusqu'à exécution).

Les Pizzlys
7.7
12.

Les Pizzlys (2022)

Sortie : 5 octobre 2022.

Roman graphique de Jérémie Moreau

fan_2_mart1 a mis 6/10.

Annotation :

On pouvait craindre une antinomie un peu facile entre monde occidental moderne corrompu, au un adulte à peine-majeur s'überise littéralement à la tâche pour élever ses deux jeunes frères et sœurs, à l'eden alaska comme terre promise, belle échappée hors du monde vers un dans le monde bien tangible. La patte graphique, spirituelle et psychédélico-mystique, fait d'échappée oniriques rose fushia sert un propos qui parvient lors de sa trouée centrale à s'incarner sur des motifs singuliers. Couru d'avance que le jeune swtiché apprendra à se déconnecter - et se reconnecter à une nature idoine-ment présentée comme un jeu vidéo grandeur réelle, devant un iconique chasseur. Couru d'avance aussi que la sœur accro au smartphone tissera une amitié autochtone, mais la manière de figurer des rapports aux mondes différents, sans établir de hiérarchie, par le truchement de dessins figuratifs, sectionne telle une tranche de philosophie anthropologique nette et sans bavure. Si la trajectoire de la comète naturaliste est somme toute prévisible, quelques bifurcations permettent ainsi de saisir un rapport sensible et repensé du réel (l'autochtone imaginant un Alaska climatiquement rechauffé, havre d'un internet-télépathique), sans tout à fait faire abstraction d'un réel pas toujours rose (l'alcoolisme indigène, fléau bien connu, n'est pas totalement éludé). Dans une débauche graphique assez évidente, cette excursion syncrétique (les Pizzlys sont un amalgames d'ours polaires et de grizzly, et le protagoniste trouve une forme de salut dans une symbiose avec sa nature ursidée du royaume des songes), se conclut avec panache, fût-il malgré tout absorbé par ses propres feux de joies.

La Constellation du chien - L'Âge d'eau, tome 1
7
13.

La Constellation du chien - L'Âge d'eau, tome 1 (2022)

Sortie : 12 janvier 2022.

BD franco-belge de Benjamin Flao

fan_2_mart1 a mis 6/10.

Annotation :

Du coup, je ne sais pas si il y a un rapport avec le roman post-apo/survivaliste La Constellation du Chien que j'avais emprunté par erreur, mais si il y a un lien, c'est un indirect. L'Âge d'eau partage un constat auto-destructeur de l'être humain (ici la très réaliste montée des eaux, et une humanité qui hésite entre vivre simplement hors des villes, ou se barricader dans le déni urbain). Forcément glaçant quand on est soit peu éco-anxieux. Sans trop noircir le tableau (heureusement moins que le caricatural bouquin évoqué avant), Flao parie quand même, contre toute expérience anthropologique sur une sorte de compétition pour la surive, ce qui est toujours un peu dommage (surtout qu'il s'agit d'un cliché littéraire archi-rabattu). Par ailleurs, ses très probables penchants anarchistes, si ils ne sont pas sans soulever de lièvres troublants (le fait que notre naissance constitue une signature à notre insu d'un pacte social et juridique auquel on ne consent pas librement), se révèle parfois un peu simpliste (aka, le kick de la punkette contre le footeux, assez binaire dans la manière dont il est narré). Naturo-gaga, parfois un poil ampoulé (les pages poétiques), avec un trait certes soigné, parfois rugueux et brouillon, mais capable de quelques plans d'ensemble comme un point de fusion entre le croquis habité d'un Pratt et la forme d'un Boucq.

Zoc
7.3
14.

Zoc (2022)

Sortie : 18 mars 2022.

BD (divers) de Jade Khoo

fan_2_mart1 a mis 6/10.

Annotation :

Graphiquement élancé, d'une coloration pastel tout à fait agréable et apaisante sans s'avérer nunuche pour un sou, Zoc est une petite historiette qui a pour principal écueil... d'être une petite historiette. La poésie légèrement fantastique de cette jeune fille dont la chevelure capte et capture l'eau en une longue traînée agit comme une métaphore à la fois opaque, soumise à différentes interprétations, et limpide, sans mystère, agissant comme le témoin d'une spécificité à maîtriser, d'une particularité à affirmer, d'un don à faire fructifier. Quoique convenu, la rencontre de l'eau et du feu, yin et yang, tisse là encore une belle métaphore dont on voit tout de même rapidement poindre l'horizon complémentaire. Pas sans rappeler, en version légère, sans surplomb méta ni noirceur macabre, la percée récente de Fujimoto, Zoc est une ballade apaisée, un conte initiatique adolescent sans conflit, qui compte, et c'est déjà beaucoup, sur sa poésie flottante, sur ses errances délicates (les propos apaisants d'un père accompagnateur, les vannes légères sur un monde anxiogène, le retour sempiternel des mêmes questions usantes).

Look Back
7.5
15.

Look Back (2021)

Sortie : 9 mars 2022 (France).

Manga de Tatsuki Fujimoto

fan_2_mart1 a mis 6/10.

Annotation :

Fujimoto est l'un des mangakas hype du moment. En lisant Firepunch (je ne me suis pas encore penché sur Chainsaw Man) on comprend aisément pourquoi : un univers sombre, absurde, déjanté, perturbant, mais pétri d'humour. Ici, tout semble bien plus apaisé, sobre. Look Back est certes un manga méta, puisque racontant la rencontre en école primaire de deux apprenties dessinatrices. Mais l'approche du sujet se veut sans doute plus réflexive sur l'activité même de dessiner que sur la narration ou le format même ( par contraste, la réalisatrice commentant et orientant l'action dans Fire Punch était bien plus disruptive ). Réflexive et sensible, un soin certain ayant été apporté à certaines planches, par exemple, celles dévoilant tel un Monet peignant ses bottes de foin au fil des saison, Fujimoto croque l'obstination de sa jeune mangaka, dans une position fixe, imperméable aux changements climatiques qui l'entourent. Ou encore, celle détaillant le regard noir et ébranlé de la jeune fille apprenant une terrible nouvelle... Vacuité du fait de dessiner, sinon celui de pouvoir réécrire l'histoire et s'évader dans l'imaginaire, comme semble le clamer un épilogue dont on mesure du bout des doigts la portée évanescente et rêveuse.

Mais aussi une histoire d'amitié ébauchée, entre deux adolescentes, l'une arrogante, espiègle et faussement sûre d'elle, la seconde, timide (hikkimori même) mais soigneuse et appliquée ; leur complémentarité étant symbolisé par ces mangas qu'elles dessineront à quatre mains, l'une au scénarios/personnages, la seconde aux décors extrêmement soigné. Seulement, plutôt que de s'accrocher à ces petits détails sensibles, Fujimoto, lui-même peut-être encore adolescent dans son approche, ne peut s'empêcher de légèrement glissé sur deux pentes savonneuses : d'une part, celle qui pense qu'il faut absolument qu'un drame advienne (à ce titre, il a sans doute moins dépassé le medium et ses prérogatifs qu'il le pense), ensuite, celle d'un pathos parfois légèrement trop appuyé. Malgré tout un one shot recommandable, dévoilant l'aspect sentimental d'un auteur ostensiblement plus occupé à rouler des mécaniques.

Révolutions - Bolchoi Arena, tome 3
7.3
16.

Révolutions - Bolchoi Arena, tome 3 (2022)

Sortie : 19 janvier 2022.

BD franco-belge de Boulet et Aseyn

fan_2_mart1 a mis 6/10.

Annotation :

La découverte d'une deuxième Terre (classique de la SF) est l'occasion d'un chamboulement. L'héroïne s'enferme ainsi dans son héroïsme et veut agir pour sauver cette nouvelle vie - fût-elle un duplicata généré par IA. Avec en parallèle la traque entre le Nemesis de notre héroïne - le belliqueux mais finalement plutôt malin Koshak- et, justement des IA capitalistes, le tout s'avère plutôt palpitant et vertigineux. De surcroît, le petit copain délaissé, Colin, s'adonne malgré sa pusillanimité de départ, à des jeux coquins, fluctuellement genrés, ce qui finit de donner un peu de sel sériel à cette saga qui s'installe tranquillement.

La Brigade chimérique : Ultime renaissance
7.2
17.

La Brigade chimérique : Ultime renaissance (2022)

Sortie : 5 janvier 2022.

BD franco-belge de Serge Lehman et Stéphane de Caneva

fan_2_mart1 a mis 6/10.

Annotation :

Suite d'aventures quand même pas bien progressistes : l'idée semble être, en plus de faire un peu de fan service et, concédons, un bel objet, d'inscrire les poncifs du comics américain dans un contexte français. Sur-hommes pour sauver les petites gens, donc. On s'amuse bien sûr de la relecture u-chronique, tout en s'interrogeant sur le fond de l'air parfois un peu délétère (les racailles du métro englouties par un Loup-Garou vengeur, la tigresse fémi-nazie gentiment moquée pour ses positions vegan et éveillées).

Strange Adventures
8.1
18.

Strange Adventures (2020)

Sortie : 29 avril 2022 (France).

Comics de Tom King, Mitch Gerads et Evan "Doc" Shaner

fan_2_mart1 a mis 6/10.

Annotation :

Je suis un gros béotien de la chose comics, voire réfractaire, faut situer. Du coup, l'aspect fan-service, je désosse Batman pour rhabiller Superman et je remet au premier plan l'obscur Adam Strange, en soi, je m'en tape un peu les coquillettes. J'entends l'idée de Bégaudeau : quand on malaxe narrativement un personnage mythique, plus besoin de le re-situer, c'est du temps de gagné pour laisser place à la captation de ce qu'il fait (il causait de Serra reprenant Don Quichotte ou Louis XIV mais voilà). Pourquoi pas : sauf que là ça ressemble plus souvent à mes yeux à des clins d’œil pop-culture pour publics ado crétinisés adulant tous ces trouducs en moule-bites, plutôt qu'une "réflexion" sur la figure de justicier que serait Batman ou d'icône que serait Superman. Le parc d'attractions, même vaguement déconstruit, reste une aire de jeux pour grands enfants refusant de voir le monde sans couleurs flashy - ou noirci quand on se croit plus malin, mais c'est le revers.

Adam Strange, que je découvre, donc, c'est un moule-bite rouge, casque de spationaute (il faut très tournant 50/60s, le bonhomme). On le suit sur deux temporalités éclatées autour d'un montage alterné et de deux styles graphiques (l'un plus pop/ligne claire, l'autre plus mature/griffonné). D'un côté, il signe des autographes puis est rapidement accusé du meurtre d'un de ses fans complotistes - enfin accusé par certains, pas la masse médiatique insipide qui le défend. De l'autre il combat dans sur une planète entre Dune (enfin Arrakis) et l'antre des Reptiliens, trois peuplades, lézardeuses ou rocheuses qui vénèrent l'eau. Ces stratagèmes guerriers et cette enquête finalement assez balisée (un détective sur-intelligent, sorte de John Doe omniscient qui connaît par coeur le corpus de l'humanité tout entier, déployé selon une astuce narrative encore moins finaude que Holmes par Doyle) intéressent moyennement, se laissent suivre disons.

Non, ce qui intrigue quand même un peu, c'est le portrait flou et évanescent de Strange, bien trop lisse et normal, adulé par la plèbe hébétée qui y voit un pur héros aryen digne de Starship Troopers - sans l'acidité - et ce qui se révèle de ses petits mensonges, ses petites manigances. Sa fille morte, vraiment ? Capable de renoncer à son honneur pour survivre, lors d'un duel à mort contre un Lézard, Strange n'est-il pas prêt à tous les mensonges et les duplicités ? Sans grande finesse, cette construction d'un récit très dans l'air du temps (d'un côté la dénonciatio

La Dernière Reine
8.1
19.

La Dernière Reine (2022)

Sortie : 5 octobre 2022.

Roman graphique de Jean-Marc Rochette

fan_2_mart1 a mis 6/10.

Annotation :

Par l'auteur du Transperçeneige (que je n'ai toujours pas lu, juste vu adapté) un récit que je qualifierais modestement d'écologiste de droite. Édouard Roux est brimé par d'idiots camarades non seulement pour la couleur patronymiquement annoncée de sa capillarité, mais comme étant ami des ours et fils d'une sorcière. Le début, assez mystique, brouille les pistes temporelles pour rappeler d'un côté la permanence de l'ursidé et le caractère éphémère de l'homme. Cette manière incongrue de peupler le monde d'ignares violents et d'escrocs vénaux, opposé à la bulle de sagesse incarnée par Roux et celle lui sculptant un nouveau visage pour remédier à sa gueule cassée (par la Grande Guerre, s'entend), semble comme tisser une constellation d'individualités intrinsèquement mauvaises plutôt qu'un système produisant des comportements. La responsabilité individuelle et l'appel du gouffre pour une humanité corrompue : à l'échelle du Vercors, c'est l'abysse que creuse Rochette, dont le trait croqué très XIXème siècle semble comme vilipender la modernité porteuse en soi de tous les maux. Quelques dialogues sur l'art, composante assez récurrente du récit, moquent ainsi le dada et Duchamp, autant pour leur fumisterie incompétente que comme signe du déclin capitaliste - préférant se recroqueviller vers des formes d'arts figuratives porteuses de sens, puisque émanations sensibles de l'ordre naturel. Baladé entres les époques, le lecteur risque, émerveillé par un sens réel de la dramaturgie sensible et sans pathos, risque de s'égarer sans le savoir sur des Chemins Noirs qui proposent de fait pour trajectoire une impasse seulement.

Les étoiles s'éteignent à l'aube
7.2
20.

Les étoiles s'éteignent à l'aube (2022)

Sortie : 5 janvier 2022 (France).

Roman graphique de Richard Wagamese et Vincent Turhan

fan_2_mart1 a mis 6/10.

Annotation :

Adapté d'un livre, cette bédé me fait plutôt l'effet d'une nouvelle bien tassée autour d'un motif simple. Un fils retrouve son père biologique, mi-indien du Canada, pour l'accompagner mourir, selon un rite ancien dans la montagne. En quelques flashbacks, on entrevoit les fêlures d'une existence maussade, d'un parcours familial et sentimental cahoteux, de même qu'on effeuille timidement quelques pans de la culture amérindiennes spirituelle. Malgré un dessin un peu brouillon, on rentre sans peine dans cette historiette simple et universelle qui clame, au final, que les souffrances ont toutes une origine traçables et que le lien du sang importe, mais moins que celui du temps. Sympathique et brève chevauchée dans les grands espaces américains (d'un auteur français).

La Mécanique des Vides
7.4
21.

La Mécanique des Vides (2022)

Sortie : 14 septembre 2022 (France).

BD de Zéphir

fan_2_mart1 a mis 6/10.

Annotation :

J'aime le dessin, et certaines planches sont particulièrement belles. Le délire poétique/onirique vaseux, au delà de quelques jeux de mots ou trouvailles sur-réalistes m'a laissé à la marge en revanche.

Leviathan
6.9
22.

Leviathan (2022)

Sortie : 6 janvier 2022 (France).

Manga de Shiro Kuroi

fan_2_mart1 a mis 6/10.

Annotation :

Leviathan, car le tout se passe dans le ventre d'une bête gigantesque (un vaisseau spatial sous perfusion limitée d'oxygène qui vire au ring de Battle Royale), mais surtout car ce manga semble s'inscrire dans la grande tradition des expériences de psychologie sociale de survie, en écho aux thèses assez pessimistes quant à la nature humaine de Hobbes. On regrettera une fois de plus que l'angle choisi soit celui de la mêlée générale sans une once de coopération, même si la manière de poser le cadre et les règles est assez convaincant dans sa mécanique. Par ailleurs, ce premier tome emboîte judicieusement les récits (le tout est résulte de la lecture d'un journal trouvé par des pilleurs de l'espace, lequel fût écrit par un ado qui va jusque douter de sa propre santé mentale : le doute est donc légèrement jeté sur la véracité de ce qui est rapporté). Le contexte posé, reste à voir comment tournera ce pugilat quand même un peu rapide et grossier dans certains rebondissements même si, par ailleurs, relativement implacable dans sa logique interne. Le tout servi par un dessin un peu rétro, soigné (Otomo-esque?).

The Department of Truth Volume 2: The City Upon a Hill
7.5
23.

The Department of Truth Volume 2: The City Upon a Hill (2021)

Sortie : 2 novembre 2021 (États-Unis).

Comics de James Tynion IV et Martin Simmonds

fan_2_mart1 a mis 6/10.

Annotation :

Pas mal de petites trouvailles graphiques (le souvenir enfantin dessiné naïvement) et narrative (le journal intime du chasseur traquant le sasquatch jusque la folie) font de ce second tome un plongeon touffu mais pas insonable dans les tréfonds complotistes (d'autant plus que le trait, chargé, n'en demeure pas moins d'une élégance supérieure à la moyenne). Du reste, l'aspect panoplie du parfait apprenti-complotiste s'émousse un peu, et le rôle trouble du mentor traître potentielle guidant notre binoclard dans les méandres interlopes injecte un soupçon de suspense bienvenu.

Hoka Hey!
8.1
24.

Hoka Hey! (2022)

Sortie : 26 octobre 2022.

BD franco-belge de Romain Maufront (Neyef)

fan_2_mart1 a mis 6/10.

Annotation :

Le western révisionniste semble désormais devenu majoritaire - d'un côté, tant mieux-, et il semble désormais y avoir d'avantage de récit de ce type mettant en avant des minorités opprimées (femmes et indiens, déjà) que des cowboys blancs cisgenre, à la fraîche. Hoka Hey, cri du coeur woke un peu anachronique, s'appuie donc sur l'air du temps pour appuyer un propos revanchard et sanglant, pas loin d'une sorte de fascisme illuminé pour le coup. Pas très glorieux donc, que cette dérive lente, d'un genre passé de réécriture de l'histoire par les vainqueurs à celle d'une vengeance à froid par ses victimes, justifiés en leurs actes par un relatif manichéisme (gageons : les héros ne sont pas tout à fait héroïques, et les salauds pas tout à fait salauds, et quelques blancs-becs jouent les alibi bonne conscience, mais pas loin quand même). Le graphisme plutôt soigné, le parfum d'aventure et le soin accordés aux quelques scènes d'action plutôt bien fichues, ainsi qu'un scénar' qui n'hésite pas à sacrifier des personnages sur l'autel de l'efficacité narrative, dans une veine moderne dépassant le genre et son aspect parfois gentillet et prévisible, rendent tout de même cette excursion vengeresse en terres arides plutôt agréables à suivre - pour peu qu'on mette de côté le fond un peu rance sous couvert de prôner le passage à l'acte militant.

Toutes les morts de Laila Starr
7.6
25.

Toutes les morts de Laila Starr (2022)

The Many Deaths of Laila Starr

Sortie : 6 mai 2022 (France).

Comics de Ram V et Felipe Andrade

fan_2_mart1 a mis 5/10.

Annotation :

Le trait est pas mal, quelque chose d'Hugo Pratt en mode fluo, quelques planches de fêtes ou de vue plongeante sur Mumbai sont même très belle. Mais l'histoire, redondante, prévisible, séquencée en 5 chapitres tient de la dissert de philo basique et se croyant maligne (l'incarnation d'idées abstraites sous forme d'entités divines renvoyant ici autant à l'hindouisme qu'à un imaginaire Gaman-ien surcôté). Car au fond, on pige vite que Laila trépassera à nouveau, qu'elle n'accomplira jamais elle-même la besogne qu'elle se fixe, et qu'on aura en guise de conclusion droit au prêt-à-penser couru d'avance : la vie n'est rien sans la mort. Super.

Ladies with Guns, tome 1
7.1
26.

Ladies with Guns, tome 1 (2022)

Sortie : 14 janvier 2022.

BD franco-belge de Olivier Bocquet et Anlor

fan_2_mart1 a mis 5/10.

Annotation :

A l'image de son titre piteusement explicite, Ladies With Guns est une bédé assez adolescente. Graphiquement, on est à mi-chemin entre de la bédé à l'ancienne et du manfra coloré - ça passe, mais clairement, ça n'est pas dinguo. Niveau scénario, comme on se doute, on est sur du woke bien manichéen avec d'un côté femmes-de-toutes-les couleurs-unissez-vous et de l'autre la meute de mâles veules, lâches, bedonnants, craspecs... Sans grande finesse, un tome 1 qui pose le lore et la constitution de la fine équipe qui fait déjà un carnage à mains nues, alors "imaginez si elles avaient des armes".

Le Hussard ailé - Cosaques, tome 1
6.6
27.

Le Hussard ailé - Cosaques, tome 1 (2022)

Sortie : 25 mars 2022.

BD franco-belge de Vincent Brugeas, Yoann Guillo et Ronan Toulhoat

fan_2_mart1 a mis 5/10.

Annotation :

Un vague background historique, et un récit d'aventures somme toute assez cliché (le héros dissident, son maître/vieux sage cynique et la charmante amazone guerrière). Pas trop de souvenirs, sinon celle d'une contextualisation historique méconnue (les Cosaques, sorte d'entregent entre Polonais et Russes), et une série d'accidents malicieuses sans plus, qui dépeignent encore l'acte guerrier comme acte de bravoure.

Racines - Talion, tome 1
6.1
28.

Racines - Talion, tome 1 (2022)

Sortie : 12 janvier 2022.

BD franco-belge de Sylvain Ferret

fan_2_mart1 a mis 4/10.

Annotation :

On peut sentir la labeur et la passion, mais ce premier tome empile les poncifs post-apo adolescents. Déjà, l'univers en tant que tel aligne les clichés surexploités (crise écologique, ville haute/basse, mutants) mais surtout, rend leur exposition scolaire et un peu pompeuse (textes narratifs sans finesse, multiplication bien trop rapides de personnages, clans, liens... laborieux). Ou comment essayer de plier en un tome ce qu'un Final Fantasy explique sur, disons, une bonne dizaine d'heures. Graphiquement, j'imagine Ferret féru d'Otomo (qui semble sa plus grosse influence) mais aussi de comics (dans la mise en page). Résultat, le mec sait dessiner, mais le tout n'est souvent pas loin de la pose totale, les quelques séquences d'actions se révélant là aussi puériles de stylisation faisandée. Je suis un peu rude, et peut-être que passé ce premier tome introductif, la suite se révélera plus fluide, mais à utiliser le terme de "Talion" sans aucune raison, me voilà un peu agacé.

Nuits de rouille - Yojimbot, tome 2
6.7
29.

Nuits de rouille - Yojimbot, tome 2 (2022)

Sortie : 4 février 2022.

BD franco-belge de Sylvain Repos

fan_2_mart1 a mis 4/10.

Annotation :

Pour le positif le dessin et surtout la coloration sont sympas, agréablement composés et découpés. Pour l'histoire, on est dans le régression geek-otaku enfantine (à quelques très rares passages "gore" près) avec cette histoire de gamin entouré d'un crew de robot samouraïs. En fait d'histoire un jeu vidéo bourrin, genre beat'em all qui enchaîne les bastons de dessin animé, dans un monde clos, comme énième résurgence d'un post-apo complotiste qui n'arrive même plus à dresser l'état du monde, seulement de ses replis.

Saison de sang
7.3
30.

Saison de sang (2022)

Step By Bloody Step

Sortie : 17 juin 2022 (France).

Comics de Simon Spurrier (Si Spurrier) et Matías Bergara

fan_2_mart1 a mis 4/10.

Annotation :

Sûr que c'est très bien dessiné, avec des fresques paysagères songeuses, un design épique et tout. Mais clairement, c'est un story board, de film ou de jeu vidéo, l'histoire n'étant qu'un empilement de cliché post-apo/fantasy sans grand sens. Il y est question de voyages, de monstres à terrasser, de gentils villageois, de méchants impériaux, de conte de fée, de cycle narratif en guise de twist, forcément. Se passer de dialogues semble d'ailleurs moins reposer sur une maestria narrative que sur la convocation permanente d'images pré-mâchée, déjà digérées. Agréable visuellement, mais puéril dans le traitement de son sujet (que cet imaginaire ado fasse naître des vocations écologistes ou philosophiques, j'en doute un peu). Je préfère, dans le genre muet, l'exercice de style sobre de Vives des débuts (Le Goût du Chlore) ou la fameuse bédé sur l'émigration australienne (Là où vont nos pères). En l'état, dubitatif je suis.

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