Un remake bien étrange ... et passionnant

/!\ ATTENTION CETTE CRITIQUE CONTIENT DE GROS SPOILERS /!\

Critique après visualisation de le Saison 1

Et voilà chers amis, après avoir regardé les 9 épisodes de cette première saison d'une audacieuse adaptation, je vais pouvoir m'atteler à une critique. Pour replacer les choses dans leur contexte, il est nécessaire que je dise de suite n'avoir encore jamais lu les comics éponymes, mais être en revanche un grand fan du film Watchmen : Les Gardiens qui ferait surement parti de mon top 10 de mes films favori si j'en avait fait un. C'est donc avec une oeuvre filmographique en tête et revu pour l'occasion que j'ai regardé cette série.

Pour commencer, je dois bien avouer qu'il est délicat de choisir par quel bout je me lance. Mais puisqu'il faut bien commencer par quelque part je vais donc parler de ce que je considère comme étant le gros morceau : Les personnages et leurs traitements, car c'est bien là que le film avait su me séduire. Difficile de passer derrière un Rorschach, un Comédien ou bien sûr un Dr Manhattan n'est-ce pas ? Et bien la série sera surement d'accord pour répondre oui puisque malgré le fait qu'elle se déroule de nos jours, les créateurs ont pris le soin de mélanger de nouveaux protagonistes avec d'autres bien connu. Et là où l'écriture est intelligente, c'est que même un Rorscharch qui est impossible à faire revenir sera présent continuellement à travers la Septième Cavalerie qui a repris son masque comme signe distinctif. Pour les autres, Laurie Jupiter devenue Laurie Blake nous revient plus âgé, et avec un traitement intéressant la faisant devenir une vieille inspectrice aigri qui ne parvient pas à oublier son chère John. Nous avons également Ozymandias qui est pour le coup superbement adapté avec les traits de Jérémy Irons et avec une écriture dans lequel nous reconnaissons bien ce vieux fou qui ne vit que pour sauver le monde avec des méthodes pour le moins imaginative. Pour les nouveaux, Angela Abar alias "Soeur Nuit" est badass mais pas toujours aussi intéressante qu'elle aurait pu l'être. En revanche, le Mirror Man est véritablement intéressant, avec l'idée du dôme et des images qui se reflète sur son masque qui est juste géniale et qui est surement l'élément dans l'épisode 1 qui m'a fait le plus accroché à l'oeuvre.

Mais la plus grande intelligence de Watchmen se trouve dans l'épisode 6. Le Juge Masqué, personnage que l'on aperçoit dans le film lorsqu'il frappe le Comédien après l'avoir surpris en train de violer Sally Jupiter, est présenté puis approfondi de la plus belle des manières. En nous expliquant l'histoire d'un héros présent dans les autres œuvres mais dont on ignore le destin, la série rend son lien avec la licence encore plus étroit, et lui donne une certaine valeur. Avec une réalisation en noir et blanc incroyable, l'épisode 6 est surement le meilleure, suivi de prêt par le cinquième mettant en avant l'histoire du Mirror Man.

Parlons maintenant de qui est sûrement ce qui m'a le plus dérangé, et il s'agit de l'histoire avec le Dr Manhattan. Teasé dans chaque épisodes, son arrivé à la toute fin de l'épisode 7 me faisait trépigner d'impatience. Malheureusement, et ce malgré l'intelligence du placement de la caméra et du script dans l'épisode 8, il m'a déjà fallu un moment pour me faire au design avec le nouvel acteur. Je crois d'ailleurs que je ne m'y suis toujours pas fait. Autant notre cher Homme Bleu est souvent d'une grande classe lorsqu'il use de ses pouvoirs, autant je ne parviens pas vraiment pas à comprendre pourquoi avoir mis une fin pareil à John. Puisque ce "Dieu" est capable de voir l'avenir, le passé et de faire ce qu'il veut avec la matière, tout cela sonne comme une véritable envie de suicide du personnage. Je peux comprendre l'idée qu'un être humain capable de tout et même de créer la vie ne soit finalement pas heureux mais le faire lorsqu'il est amoureux et vient à peine de retrouver la mémoire me parait étrange. Peut-être que la boucle temporelle était dans ce cas inéluctable mais puisque le Dr Manhattan se fait avoir par un homme seul alors qu'il vient de dégommer toute la bande, j'ai du mal à y voir comme impossible à empêcher. Il ne reste donc qu'une seule option : Sa mort était le seul moyen de sauver le monde, à la manière d'un Dr Strange disant à Tony Stark "There Was No Other Way" dans Infinity War. Mais pour ma part, cela ne me plait guère et parait artificielle. Je regrette de ne pas avoir ressenti la puissance et la force d'esprit que possède cet être bleu dans le film, voilà tout.

Mais parlons maintenant un petit peu de l'univers et l'ambiance dans lequel nous plonge Watchmen. Avec un contexte de policier devant masquer leurs visages pour cacher leur identité de la septième cavalerie, la scène d'introduction nous plonge d'entrée et d'une belle manière dans une tension palpable pleine de haine, de racisme et dans lequel la société est sur le point de s’effondrer. Que ce soit avec la pluie de calamar, où la présence du vieux Will Reeves, je trouve que cette série arrive assez vite à devenir mystérieuse et à disséminer suffisamment d'élément pour tenir le spectateur en haleine.

Enfin, je parlerais de la soundtrack génialissime notamment avec deux pistes qui m'ont marqué : Mr Blue de The Fleetwood qui est évidemment parfait pour s'associer avec le Dr Manhattan mais surtout du Requiem in D Minor du grand Mozart qui retentit de manière souvent très juste et donne une sacré intensité à l'image.

En conclusion, Watchmen est réellement une bonne série qui parvient à faire une suite au film de manière intelligente et bien pensé. Les épisodes 5 et 6 me marqueront surement longtemps, même si les trois derniers m'auront laissé quand à eux plus mitigé. Je recommande vivement cette oeuvre à tout ceux étant déjà familier avec l'univers, et pourquoi pas aux autres ayant envie de découvrir un étrange univers prenant place de nos jours !