Série que j'ai découverte plutôt par hasard. Au vu ce de qu'il m'en a été décrit, et compte tenu du fait que je n'en avais jamais entendu parler, je m'attendais à quelque chose de plutôt ... euh ... underground. Désolé, c'est le premier terme qui me vient à l'esprit.
Pour être plus explicite, mettons: un résultat sympa, non dénué de bonnes idées, un petit quelque chose en plus rendant la série accrocheuse, mais probablement pauvre en moyens et une intrigue s'essoufflant rapidement.
Autant dire que tous ces préjugés se sont envolés dès les premières minutes de visionnage. Utopia ne manque pas de style ni de qualité, et reste au top durant toute la première saison. Celle-ci ne comporte que six épisodes, ce qui aide beaucoup, mais on ne s'en plaindra pas. Une expérience courte, mais cool et mémorable reste toujours plus bonne à prendre qu'une intrigue tellement molle et étirée qu'elle supplie elle même qu'on l'achève (X Files saison 9 retourne dans ton placard).
Le premier épisode ne manque pas de poser les bases, mais les tenants du scénario ne se révèleront que progressivement. On peut reconnaitre ici un travail d'écriture soigné. Les éléments sont amenés à bon escient mais il faut être un peu plus patient pour comprendre de quoi il retourne vraiment.
On commence par être présenté à ces personnages, tous plus ou moins perchés, tout en assistant à des scènes assez trash sans comprendre le pourquoi du comment. Et c'est justement ce qui est cool ! Voilà qui donne envie de voir la suite !
Ah. Et puisque je l'évoque, âmes trop sensibles s'abstenir. Certaines scènes ont des quotas d'effusions de sang à respecter et la violence reste assez récurrente dans la série. Violence qui me semble tout de même justifiée, autant pour l'avancée de l'histoire que pour le travail artistique qui en découle.
De quoi ça parle au fait ? Hmmm, de plusieurs citoyens du Royaume-Uni empêtrés dans une affaire de complot. En dire plus reviendrait à gâcher le plaisir. Je m'abstiendrai donc. Le fond, n'est de toute manière, pas forcément l'aspect le plus intéressant d'Utopia.
La photographie est un véritable orgasme rétinien. Les plans sont soignés aux petits oignons. C'est tout beau tout coloré. Les contrastes sont assez saisissants.
Le casting est également plutôt intéressant. Je ne connaissais aucune de ces têtes avant, mais chaque personnage a un look et une tronche vraiment marquée. Mention spéciale à Fiona O'Shaughnessy, dans le rôle de Jessica. Son air un peu dégingandé, son physique maigrichon et ses grand yeux bleus rendent son regard de psychopathe n'ayant plus rien à perdre tout à fait crédible. Bravo !
Oliver Woollford, dans le rôle de Grant, seulement 11 ans, est intéressant lui aussi, déjà bien meilleur que Daniel Radcliffe à son âge ( POPOPO ).
La bande son, très particulière, surprend un peu au premier abord puis s'avère très agréable. Très loin des mixes et mélodies que l'on a l'habitude d'entendre associés à ce genre de fiction, le mélange s'avère très rafraichissant.
Côté montage, le résultat est limpide et cohérent. Pas de soucis de rythme constaté, les révélations, twists, ou scènes violentes s'enchaînent parfaitement. A aucun moment je n'ai trouvé le temps long.
Voilà un très bon cocktail, soigné et créatif comme on aimerait en voir plus souvent. Je n'ai pour l'heure, vu que la première saison, sur un total de deux. La série ayant été arrêtée, il est probable que la fin soit plus proche du cliffhanger que d'un véritable dénouement. Dommage, mais je recommande malgré tout.
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