True Detective
8.2
True Detective

Série HBO (2014)

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Du jour où j'ai appris l'existence d'une série policière portée par le duo d'acteurs McConaughey/Harrelson, j'avoue avoir été emballé dans la seconde. Cerise sur le gâteau, HBO chapeaute le tout. Vu la constance qualitative des shows portant le sceau de la chaîne, "True Detective" devint alors une priorité absolue.

Rust Cohle (Matthew McConaughey) neurasthénique, corrosif philosophe alcoolique halluciné. Attendant lentement que la roue tourne depuis sa dérouillée, ce Ruy Blas rouille sans un bruit, tel un rookie de la roulette russe déjà las d'être chanceux. Pour sûr, la routourne finira par routourner (pour paraphraser un philosophe contemporain).
Marty Hart (Woody Harrelson), père de famille à priori posé. Mais qui en dépit d'une famille aimante et un job auquel il voue sa vie, très vite tendra le bâton (rouge, naturellement) pour se faire battre. Ses addictions lui jouent des tours, tandis que la belle main qui lui tendait les bras s'effondre tel un château de cartes.
Deux caractères forts et opposés. Tous deux ont leurs vices. Ils aiment les blondes: le premier les fume, le deuxième...les consomme aussi, autrement. Les femmes jouent d'ailleurs un rôle important et, Michelle Monaghan en tête, s'en sortent toutes magnifiquement.

Nic Pizzolatto trouve l'inspiration dans le réalisme, dans l'horreur, dans le buddy movie, dans Chambers, dans Lovecraft. Les références sont nombreuses, distillées par le biais de dialogues sacrément bien écrits. L'enquête s'étale sur presque deux décennies. Elle n'est pas la plus originale du monde, mais la maîtrise dans la mise en scène et la narration, notamment à travers une photographie impeccable, belle et glauque, dépeignant une Louisiane tour à tour angélique ou inquiétante, finit par nous embarquer. "True Detective" jouit d'une réelle ambition cinématographique, comme en atteste ce plan-séquence prodigieux concluant un épisode, ou plus simplement, le générique, somptueux.

Un rythme lancinant, parfois très lent, une ambiance oppressante, parfois très anxiogène, un duo d'acteurs étincelant de noirceur et d'humanité. Le ton est donné, et je suis curieux de voir ce que donnera la saison 2, dans une configuration différente. Je me suis délecté de chaque instant, et en profite pour demander au chaland qui d'aventure s'engagerait sur le terrain marécageux de la critique facile: "Mais dis-moi, dans True Detective, tu bailles où ?"
Gothic
8
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le 16 mars 2014

Critique lue 8.1K fois

201 j'aime

Gothic

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