The Walking Dead par Enlak
Dès le pilote, on découvre une ambiance et un rythme lent rarement vues dans une série. « The walking dead » se démarque des films du genre en rappelant que les zombies étaient autrefois des humains, ce qui rend la situation encore plus dramatique, les survivants étant obligé de tuer leurs proches.
Toutefois, la suite de la saison 1 ne parvient pas à se hisser au niveau des meilleurs films de zombies, la faute à une psychologie pas assez développée et au traitement un peu léger des thèmes associés au genre : traumatisme du bouleversement brutal, raisons de survivre, survie vs civilisation.
La saison 2 répare ses défauts mais en accusant une baisse de rythme en milieu de saison. Mais si certains épisodes peuvent paraître assez ennuyeux, ils n'en sont pas pour autant inintéressant : les personnages sont confrontés à divers dilemmes éthiques, et l'un d'eux franchit dangereusement la ligne rouge, convaincu que la fin justifie les moyens. Plus que jamais, les survivants se demandent pourquoi survivre, s'il y a un intérêt à garder une part d'humanité ou au contraire tout faire pour rester en vie et sauver ses proches.
Tous ces éléments arrivent au dénouement dans une fin de saison intense qui compense largement les longueurs d'avant. Les zombies ne sont plus la seule menace. Le danger peut venir d'autres survivants ou même des propres membres du groupe. La fin de saison amène à une nouvelle étape que l'on a hâte de suivre !
MISE A JOUR saison 3
Après deux saisons intéressantes mais non exempts de défauts, la saison 3 s’avère être la plus réussie, tant au niveau de la psychologie que de l’action. Chaque personne du groupe s’est endurcie. Forcé par les événements, Rick a du devenir un leader impitoyable. Même s’il n’est pas pour autant devenu un tueur comme Shane, il prend parfois des décisions qui peuvent choquer, comme refuser de sauver un inconnu qui appelle à l’aide. Le jeune Carl va maintenant face au danger comme n’importe quel homme, une arme à la main, au point de devenir dangereusement insensible. Nicole ne ressemble plus du tout à la femme vulnérable qui vivait dans la peur de son mari. Tout le monde sait manier une arme, même le médecin Herschel qui refusait auparavant de tuer des zombies.
C’est qu’à ce stade, tous les survivants sont devenus plus forts et plus aguerris, ayant du affronter la mort, survivre et commettre des actes difficiles. Chacun est donc dangereux, prêt à tuer s’il le faut –le groupe de Rick ne fait pas exception- et chacun a déjà pu faire l’expérience qu’une rencontre avec d’autres survivants représente un danger, ce qui attise la méfiance de part et d’autre. Et c’est le point fort de cette saison, les humains représentent dorénavant une bien plus grande menace que les zombies.
Rick et les autres vont ainsi tomber sur une autre communauté, Woodbury, regroupée autour d’un homme trouble qui se fait appeler Gouverneur. Une communauté idyllique autour d’un homme généreux en apparence, mais la réalité va bien entendu révéler une face bien plus sombre. Et la situation ne va pas tarder à se compliquer : Merle, le frère disparu de Daryl, est un homme de main du Gouverneur, ce qui va les placer tous deux dans une situation délicate. De même Andrea va soutenir le Gouverneur, et quand les relations vont s’envenimer avec son ancien groupe, elle va se retrouver face à un choix impossible. De nouveaux personnages arrivent, d’autres partent…
Car c’est l’autre point fort à souligner, « the walking dead » n’hésite pas à sacrifier des personnages de premier plan, parfois plusieurs en un seul épisode ! C’est la seule série où quand un personnage est en danger, j’ai vraiment peur pour sa vie, ce que je n’avais jamais ressenti pour aucune autre série qui prétendait agir de même mais était réticente à se débarrasser de ses personnages (Heroes surtout, voir Lost dans une moindre mesure). A ce titre, l’épisode 3x04 est particulièrement choquant, un des meilleurs de la série ! Même si certains nouveaux personnages ont la fâcheuse habitude de mourir dés lors qu’ils deviennent intéressants…
Toutefois, après une première partie excellente, la deuxième s’avère un peu plus faible, avec un face à face avec le Gouverneur qui s’étire en longueur, une conclusion qui n’est pas forcément celle que l’on espérait, une fin sans suspens. Mais malgré ses points noirs, « the walking dead » possède des qualités assez brillantes pour constituer une série incontournable. Et avec la valse des showrunners j’espère qu’elle le restera…