Partir de l'esclavage, du désir de liberté pour une traversée sous terre qui mène à des mondes improbables, sous le regard d'une héroïne qui hallucine autant que le spectateur. Entre le traitement raciste ordinaire, du noir qui n'est pas humain et un lieu où l'on re-conditionne les noirs, où encore celui où ils n'existent pas, voire celui qui leur est réservé... On frôle le fantastique. La violence raciste a de nombreux visages et la façon dont elle se construit ici prend des formes originales, tant dans les relations que dans les organisations politiques. Certes on retrouve certains clichés dans le traitement, le chasseur d'esclaves obsédé par sa proie en est un, ou dans le jeu de certains acteurs mais l'ensemble, pour ces propositions inattendues, vaut le détour. Esthétiquement, c'est léché (bien que les scènes dans le noir mériteraient un minimum d'éclairage), le rythme des scènes alterne parfaitement entre l'urgence de la survie et le temps nécessaire pour vivre.