C'est quand même quelque chose de ne rien attendre d'une série et d'être déçu malgré tout.
Non sans raison.
N'y allons pas par quatre chemins, de toute façon personne ne lira cette chronique, il y en a déjà 200 au compteur) : c'est écrit comme un jeu PS2 de début de gen' (ou du J.J. Abrams sans les incohérences, ce qui revient au même : "va chercher cet objet qui te conduira à ce personnage qui t'enverra à ce personnage qui te conduira à cet objet qui te donnera un bonus de +2 en je-m'en-bats-les-steaks". C'est déjà nul quand c'est interactif, alors quand ça ne l'est pas...), c'est conçu comme une attraction Disneyland Paris sur rails ("oh regarde ! Un perso qu'on connaît ! Un décor qu'on a déjà vu ! Un vaisseau emblématique ! Vite ! Vite ! Prends un selfie !") mais en plus long (BEAUCOUP plus long, comme si on vous avait collé sur la chenille pour une bonne semaine de déglingue et qu'on refusait de vous en laisser descendre pour aller au petit coin), on a vraiment l'impression tout le long d'être joyeusement pris pour un "*c*n de fan*" (je pense à cette scène de Labyrinth où la vieille essaie de bloquer Sarah en lui refourguant tous ses vieux jouets : "tiens, c'est [Insérer personnage iconique ici] ! Regarde ! Tu l'aimes bien, [insérer personnage iconique ici] ! Et là, regarde, c'est [autre personnage iconique] !"), ça arrive assez fréquemment à entraîner des bouffées de narcolepsie tellement c'est ennuyeux, malgré des épisodes de 30 minutes bourrés d'action en général et bourrés tout court en particulier (Derrick, si tu nous lis...), il n'y a quasiment pas d'enjeux, quasiment pas de character development, quasiment pas de jeu d'acteur, quasiment pas de musiques à la John Williams (oui, j'y tiens, Star Wars, qu'on le veuille ou non, c'est aussi une identité musicale, pas seulement des gens qui se battent avec des néons de supermarché en faisant woush-woush avec la bouche) : ils ont remplacé tous ça par des plans inutiles de bébé Yoda en mode lolcat, parce que ça marche fort les chatons et les bébés sur Internet (dans la saison 3, j'annonce un corgi laser. Mark - Hamill - my words !). Non, sérieusement, si vous prenez tous les gros plans superflus sur bébé Yoda et que vous les collez à la suite les uns des autres, je suis sûr que vous avez l'équivalent d'un épisode entier (7 millions de vues prévisionnelles sur Youtube en deux jours, monétisation assurée).
Et alors oui, l'idée de revisiter le western à la sauce science fiction, c'était plutôt sympa (même si le dernier tiers de Solo l'avait déjà fait de manière très efficace, quoi qu'on en dise), mais encore eut-il fallu que ça ne se limite pas à quelques emprunts de surface - là où avec vingt ans de moins et un budget nettement plus serré, Firefly faisait beaucoup mieux dans le genre (team browncoat for the win).
A côté de ça, effectivement, le fan service est plutôt joli et donne un poil plus de consistance à l'univers que dans les films, même s'il doit y avoir trois dialogues dans toute la série et si les décors (splendides) et les créatures (réussies) n'y font que de la figuration (comme à peu près tout le reste, d'ailleurs, y compris l'intérêt du public).
Bref, allez, 6,5/10 pour la nostalgie mais j'avoue que j'aurais eu du mal à enchaîner avec une saison 3 derrière (même si c'est quand même moins pire que l'épisode IX, et de loin, faut pas pousser non plus).
C'est quand même la première série au monde dont les concepts arts préparatoires tiennent aussi lieu de scénario.
Du coup, mieux vaut acheter les artbooks que de la regarder : c'est exactement la même chose, mais en beau et sans les quinze minutes de générique de fin derrière. Vous n'aurez qu'à faire woush-woush avec la bouche chaque fois que vous y verrez des néons.