Nolites te bastardes carborundorum

Juin 2017. Je commence cette série qui a fait parler d'elle dans les médias. Je ne connaissais le le titre qu'à travers la publicité qu'en a fait Emma Watson en cachant une dizaine d'exemplaires du roman écrit par Margaret Atwood dans tout Paris. Je n'ai absolument pas regretté ma plongée dans le monde de Gilead, terrifiant par son côté probable et sa temporalité qui pourrait être très proche de la nôtre.

La grande force de la série repose énormément sur le matériel de base (que je suis en train de dévorer), publié il y a plus de 30 ans. Mieux encore, la série transcende l'écrit en modifiant certains aspects sans jamais le trahir ou lui faire perdre de sa force poignante.
Dans les années 90, La Servante Ecarlate a connu une adaptation au cinéma qui si elle était déjà oubliable se voit désormais totalement éclipsée par le chef-d'oeuvre d'Hulu. Cette série deviendra désormais indissociable du roman et est déjà culte.

Les couleurs saturées de la photographie, les jeux de lumière et la réalisation sont une marque distinctive. Les plans rapprochés permettent une intimité particulière avec Offred/June, recréant la proximité que le lecteur ressent quand il est plongé dans l'oeuvre littéraire (récit à la première personne). L'atmosphère est glaçante, mordante, douloureuse. Le moindre rayon d'espoir est vite englouti par les ténèbres. Mais pourtant, on reste en haleine.
Les personnages ont leur lot de complexité et d'humanité (aussi bien pour le meilleur que pour le pire). Personnages fragiles et durs à la fois, portés par de sublimes interprètes. Ann Dowd (Tante Lydia), Yvonne Strahovski (Serena Joy), Joseph Fiennes (Fred Waterford), Alexis Bledel (Ofglen), Madeline Brewer (Janine)...la liste est trop longue.
Il y aurait tant à dire que je pourrai consacrer des mois à écrire un mémoire sur cette oeuvre en décortiquant chaque épisode, chaque scène, tant il y a à analyser.

On pourrait reprocher à la saison 2 une certaine lenteur dans l'enchaînement des événements, contrairement à la saison 1 où l'histoire se déroulait de manière fluide et prenante. De plus, l'intrigue de Luke ne suscite pas la même ardeur chez moi que l'intrigue de Gilead "intramuros". Je ne vois pas l'intérêt de l'avoir gardé en vie pour l'instant tellement son personnage me laisse indifférente et n'a pour ainsi dire aucun impact ni force viscérale jusqu'à présent, contrairement à Moira.

Gilead pourrait voir le jour dans quelques années, quelques mois, quelques jours...Gilead pourrait être notre lendemain.