Sword Art Online II
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Sword Art Online II

Anime (mangas) Tokyo MX (2014)

Nous revoilà donc sur «Sword Art Online». Après un premier animé qui eu connu une hype et un succès planétaire en 2012, il était évident que celui-ci n’allait pas rester sans suite.
Si Sword Art Online a connu un tel succès, comme j’ai pu le dire dans ma critique de la première saison, c’est parce que l’oeuvre, adaptée du Light Novel de Reiki Kawahara, a su parler et entrer en résonance avec sa génération.
Malgré ses intentions non-cachées de blockbuster pop-corn de la Japanimation (l’animé n’a jamais cherché à se prendre pour autre chose), Il m’avait semblé (et je pense être loin d’être le seul à en avoir tiré ce sous-texte) voir dans SAO une œuvre loin d’être aussi vide de sens qu’on ne pouvait le croire aux premiers abords.


Les jeux-vidéo...oui c’est cool, oui c’est dans l’ère du temps, mais en fait, POURQUOI est- ce que c’est dans l’ère du temps ? Pourquoi les mondes virtuels de l’autre côté de l’écran captivent-ils une si grande part de la jeunesse (celle de 90 à nos jours essentiellement) ?
Sword Art Online saison 1 avait su de manière tantôt implicite, tantôt plus explicite soulever les thématiques liées aux jeux-vidéo et des manières dont ceux-ci intégraient de maintes façon le psychisme de l’individu. C’est ça que j’avais aimé dans SAO, les jeux-vidéo réunissent, rapproches et éloignent les individus; entre eux, mais aussi, redéfinissent totalement le rapport au monde des adolescent à leur réalité...parfois plus si réelle que ça au profil des RPG de Fantasy.


Dans le premier arc de SAO, il était question de l’emprisonnement des joueurs dans l’univers virtuel, un virtuel où la vie et la mort avaient bien lieu. Puis dans le second arc, un peu trop sous-estimé à mon goût, il était question du retour difficile au monde réel, et de sa confusion avec le virtuel.
Beaucoup de thématiques avaient déjà été soulevées à travers les personnages de Kirito, Asuna et Suguha; et c’est bien poussé par la curiosité de voir vers quelles autres thèmes et questionnements philosophique (entre guillemets ^^⁾ pouvait déboucher l’univers d’SAO que je me suis lancé dans la seconde saison.


Résultat des courses, « Sword Art Online II » se trouvent être dans la continuité de la première saison. Une continuité dans les qualités des sous-textes sérieux qu’il aborde...mais malheureusement aussi dans les défauts de longueurs et de maladresse.
Cela peut paraître un poil naïf de se lancer dans SAO en recherchant les pièces de puzzle d’une dissertation aux multiples entrées sur les jeux-vidéo plutôt que de simplement vouloir apprécier un fast food d’action copieux, mais je préfère prendre l’oeuvre par cette entrée.


Ainsi donc, la première partie de la saison 2 d’SAO couvrent l’arc « Guns Game Online ».
Cette fois-ci, changement de décor complet ! Finit les fées, les épées et les grands arbres, place aux FPS dans un désert apocalyptique tout droit sorti d’un film de Georges Miller !
L’univers de SAO est grand et les auteurs en ont conscience. Ainsi, ce deuxième arc permet de nous aventurer dans un autre type de jeux-vidéo, et cela ne se limite pas simplement à un changement de toile de fond mais bel et bien de nouvelles thématiques qui s’y greffent, via les personnages de Kirito et Sinon / Shino Asada.


Dans cette partie du récit, Kirito est rappelé pour intégrer G.G.O dans le but d’enquêter et de démasquer un assassin répondant au pseudonyme de « Death Gun ». Le mystérieux tueur de masse est en effet, responsable de nombreux « doubles meurtres », ceux des personnages dans le virtuel...mais également des joueurs dans le réel en amont.
Cette fois-ci, le jeu-vidéo n’est plus un endroit d’évasion où l’on fuit la réalité, mais au-contraire, un champ de bataille où le danger rôde en permanence.
La mission d’investigation de Kirito lui fait croiser la route de Sinon, une jeune combattante, as de la gâchette et redoutable sniper passée maître dans le maniement des gros calibres.


SAO brille mieux que jamais lorsqu’il arrive à convoquer et concentrer les éléments de la vraie vie vie des personnage, lorsque l’oeuvre arrive à faire s’opposer et se compléter les personnages.


Tout l’intérêt de l’arc GGO, aussi appelé « Phantom Bullet » repose sur le personnage de Sinon.
Shino Asada est une lycéenne ayant une peur viscérale des armes à feu, et ne peut voir un pistolet sans être prise de violent tremblements et de fortes nausées. Cette peur remonte à un traumatisme survenu quelques années plus tôt. En effet, un jour, elle et sa mère se sont retrouvées au mauvais endroit au mauvais moment, au beau milieu d’un braquage.
Au beau milieu de la panique général, dans un élan de survie instinctif, la jeune fille s’est servi d’une arme à feu pour tuer le criminel; un geste qui effraya sa mère.
Depuis ce jour, Shino garde l’arme du crime au fond d’un tiroir chez elle, et en devenant Sinon dans Gun Game Online, tente de surmonter son traumatisme.


En voilà une sacrée bonne idée ! Faire du jeu-vidéo un moyen de Catharsis, d’outil presque thérapeutique pour vaincre ses démons.
Shino ne fuit pas le réel dans le virtuel, mais se sert du virtuel comme d’une simulation pour affronter le réel (d’autant que la pauvre est sans cesse l’objet de moquerie des pestes de sa classes qui n’hésitent pas à se servir de sa peur bleu des pistolets pour la couvrir de honte et lui faire du chantage), contrairement à Kirito qui dans la saison 1 (dans le 1er arc), fuyait comme des milliers d’autres la réalité terre à terre du quotidien pour s’amuser.
Parlons en de Kirito car le personnage n’est pas en reste dans l’arc « Phantom Bullet ».
Depuis le second arc de la première saison, le personnage n’a plus ce rapport ordinaire – divertissement – innocent à l’égard des jeux vidéo (mais bon, c’est justement le but premier du fond de SAO que de supprimer cette image là du média), et ce deuxième arc poursuit cette voix en offrant un nouveau développement pas forcément attendu au protagoniste.


C’était l’une de mes principales craintes vis à vis de la suite de l’animé: Y a-t-il encore quelque chose d’autre d’intéressant à apporter au personnage de Kirito ?
Fort heureusement, la réponse est oui.


On n’y avait pas pensé mais avec l’arc Gun Game Online, le personnage de Kirito gagne en profondeur, et c’est surtout sa fragilité et ses doutes sur lui-même qui éclatent au grand jour.
L’expérience de SAO a laissée une cicatrice dans la psychologie du personnage. Ce qu’il réalise ici, en pourchassant Death Gun, c’est que lui aussi a dû tuer lorsqu’il était prisonnier dans le jeu vidéo lors de la précédente saison. Lui aussi a été forcé de tuer des personnages d’autres joueurs (donc des joueurs) pour ne pas mourir irl, lui aussi a donc du sang sur les mains comme Death Gun et Shino. Mais là ou Kirito et Sinon ont tués pour survivre, Death Gun lui, tue par pur sadisme...dans nul autre but que de se venger de Kirito.
Car Death Gun est en réalité l’un des membres rescapés d’une organisations d’assassins de Sword Art Online.


Kirito est plongé dans le doute, il est rongé par la culpabilité. Pour lui, tuer dans le jeu-vidéo dans lequel il a été prisonnier et coupé du réel pendant 2 années, est comme tué pour de vrai, car le monde virtuel était devenu sa réalité au final. Kirito en avait finit avec le virtuel, et coulait des jours tranquille avec Asuna et tout ses amis dans le monde réel...mais le virtuel l’a rattrapé et forcé à revenir. Le virtuel était le réel, et le réel le virtuel pour le personnage.
Pour Sinon / Shino, la distinction reste dans le bon sens, mais même si leur cheminement se croise, la conclusion est finalement la même. Tout les deux ont peur, tout les deux cherchent à oublier leur traumatisme.


Si le fond thématique de SAO saison 2 reste pertinent, comme pour la première saison, la forme est bien plus discutable. Les défauts font leur retour, dont le principal reste le fait de vouloir trop en raconter en 25 épisodes. Encore une fois: Pourquoi ne pas avoir choisi de raconter un seul et unique arc pour une saison ? A trop vouloir en raconter, le rythme s’en retrouve décousu et la qualité fait du yo-yo .
Les fulgurances thématiques viennent à chaque fois sauver les meubles et redonner un coup de fouet au visionnage de l’animé qui peut s’avérer bien laborieux par moment. L’intérêt fluctue sans arrêt. Plusieurs fois et ce au cours d’un même épisodes, je peux être absorber et 5 minutes après avoir envie de regarder de loin et d’ouvrir un autre onglet à côté. C’est vraiment regrettable, d’autant qu’il y a largement matière à corriger ces « trous » dans le rythme. J’avais déjà ce ressenti au cours de la saison 1 mais c’est encore nettement plus le cas avec la 2, j’ai vraiment le sentiment qu’en haut, les réalisateurs de l’animé se battent, chacun veut faire un animé à sa sauce et s’accordant bien trop rarement.
C’est totalement le ressenti qu’on a quand on passe du 1er arc au second.
C’est bien simple, je me demande tout simplement à quoi sert le deuxième arc de la saison 2. Celui-ci ne dure heureusement que trois épisodes….mais à quoi sert-il ? A moins que dans les saisons à venir, son importance viennent à être révélée, je ne vois qu’une seule manière de le résumer pour l’heure: Remplissage.
Mais sérieusement, on dirait qu’on regarde DBS ou les fillers de Naruto à ce level T_T.


Le second arc est juste une courte quête de Kirito et ses amis (Sinon a bien entendu rejoint le harem de notre cher BG bretteur noir ^^⁾ qui s’aventurent dans le palais des glaces (non pas celui d’Elsa xD) pour récupérer l’épée Excalibur détenu par le roi des géants de Jötunheim.
Je ne sais pas ce que les réalisateurs ont voulu faire avec cet arc. Outre le fait que la quête d’armes rares et d’objets sacrés soit caractéristiques des MMORPG, ça d’accord, peut être que ça aurait fait un bon début de film annexe à côté...mais sinon, on reste complètement de glace. Les enjeux sont foirés;on passe 3x 24 minutes à ne voir quasiment que Kirito, Asuna et les autres balancer des coups d’épées scintillants, des flèches et tout le toutim sur un boss minable. C’est bien cool de vouloir installer des références à la mythologie Nordique, oui on aime ça...mais encore faut il que ça soit relié à un minimum de scénario qui le justifie nondidiou !


A chaque fois, Sword Art Online ne semble pas trouver le bon compromis. Je veux dire par là que si l’émotion qui éclot du cheminement thématique à chaque fois fonctionne (ça fonctionne même très bien, vraiment de beaux moments d’émotions !)..le processus pour en arriver à ce feu d’artifice émotionnel est très délicat. Chaque arc semble être frappé de la même malédiction: Un début accrocheur, puis des péripéties coup-ci coup ça, puis un gros moment de vide et d’ennui...pour heureusement déboucher sur une bonne note de fin.
Le dernier arc, « Mother’s Rosario » est vraiment LE concentré de toutes les inégalités de SAO. En fait, je vais même dire


Qu’il n’a d’intérêt que pour les 3 derniers épisodes de la saison, lorsqu’on découvre que la guilde qu’aide Asuna, en parallèle des soucis réels que celle-ci a avec sa mère, est en fait composée d’enfant à l’hôpital, atteint de maladie en phase terminale, et maintenu en vie uniquement grâce à la technologie ultra avancée des jeux vidéos.


L’idée est merveilleuse et ouvre un champ de possibilités d’histoires immense pour la suite de la franchise SAO...mais le contenu en lui même de l’arc est complètement OSEF.


Encore le même monde de fantasy ou ça se bastonne contre des bosses dans des combats sans intérêts, pendant qu’Asuna est en froid avec sa mère qui veut dès à présent contrôler l’avenir de sa fille. Bla Bla, je finis par emmener ma mère dans la cabane de SAO ou on fixe pendant 5 minutes une forêt sous la neige depuis la fenêtre, et vas-y que je pleure et vas-y que ça me rappelle mes souvenirs avec mes grands parents...et vas y qu’on s’en FOUT !


SAO reste SAO, et je pense qu’à l’avenir, je ne m’attendrais pas à plus de qualité que ce que la saga animé ne me propose déjà. Une œuvre sérieuse qui cherche à se réduire d’elle-même au rang de simple fast food de la japanim’? Ou à l’inverse un big mac de bastons et de waifus qui se revendique être plus que ce qu’il n’est ?
Le divertissement reste de la partie, si on aime Sword Art Online saison 1, on retrouvera tout ce qu’on aime dans la 2ème...mais aussi tout ce que l’on exècre. Car là ou il y a la lumière...il y a toujours une part d’ombre.

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le 9 oct. 2021

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L_Otaku_Sensei

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