Stargate Universe
5.9
Stargate Universe

Série SyFy (2009)

Ce n'est pas la destination qui compte, mais le voyage

Deuxième série dérivée, Stargate Universe est pourtant très différent de ses ainées. Un ton plus sombre et nettement moins d’humour, un design clair et réaliste, une continuité bien plus marquée, une série qui se concentre sur un équipage et non plus une équipe, moins d’exploration et plus de développement des personnages donc. Une volonté marquée de se séparer de SG1 et Atlantis. Une prise de risque dont on peut féliciter les créateurs, malheureusement plusieurs fans n’ont pas apprécié ce changement de cap, en cause surtout le manque d’humour et d’exploration. Ce qui est fort dommage car SGU est vraiment excellente.

Un équipage mixte constitué de militaires, scientifiques et civils doivent s’enfuir en catastrophe et débarquent sur un très ancien vaisseau à des milliards d’années lumières. Totalement non préparés, sans équipement et pas du tout qualifiés pour une telle mission, ils vont pourtant devoir survivre en trouvant les ressources nécessaires sur d’autres planètes, et surtout coopérer ensemble. Car il est difficile de s’entendre pour un groupe si disparate, et des luttes de pouvoirs ne tardent pas à apparaître. Difficile aussi pour une autorité de se faire respecter, lorsque le groupe n’a pas choisi de vivre ensemble, et que la sécurité est loin d’être assurée. Luttes pour la survie, moralité, justice, espoir, des thèmes donc très intéressants et inédits pour la franchise. Outre le ton sombre, on assiste clairement à un effort de réalisation, tant au niveau de la musique (de vraies compositions sont utilisés, en plus de morceaux originales), que des images somptueuses de l’espace. Moins lisses que les précédentes séries (surtout atlantis), les personnages sont plus complexes, et montrent une évolution certaine. Rush le scientifique incompris, Young qui a la lourde charge d’assurer un commandement remis en question…
L’équipage subit des épreuves très éprouvantes, mais en même temps vi une plus incroyable aventure, découvrant de nouveaux mondes, de nouvelles galaxies, contemplant de près de magnifiques étoiles.
Durant la saison 2, l’évolution des personnages est notable, notamment dans les rapports qu’ils entretiennent entre eux, comme Rush et Young qui parviennent à coopérer au lieu de s’affronter. Dans l’ensemble, en dépit des épreuves endurées et des conditions encore rudimentaires, chacun accepte la situation. Comme le dit le scientifique Volker, parlant au nom de tous « je n’aimerais être à aucun autre endroit ». Eli, le génie qui passait son temps à jouer à des jeux vidéo, accepte d’utiliser son talent, et Chloé a finalement trouvé sa place.
Une saison intéressante, mais dont la multiplicité des intrigues nuit parfois au rythme.

L’équipage a la possibilité de contacter la Terre via les pierres de communication, pour s’entretenir avec les responsables ou bien parler à leurs proches. Mais malgré l’immense réconfort que cela peut leur apporter, cette technologie a ses limites : tout le monde n’a pas le niveau d’autorisation requis, l’aide qu’ils peuvent offrir à leurs proches est limité puisqu’ils ne sont pas physiquement présents, et ils sont condamnés à les voir évoluer sans eux. L’idée est intéressante, permet d’avantage d’intrigues et de conserver une capacité d’identification propre à la franchise via ce lien avec notre monde.
Mais elle a l’inconvénient de casser quelque peu avec l’ambiance de l’équipage isolé, en diminuant l’intensité de l’histoire par des scènes sentimentales un peu trop nombreuses. Défaut surtout présent au début de la série, par la suite cette astuce scénaristique sert d’avantage l’histoire, comme le conflit avec l’Alliance Luxienne.


En plus de son changement de cap, SGU a souffert d’autres critiques, notamment des ressemblances avec Battlestar Galactica et Star trek Voyager (j’ai même vu Lost !)... A croire que certains aiment bien parlé de ressemblance dés que les séries se ressemblent de prés ou de loin sans chercher à voir plus loin… A propos de Battlestar Galactica, série culte de SF (et forcément référence facile…), si les deux séries partagent la même ambiance sombre et une idée assez similaire (humains à la dérive dans un espace inconnu) SGU s’en diffère pourtant par de nombreux points : utilisation d’éléments classiques de la SF (aliens, voyage temporel, technologie avancée…) que BSG avait refusé d’utiliser pour innover le genre, personnages de notre monde. Quitte à évoquer BSG, disons que c’est du BSG à la sauce stargate… Je ne dis pas que BSG n’est pas un niveau au-dessus, car pour moi c’est la meilleure de space opera, mais le fait que SGU n’arrive pas à la hauteur de BSG ne signifie pas pour autant que c’est une mauvaise série. Quand à parler manque d’inspiration, c’est vraiment s’arrêter aux apparences. Ce qui m’énerve c’est qu’avec ce genre de comparaison facile on peut comparer n’importe quel œuvre à une œuvre déjà existante, souvent d’ailleurs la dernière du genre à avoir eu du succès.

Changement de ton, ressemblances injustifiées, malgré ses qualités SGU a souffert de plusieurs handicaps dans son idée de départ. Je peux parfaitement comprendre que l’on n’aime pas, que l’on persiste à dire que c’est mauvais après l’avoir regardé me dépasse. Une incompréhension d’autant plus difficile pour moi que SGU réussit sur plusieurs points que Atlantis aurait du réussir, si elle n’avait pas amplifiée les défauts de SG1 sans en avoir les qualités (mais ça c’est une autre histoire): histoire centrée sur un groupe et non une équipe, un bâtiment Ancien qui se découvre petit à petit, (les interfaces avec notre propre technologie ne se font pas en un clin d’œil), mondes exotiques qui ont d’autres écosystèmes que ces bonnes vieilles forêts de Vancouver.
Pourtant avec le temps elle a finit par être d’avantage appréciée, mais c’était sans compter sur la politique très douteuse de Sy-Fy, qui en changeant la date de diffusion de la série a provoqué une nette baisse des audiences sur la saison 2 (idem pour Caprica, autre série excellente victime de cette chaîne de plus en plus critiquée). Malgré toutes les protestations, le couperet est tombé, et c’est avec une grande tristesse que les fans de cette série incomprise ont du se résoudre à voir une série très prometteuse se terminer prématurément, en plein sur sa lancée. D’autant que les scénaristes avaient un plan prévu sur 5 ans, avec la levée du mystère sur une intelligence présente dés le début de l’univers rien que ça ! Nous ne saurons jamais ce qui nous aurait attendue, nous ne verrons plus ce majestueux vaisseau parcourir l’espace là ou aucun homme n’est jamais allé (oui bon là d’accord Star Trek n’est pas loin). Comment aurait encore évolué ces personnages qui avaient déjà bien changés depuis le début ? Rarement je n’aurais été aussi dégouté de l’annulation d’une série. Jusqu’au bout j’ai cru, j’ai espéré que les producteurs parviendraient à négocier une suite, mais j’ai du accepter la terrible évidence. Agréable consolation malgré tout : le dernier épisode s’achève sur une fin ouverte, ou l’équipage se cryogénise pour arriver dans une autre galaxie. Discours sur les épreuves endurées et les liens forts qui en ont résulté, l’équipage étant devenu une vraie famille lumières qui s’éteignent, dernier regard sur les lumières bleues de la navigation FTL, un adieu émouvant en somme.

« It could be the most incredible discovery the man kind as made than the stargate itself »
“We are going to survive, we are going to back home”
Enlak
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le 7 déc. 2012

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