Sharp Objects
7.6
Sharp Objects

Série HBO (2018)

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Ayant beaucoup aimé ”Gone Girl” qui était l’adaptation d’un roman de Gillian Flynn, paru en 2012, je n’avais pas longuement hésité à regarder ”Sharp Objects” puisqu’il s’agit aussi de l’adaptation de l’un de ses romans, en l’occurrence de son premier (paru en 2006) intitulé en français ”Sur ma peau”.


De plus, j’avais retenu que certains critiques professionnels avaient écrit : ”Plus que l’intrigue policière, somme toute assez peu excitante, c’est bien la psychologie des personnages que veut explorer Sharp Objects”, ce qui m’apparaissait comme pouvant être intéressant.


Je m’y suis donc lancée, en attendant...... ce à quoi je n’ai pas eu droit, ni sur le fond, ni sur la forme.


L’action est supposée se situer dans une petite ville ”paumée” à l’atmosphère étouffante et poisseuse, d'emblée ça sent bien le réchauffé quand même d’autant que depuis plusieurs années, il est difficile de ne pas faire de parallèles avec la vague (tant films que séries) où l’histoire se déroule dans ”l’Amérique profonde”.


En guise d’étude psychologique des personnages, il y en a surtout trois qui occupent le devant de la scène. L’affiche à elle seule pourrait faire comprendre même toute l’histoire : la mère et ses deux filles.


La mère toxique, la fille névrosée et la demi-soeur en lolita machiavélique à double facette qui ne joue les ingénues que devant sa mère.


Camille est le personnage central. Nous avons droit à ses rêves (cauchemars), à ses souvenirs (avec des déferlements de flash-back tellement nombreux qu'ils en deviennent indigestes), à ses fantasmes et à ses hallucinations. Camille boit de la vodka toute la journée, même au volant, et Camille s’automutile pour ”se faire mal dans la chair pour oublier la douleur de l’esprit” (comme diraient les psychiatres) car sa mère, personnage toxique, ne l’aime pas (elle va même jusqu’à le lui dire ouvertement).


Quant au côté ”policier” et ”thriller” de la série, on ne peut pas dire que son écriture soit époustouflante. On nous annonce une enquête et au fil des épisodes, on ne peut que constater que l’histoire finalement néglige presque totalement l’investigation pour retrouver le personnage coupable des deux meurtres. D’ailleurs, in extremis, l’identification du coupable ne va résulter que d’un déclic de la part d’un des personnages.


L’interprétation est bonne, surtout à mon goût celle de Patricia Clarkson que j’ai trouvé particulièrement juste. Amy Adams, contrairement à l’avis de beaucoup, n’offre pas une composition médiocre mais ne m’a pas éblouie.  La toute jeune Eliza Scanlen me semble prometteuse car elle offre un jeu plus que convaincant.


La mise en scène est plutôt soignée. L’histoire est sensée se dérouler dans une petite ville paumée (Wind Gap, ville fictive) dans le Missouri alors qu’elle fut tournée dans l’Etat de Géorgie à Barnesville. Il y a donc eu un travail de reconstitution considérable pour restituer au plus juste l’ambiance si propre à elle même d’une petite ville du sud, et c’est fort bien réussi. La musique, qui occupe une place centrale (avec du Lep Zippelin) est particulièrement bien choisie.


Et alors, pourquoi ne pas avoir aimé ?


Tout simplement parce que les 8 épisodes m’ont paru ”interminables”... J’ai trouvé le rythme plus que lent et l’histoire en elle même aurait pu être réglée, à mon sens, en deux heures. J'exagère un peu mais c'est voulu... Le ”twist” final ne m’a pas surprise plus que ça d’autant qu’il y a tout de même, au fil des épisodes, des indices, et bien avant d’arriver à la fin du 8è, qui font comprendre qui est vraiment qui.


Je ne regrette pas d'avoir vu cette série (pour m'en faire ma propre idée) mais je ne la reverrai assurément pas.

Mots_Passants
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le 2 sept. 2020

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