Honnêtement, huit interminables épisodes pour en arriver à un petit twistounet de dernière seconde, c'est carrément abusé. Parce que c'est in-ter-mi-na-ble. Au départ, deux ados sont quand même consciencieusement coupées en rondelles, comme il se doit dans la chronique des dérapages quotidiens chez nos amis américains. Du sordide en tartines, on a l'habitude. Même si je commence à saturer sérieusement. Mais bon, nous voilà repartis pour un tour à la True Detectives : il fait chaud, ça poisse, le sang coagule, les mouches vrombissent et la normalité recèle des trésors de perversion. La routine, quoi. Il fallait bien s'assurer que quelques menus détails feraient la différence pour retenir notre attention. Là, les scénaristes ne se sont pas tellement foulés : l'héroïne est alcoolique et scarifiée. Autant ils sont discrets sur la 2ème moitié, qu'on découvre progressivement et de façon plutôt maligne, autant ils ont la main lourde sur la dépendance de la demoiselle, qu'on voit boire sa vodka dans une bouteille d'Evian à longueur d'épisode. C'est usant. Il faut un temps fou pour que le face à face avec sa cintrée de mère se mette en place, et là encore, on trépigne de voir la docilité à répétition de la jeune journaliste venue enquêter sur les odieux assassinats. On s'impatiente encore de la mise en place poussive de ses rapports troubles avec sa demi-sœur exaspérante, des flashbacks répétitifs aussi avec sa sœur décédée longtemps auparavant, même si on comprend qu'il fallait ça pour illustrer les dysfonctionnements de cette famille américaine si lisse en surface, bien qu'on ne nous la joue plus. Bref, c'est très, très long, et ça ne se réveille que dans les 10 dernières secondes. J'espère juste que vous ne viendrez pas de vous endormir...