Shadowhunters
4.6
Shadowhunters

Série Freeform (2016)

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Ce n'est pas faute d'avoir un univers intéressant

(critique ne prenant en compte que la saison 1)


Shadowhunters, dans la lignée de Vampire Diaries et des séries fantastiques du genre, nous présente un monde contemporain merveilleux peuplé de créatures mystiques. Ici, des êtres mi-humains mi-anges sont à l’honneur et protègent les humains des autres créatures, souvent moins amicales. La série est basée sur un univers riche d’une saga littéraire à succès qui compte déjà des adeptes avec des fans fidèles. On connaissait déjà une adaptation avec le film The Mortal Instruments : City of Bones et, de fait, il est difficile de ne pas comparer les deux adaptations car chacune présente ses avantages et ses inconvénients.


Déjà, au niveau du format, il est vrai qu’une série est sans doute plus adaptée pour retranscrire un tel volume scénaristique. C’est une recette qui marche assez bien comme l’on prouvé (et le prouvent toujours) True Blood, Vampire Diaies (encore) et bien sûr Game of Thrones. Cependant, c’est un format assez délicat à gérer en termes de rythme car il faut savoir tenir le spectateur en haleine tout en restant cohérent et clair dans la présentation de l’univers. Et sur ces deux points, la série nous fait défaut. Si on ne connait pas les livres ou même le film, il est très difficile de rentrer dans l’histoire malgré le fait que l’héroïne aussi soit étrangère à tout cet univers fantastique. Les explications données sont souvent bâclées et confuses et laissent le spectateur avec plus de questions que de réponses. Des questions que des personnages souvent agaçants se refusent de commenter pour des raisons souvent puériles. Les personnages sont d’ailleurs un gros point faible de la série, en particulier au début où ils sont quasiment tous présentés sous leur jour le plus négatif. Clary avec son côté têtu, fonceuse qui ne cesse de se contredire avec les phases de « j’ai peur ! » et les autres "je ferai tout pour découvrir la vérité". Jace avec son arrogance plate. Simon et Alec qui ne cessent de rabâcher les mêmes arguments stériles. Ou encore Isabelle qui veut se faire passer pour une femme fatale sans vraiment y arriver. Personnellement, je trouvais que les incarnations du film étaient toutes plus réussies qu’ici (à l’exception peut-être de Jace qui, au final, reste le moins superficiel). Ainsi, si les acteurs sont bons (soyons optimistes), je pense surtout que c’est l’écriture des personnages qui fait défaut. Mais cela s’arrange un peu quand on avance dans la série et à la fin, on se surprend quand même à s’attacher à eux car on a pu les voir évoluer malgré leurs difficultés. Mention spéciale pour Magnus qui est très bien interprété même si on trouve quelques redondances dans le jeu d’acteur. Il a quand même le mérite d’être un des seuls personnages intéressants dès les premiers épisodes.


Pour ce qui est des effets spéciaux, je trouve qu’ils laissent beaucoup à désirer, à part le traitement des runes angéliques (j’aimais bien aussi le rendu dans le film, mais c’est un changement sympathique). La magie est illustrée de manière très superficielle et monocorde, on en arrive à un niveau encore moins beau que celui de Once Upon a Time. Cependant, on ne rentre quand même pas dans du kitch alors ces effets ne sont pas non plus trop écœurants. Mon dernier point portera sur le rythme et le contenu scénaristique de la série. Dans son ensemble, la première saison relate les événements que l’on a pu voir dans le film. Le problème, c’est que les épisodes passent très peu de temps sur certains points qui mériteraient d’être explorés et qu’elle s’attarde sur d’autres inutiles et même lourds. Et je ne parle pas des ajouts scénaristiques qui, principalement, ne font que créer des lourdeurs. De manière général, le rythme est un peu trop rapide et c’est comme si les dialogues devaient s’enchaîner à toute allure pour ne surtout pas laisser de temps mort. Alors que justement, un petit ralenti aurait permis à la série d’installer un univers, une ambiance qui aurait pu se démarquer et surtout marquer le spectateur. Rares sont les séries qui prennent leur temps et font l’effort d’inclure des scènes calmes où il ne se passe pas grand-chose d’un point de vue scénaristique mais où le spectateur parvient à s’imprégner du contexte proposé et/ou de ses personnages qui devraient alors être développés (de manière intelligente et cohérente).


En somme, pour apprécier la série et l’univers angélico-démoniaque traité dans cette série, il faut s’accrocher un peu. On pourra en effet être assez découragé par l’aspect brouillon des premiers épisodes mais on arrive quand même à s’attacher aux personnages, ou au moins à certains d’entre eux et le rythme du scénario, s’il ne devient pas parfait, gagne en intérêt au fil des épisodes. Malgré tout, si vous recherchez des séries avec des adolescents plongés dans un monde fantastique, je vous encourage plutôt à vous tourner vers Vampire Diaries ou encore Teen Wolf et pour ceux qui ne connaissent pas leurs classiques et qui peuvent encaisser des effets spéciaux vieillots, je vous renvoie vers la merveilleuse Buffy contre les vampires.

Squallouis
4
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le 25 juil. 2017

Critique lue 477 fois

Squallouis

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