Rick et Morty
8.2
Rick et Morty

Dessin animé (cartoons) Adult Swim (2013)

Voir la série

On me vendait Rick and Morty comme étant une petite pépite valant le coup d'oeil, qu'à cela ne tienne ; 21 épisodes plus tard, le constat est sans appel : à la croisée d'une multitude de références du dessin animé humoristique(ment) caustique, la création du duo Justin Roiland / Dan Harmon est une délectable merveille d'impertinence et de créativité.


Dopé à l'adrénaline la plus follement innovante qui soit, Rick and Morty enquille intrigues barrées et tours de force en tous genres, celui-ci outrepassant sa nature première de divertissement sans véritable cohérence, alors pareille à un trompe-l'œil : de prime abord, la série brille de fait sous le prisme du caractère incontrôlable de Rick, vecteur d'un chaos ambiant sidérant et d'un pan technologique paraissant sans réelles limites, et dont l'association à un risible Morty s'auréole d'une complémentarité fondamentale.


La corrélation avec l'identité graphique du métrage s'impose en ce sens, ses airs quelque peu ingrats cédant le pas à une virtuosité créative dantesque, tel le parfait support d'un univers ratissant en long et en large avec une efficience rare ; sous couvert d'une pléiade de références sublimées par une VO inspirée, il en résulte également un humour acide diablement percutant et, surtout, se voyant couplé à la perfection à une richesse scénaristique infinie.


Le cocktail détonnant qui en résulte oscille ainsi entre délires métaphysiques maitrisés de bout en bout et thématiques familiales tout aussi hilarantes, la série dressant le portrait de personnalités aussi fouillées qu'attachantes : Rick est un scientifique de génie dont l'alcoolisme chronique n'a d'égal que sa nature terre-à-terre aigrie ; Morty est le parfait exemple du sidekick montant en puissance, son intelligence inférieure à la normale (de l'aveu même de ses parents) se mêlant à une composante morale en totale opposition avec son grand-père ; Summer est l'archétype de l'adolescente en mal de reconnaissance dont l'importance va aller croissante... puis viennent Jerry et Beth.


A l'instar des nombreux pères irresponsables en tête d'affiche des plus éminents animés satiriques, Jerry est une saveur unique : l'apothéose du pathétisme le plus humain, la tête de turc la plus ridiculement drôle qui soit, bref, un être redéfinissant les standards du non-respect sans pour autant virer dans le n'importe quoi (une formule relativement paradoxale vu le décor), et dont le mariage (à la peine) qu'il forme avec Beth illustre fort bien l'ingéniosité sous toutes ses coutures dont peut faire preuve Rick and Morty ; la sus-citée est en ce sens son antithèse la plus complète, femme de caractère empruntant de toute évidence à l'intelligence paternelle en sa qualité de "chirurgienne pour chevaux", et dont les relations amoureuse comme filiale vont démontrer d'une profondeur nullement anodine.


Certes, la majorité des épisodes peuvent se regarder distinctement les uns des autres, et là était le risque que de voir la série s'enliser dans une optique purement divertissante, sans véritable fond ; mais outre la qualité de ses protagonistes, d'autant que la galerie secondaire n'est pas en reste, Rick and Morty outrepasse un tel état de fait au moyen d'une ambiance aux divers accents, chapeautant alors un univers s'avérant, tout compte fait, pas aussi anarchique / irrévérencieux (à l'extrême) qu'il n'y paraissait.


Sous couvert d'une soundtrack ni plus ni moins excellente, la série s'offre ainsi un cliffhanger (saison 2) grisant, et même étonnant pour un divertissement de cet acabit, nous rappelant par la même occasion ô combien celle-ci aura pu allier avec tant de pertinence une tonalité réfléchie, si ce n'est grave, à une outrecuidance savoureuse en toile de fond.


Et maintenant je me retrouve comme un con à devoir attendre la suite... putain de coup de coeur.

NiERONiMO
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Top 10 Séries

Créée

le 21 avr. 2016

Critique lue 836 fois

5 j'aime

NiERONiMO

Écrit par

Critique lue 836 fois

5

D'autres avis sur Rick et Morty

Rick et Morty
Mellow-Yellow
9

"Glenn this is a court order : it says you cannot eat shit anymore."

Le monde des séries télévisées ne cessera jamais de m'étonner. A ceux qui disent que la créativité baisse d'année en année, je leur répondrais "Et vous avez déjà vu Rick and Morty ?". Pourtant, rien...

le 2 nov. 2014

76 j'aime

10

Rick et Morty
Kannibal_Stan
10

Doc et Marty Extreme

Finalement , on justifie tous notre bonne , excellente ou suprême note par l'épisode six de la première saison lorsque Morty va au bal du lycée avec l'élixir que lui a concocté Rick afin de charmer...

le 9 mars 2017

41 j'aime

6

Rick et Morty
No-Life-Queen
9

Time to get schwifty in here !

J'en ai entendu parler pendant des mois... Je connaissais le plot et le duo avant même de commencer... J'ai été harcelée sur Internet pour m'inciter à regarder... Verdict : trois saisons, c'est trop...

le 14 oct. 2017

34 j'aime

16

Du même critique

The Big Lebowski
NiERONiMO
5

Ce n'est clairement pas le chef d'oeuvre annoncé...

Voilà un film qui m’aura longuement tenté, pour finalement me laisser perplexe au possible ; beaucoup le décrivent comme cultissime, et je pense que l’on peut leur donner raison. Reste que je ne...

le 16 déc. 2014

33 j'aime

Le Visiteur du futur
NiERONiMO
7

Passé et futur toujours en lice

Un peu comme Kaamelott avant lui, le portage du Visiteur du futur sur grand écran se frottait à l’éternel challenge des aficionados pleins d’attente : et, de l’autre côté de l’échiquier, les...

le 22 août 2022

29 j'aime

Snatch - Tu braques ou tu raques
NiERONiMO
9

Jubilatoire...

Titre référence de Guy Ritchie, qui signa là un film culte, Snatch est un thriller au ton profondément humoristique ; le mélange d’humour noir à un scénario malin et bien mené convainc grandement,...

le 15 déc. 2014

18 j'aime

3