Oz
8.4
Oz

Série HBO (1997)

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Prisonnier numéro 12091951, Tom Fontana, condamné sur HBO à 6 ans fermes sans possibilité de conditionnelle, pour création de série grandiose.


Beecher, Schillinger, Adebisi, O'Reily, McManus, Said, Nappa, Pancamo, Morales, Rebadow, Busmalis, Alvarez, Hill, Keller, Robson, Nathan, Cloutier, Hoyt, Shiebetta, White, Glynn, Devlin, Redding, Peter Marie, Mukada, Arif, Cutler, Wangler et j'en passe tellement. Voilà beaucoup de noms de personnages que j'ai en mémoire, je n'ai nullement besoin d'utiliser google ou la page casting de la série pour aller les chercher, ils sont gravés dans ma tête, car ça fait 6 foutues saisons que je suis enfermé avec eux...


J'oubli beaucoup de noms, je les ai au bout de la langue mais ils ne viennent pas comme par hasard, de toute manière ce n'est pas l'important, l'important c'est que j'ai failli ne jamais voir cette série, y'a un bon moment maintenant je pensais aux séries qu'il faut voir impérativement quand on est sériephile. J'avais décidé que The Wire, Oz et quelques autres n'étaient pas si importantes, mec... j'ai frôlé la connerie !
On pense souvent que la série phare de la chaîne si réputée HBO c'est Les Soprano, mais il ne faut pas oublier que 2 ans plus tôt naissait une des séries les plus immersives qui existent, Oz. Et quand on pense aux deux séries, on retrouve quelques similitudes, comme le fait qu'il n'y est pas vraiment de trame principale, c'est simplement la vie d'un groupe de personnes, la différence entre mon 6/10 aux Soprano et mon 9/10 à Oz, c'est que Oz tient ses promesses. Là où les Soprano nous balancer des petites trames à tout va sans conséquences et explications par la suite, Oz peut nous pondre un truc dans une saison et ça aura un impact deux saisons plus tard, c'est ce que j'appelle "ne pas prendre le spectateur pour un con". J'ai une certaine manie à descendre les Soprano face à d'autres séries j'en suis conscient, mais je dois dire ce qui est, et pour en finir avec la comparaison, au moment du démarrage de cette dernière, Oz y fait un clin d’œil bien sympathique.


Pour en revenir au sujet, on m'avait prévenu que dans cette série on voyait un mort à pratiquement chaque épisode, là où dans les Soprano (je sais...) ils n'arrêtaient pas de bouffer à chaque foutu épisode, ici c'est la mort qui prend le pas sur les petits plats italiens. Pourtant Emerald City (nom inspiré du Magicien d'oz, rien de plus logique), un quartier privilégié du pénitencier d'Oswald sorti de l'imagination de Tim McManus, sensé sociabiliser les détenus et éviter les conflits, n'a pas vraiment marché.
L’espèce humaine, l'amour, la haine, la honte, la tristesse, la trahison, le regret, la religion, tout y passe, mais la mort et la survie, c'est le plus important dans cet endroit dénué de morale et d'humanité, car si tu ne survie pas à Oz, tu es forcément mort... Tout au long de ces 6 saisons narrées par un des personnages, celui de Augustus Hill, nous suivons bons nombres de personnages, tous différents, tous rongés par de nombreux sentiments, mais ils ont tous une chose en commun, la survie, alors pourquoi ne pas simplement survivre ensemble ? La réponse c'est: les Aryens, les musulmans, les noirs, les ritals et autres, la réponse c'est la race, la guerre entre les races est permanente à Oz. La "paix" n'est qu'un mot factice qui est autant utilisé que "fuck", pourtant l'efficacité de ce mot est la même que "fuck", ils procurent tout deux un sentiment de libération mais au final c'est purement et simplement du vent.


Niveau technique, je ne sais pas si y'a vraiment besoin d'en parler, la mise en scène est d'une justesse remarquable, bien que je connaisse une grande partie des acteurs/actrices j'ai toujours ressenti ce sentiment de crédibilité. La réalisation est efficace en tout points et offre une immersion plus que captivante, la musique qui revient en boucle à base de je ne sais quels instruments est tellement bien trouvée, on associe directement ces sons à l'univers carcéral. Univers qui oblige d'ailleurs à nous laisser pourrir dans cette prison tout au long de la série, car on en sortira jamais, un huis clos de 6 saisons bon sang. On étouffe avec les personnages, on espère pour certains, on stress pour d'autres, mais on est toujours coincé et on a quelque part envie d'y rester.
Pour le casting, si je devais citer tout le monde on en aurait jamais fini, alors je ne citerais qu'un seul nom, le plus connu, celui de J.K. Simmons. Un géant qui aura rarement l'occasion au sein de sa carrière de retrouver un rôle aussi fort, il est ici comme tous ceux qui l'accompagnent incroyable. J'ai trouvé dingue de voir autant d'acteurs d'autres séries que j'avais du coup vu avant, nous avons des gens de The Wire, Fringe, Lost, Show me a hero, Les Soprano, Breaking Bad, Treme, House of Cards, Boardwalk Empire, et bon sang j'en passe, y'a même Peter Dinklage de Game of thrones qui fait une brève apparition, c'est clairement dingue.


En même temps que la série, je matais également Orange is the new black, et c'est fou de voir à quel point cette dernière a copiée sur la première, hommage ou pas, le talent ça ne se copie pas...


Voilà, je ne sais plus quoi dire, et en même temps que dire de plus ? Comment en une simple critique expliquer qu'il faut voir cette série, elle fait partie des plus réussies et des plus importantes dans l'histoire des séries, alors bordel vous attendez quoi ?


Le magicien avait tort, il n'y a rien de magique à Oz...


PS: Qui est l'enfoiré qui a déprogrammé "L'école de Miss Sally" ?

-MC

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