" I'm in here because I'm not different from anybody else in here. I made bad choices "
Quand Netflix décide de conquérir le monde de la VOD en imposant des séries de qualité, ça donne House Of Cards, mais aussi Orange Is The New Black. Une série essentiellement basée sur l'histoire vraie de Piper Kerman (rebaptisée Chapman dans la série), une américaine trentenaire qui se voit condamnée à une peine de 15 mois de prison après avoir participé indirectement à un trafic de drogues dix ans plus tôt. Ah oui, elle était aussi accessoirement lesbienne.
Pourquoi je précise cela ? Parce justement, elle va se retrouver dans une prison exclusivement féminine. On retrouve les mêmes clivages ethniques que chez les hommes, les blacks sont séparées des latinos, qui sont séparées des vieilles. Bref, du déjà vu.
Là où la série se pose en pionnière, ou du moins se démarque des autres séries traditionnelles du genre carcéral, c'est que rien n'est "enjolivé" pour faire de l'audience: chaque épisode suit les débuts difficiles de Chapman dans un monde qui lui était complètement étranger jusque là: fini le quotidien de la petite vie pépère avec son boyfriend Larry (Jason Biggs qui ne se contente plus de faire l'obsédé d'American Pie), désormais c'est douches en commun, repas dégueulasses (et attention aux critiques), relations difficiles avec certaines détenues etc.
On est donc loin des stéréotypes que l'on retrouve dans Prison Break ou Oz (dans un épisode notamment, un personnage tacle cette série, preuve de la volonté des scénaristes de s'en démarquer le plus possible) : il n'y a pas de méchants et de gentils, chaque personnage essaye de survivre du mieux qu'il peut. De plus, la série ne se contente pas de relater seulement le séjour en prison de Chapman, mais s'intéresse également aux répercussions que cela peut avoir sur son entourage, à l'extérieur. Malin, et idée bien exploitée.
Orange Is The New Black est donc une série vraiment intéréssante, oscillant entre la comédie et le drame, sans jamais tomber dans le pathos. Chaque épisode est centré sur un personnage secondaire, pour nous permettre de cerner sa psychologie et les raisons qui l'ont amené à se retrouver à la prison de Litchfield. Le seul point négatif à mon avis réside cependant ici: si l'abondance de personnages secondaires n'est pas réellement un problème en soi, la "qualité" n'est cependant pas au rendez-vous: si on prend le personnage d'Alex Vause, qui est l'ex lesbienne de Chapman (voilà pourquoi j'en parlais plus haut...) et qui est aussi incarcérée au même endroit (c'est même assez bizarre quand on y pense), la seule envie que j'avais pendant toute la saison était de la frapper. Vous savez parfois, vous éprouvez de la haine contre un personnage de fiction, vous ne savez pas pourquoi (ou si, parfois vous savez, comme c'est le cas avec Joffrey Baratheon de Game Of Thrones), eh bien là c'était exactement le cas. Sa voix m'insupporte, sa tête m'insupporte... Bref ce n'est qu'un avis personnel. D'autres personnages sont également atroces, mais c'est fait pour faire avancer le récit donc cela reste un mal pour un bien.
Après avoir fini le visionnage de la Saison 1 (qui annonce une Saison 2 vraiment pas mal), Orange Is The New Black a encore du potentiel pour faire 1 ou 2 saisons supplémentaires (pas plus, il faut garder à l'esprit que, théoriquement, Chapman a un séjour de 15 mois, il ne faudrait pas épuiser le filon et finir comme Prison Break). C'est une série qui exploite bien la psychologie des personnages sans perdre trop de rythme, et qui met en lumière un univers assez rare sur le petit écran (et même sur le grand si on réfléchit bien).
Il ne reste plus qu'à voir si la Saison 2 transforme l'essai !